Jeudi dernier, la dernière réunion du Cadre de concertation ministère de l’Intérieur/Partis politiques a décidé, par une large majorité de la classe politique, du maintien du bureau national de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et de ses démembrements jusqu’au terme du processus électoral. Sur les cinquante partis politiques présents, 39 ont opté pour le maintien de la Céni et de ses démembrements, 10 pour le renouvellement du bureau national, un seul parti s’est abstenu. La configuration de la Céni avait été remise en compte par certains partis politiques qui ont trouvé qu’il y a avait lieu de tenir compte du changement de majorité.
Au cours d’une sortie médiatique, le président de la Céni, Mamadou Diamoutani, a fait la genèse de l’actuelle Céni, en en rappelant le fondement juridique, les missions ainsi que les raisons qui ont prévalu à la prorogation de son mandat. Ayant refusé de participer à ce débat, l’administration a préconisé la mise en place d’une commission chargée de se pencher sur la question qui n’oppose pas seulement l’opposition et la majorité actuelles, mais des partis politiques au sein de ces deux entités. Ainsi, des partis comme l’Adp, le Sadi, le PS-Yelen Kura, le Pcr, le Rdp et l’Ancd ont milité pour la suppression de la Céni tandis que l’Urd et l’Adéma-Pasj optaient pour son maintien.
Sénégal : don de 1 milliards FCfa au Mali avant le 31 juillet 2014
Elles l’avaient dit, elles vont le faire. Les autorités sénégalaises comptent tenir leurs promesses d’aider le Mali. Le président Macky Sall, lors du dernier Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao à Accra, fera un don d’un milliard de FCfa au Mali. Une aubaine pour les Maliens qui sont sevrés par les institutions financières internationales depuis la révélation de quelques transactions jugées opaques. Un prétexte que certains pays ont saisi pour ne pas honorer leurs engagements pris à Bruxelles d’octroyer plus de 3 milliards d’euros au Mali, dans le cadre de la reconstruction nationale. Comme pour dire que le Mali est souverain et libre de faire les dépenses qu’il juge utiles pour son peuple. Le transfert se fera avant le 31 juillet 2014.
Lutte contre le terrorisme : Serval est mort, vive Barkhane !
L’opération française Serval au Mali, lancée en janvier 2013, est “de fait terminée” et a “rempli sa mission”, elle sera remplacée “dans les jours qui viennent” par l’opération “Barkhane” pour lutter contre le terrorisme dans l’ensemble du Sahel, avec “3000 militaires en tout”, a annoncé le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. “Le président de la République a souhaité qu’il y ait une réorganisation de nos forces dans la zone” du Sahel, avec “l’opération Barkhane” dont “l’objectif est essentiellement du contre-terrorisme”, a-t-il déclaré. Cette nouvelle initiative française, que d’autres pays sont appelés à rejoindre, concerne non pas seulement le Mali mais toute la bande sahélo saharienne. A Ndjamena (Tchad), dont les troupes se sont montrées décisives aux côtés des forces françaises dans la traque des narco-jihadistes qui contrôlaient le nord du Mali, pourrait être installée la base française, tandis que le Niger servira de centre névralgique, pour le renseignement et la base des drones. Gao serait sans doute gardé comme poste de commandement opérationnel avancé et Tessalit, dans la région de Kidal, servirait de poste avancé notamment pour l’aviation.
Assemblée nationale : le statut de l’opposition en question
Une session extraordinaire de l’Assemblée nationale s’est ouverte depuis le lundi pour permettre aux députés de se pencher sur plusieurs projets de loi : les principes fondamentaux de la création, de l’organisation et du contrôle des services publics, la modification de l’Ordonnance n° 2013-021/P-RM du 03 décembre 2013 portant loi de Finances pour l’exercice 2014, la loi uniforme relative aux taux de l’intérêt légal, la loi uniforme relative à la définition et à la répression de l’usure, la modification de la Loi n°2013-028 du 11 juillet 2013 relative aux lois des Finances, la modification de la loi n° 06-044 du 04 septembre 2006, modifiée, portant Loi électorale, la modification de la loi n° 2012-007 du 07 février 2012 portant code des collectivités territoriales…
Mais le texte qui intéresse le plus la classe politique, c’est sans aucun doute le projet de loi relatif au statut de l’opposition. Ce d’autant plus que pour une fois, il pourrait avoir une véritable opposition parlementaire même si avec une vingtaine de voix celle-ci aurait du mal à se faire entendre. Le chef de l’opposition aurait des prérogatives, murmure-t-on dans les coulisses, et déjà les principaux partis déclarés de l’opposition (Paréna, Urd, Pdes, PS, Fare, etc.) donnent de la voix. Logiquement, ce statut doit revenir à Tiébilé Dramé dont le parti n’a jamais manqué de se prononcer sur les grandes questions qui inquiètent. Mais dans un pays qui se détournent de plus en plus de la démocratie et où certains se targuent déjà d’avoir le grand nombre de sièges, le président du Paréna va certainement avoir à attendre car il a plutôt tendance à poser les questions qui fâchent.
La Rédaction