Limogé de son poste de directeur de la communication de la Présidence, il y’a de cela deux mois environs, Tiégoum Boubeye Maïga, dans un tweet, a offensé l’administration Trump dans la crise qui l’oppose à l’Iran. Le hic, est qu’il a posté ce tweet sur le compte Twitter de la Présidence. Ce tweet que l’auteur lui-même qualifie d’erreur de manipulation, révèle une grosse légèreté et un manque de professionnalisme au niveau de la direction de la communication de la Présidence.
« Et il ne se trouve personne pour dire à Trump qu’il a commis une connerie en ordonnant et en revendiquant publiquement l’assassinat du numéro 2 iranien. Il précarise les fragiles équilibres, menace la paix mondiale et fait des USA un Etat voyou » : tel est le tweet qu’a posté Tiegoum Boubeye Maïga sur le compte Twitter de la Présidence de la République.
Comme une trainée de poudre, ce tweet s’est rapidement répandu sur les réseaux sociaux. D’abord, c’est la Présidence qui a dénoncé un piratage de son compte tweeter. Ensuite, Tiegoum lui-même, sur son compte twitter personnel a revendiqué ce tweet. Pour se justifier, il dira que c’était juste une erreur de manipulation.
« Il se trouve que j’avais oublié de me déconnecter du compte présidentiel après mon départ de Koulouba. Il n’y a ni pirates, ni hackers, juste une malencontreuse erreur de manipulation », a précisé Tiegoum Maïga.
Suite à cet acte, l’intéressé a été entendu à la Brigade d’Investigation Judiciaire (BIJ), qui à son tour, a transmis le dossier à la justice. Mis sous mandat de dépôt, son procès est annoncé pour le 4 février prochain.
Par confraternité, les associations professionnelles de la presse, dans un communiqué ont sollicité auprès des plus hautes autorités du pays, de la clémence. Pour la presse, cela doit être acquis eu égard de la bonne foi de Tiegoum, qui a reconnu son erreur et l’a confessé publiquement. En attendant son procès, Tiegoum a été transféré à la Maison Centrale d’arrêt de Bamako.
Par ailleurs, il convient de souligner que cet évènement malheureux révèle des insuffisances dans le système de communication de Koulouba. Il appartient donc aux responsables en charge actuellement de cette cellule de tirer des leçons et de prendre des dispositions pour que de telles choses ne se reproduisent plus.
Par Jean Joseph Konaté
Honnêtement je trouve extrêmement grave de d’arrêter un journaliste pour avoir exprimé son opinion, lorsqu’il a clairement indiqué que l’utilisation du compte de son ancien employer, la présidence, était une erreur de manipulation. Faux ou vrai, cette déclaration de Tiégoum devrait constituer une preuve suffisante de présomption de son innocence. Par conséquent, s’il est légitime de l’interpeller, le fait de l’incarcérer à la maison centrale d’arrêt n’est qu’un harcèlement, voire un intimidation. On serait tenté de s’interroger sur le pourquoi de cette arrestation: pour la faute avouée ou pour l’opinion exprimée? A cet égard, je regrette personnellement que ses collègues de la presse s’empressent de demander de la clémence au lieu de défendre la liberté d’opinion qui constitue le fond de la question.
Comments are closed.