Cette année, notre pays n’a pas célébré avec faste le 52ème anniversaire de son accession à la souveraineté nationale et internationale. Et pour cause, des rebelles armés occupent le Septentrion (Gao, Kidal et Tombouctou) où ils soumettent les populations à des atrocités les plus odieuses. De ce fait, la fête n’a été que symbolique, surtout à Bamako.
Aucune fête ne peut se célébrer sans la quiétude et la paix. C’est du moins ce que l’on peut retenir de la célébration cette année du 52ème anniversaire de l’indépendance de notre pays. Les populations sont en fait entre espoir et déception, au regard de la double crise politico-sécuritaire que traverse notre pays. Si à l’intérieur du pays, notamment dans les zones occupées par les islamistes armés, la fête n’a pas eu lieu, au sud (notamment à Bamako), elle a été marquée par un geste symbolique du président par intérim, Dioncounda Traoré.
Ce dernier, accablé par la situation chaotique de la Nation, n’a déposé qu’une gerbe de fleurs sur la place de l’Indépendance. C’était en présence des Ambassadeurs étrangers et de tous les membres du Gouvernement, à l’exception du Premier Ministre Cheick Modibo Diarra, en mission à New York auprès de l’ONU. Le Chef d’état-major général adjoint, le Colonel-major Adama Dembélé, représentait la Direction de l’armée. Puis, une simple prise symbolique d’armes et un petit défilé ont été organisés à l’intérieur du camp du génie militaire, en présence du Ministre de la Sécurité Intérieure, le général Tièfing Konaté.
Déçues dans leur majorité, les populations sont restées terrées chez elles, puisqu’elles ne savent pas ce que demain leur réserve, surtout que nos plus hautes autorités sont en train de se tirailler sur le déploiement ou non de la force en attente de la Cédéao pour libérer le Nord sous l’emprise des bandits armés.
Mais, il semble qu’elles se sont finalement entendues pour ce déploiement de cette force, en attendant bien sûr l’aval de la Cédéao et surtout du Conseil de sécurité de l’ONU. C’est pourquoi ces populations restent confiantes qu’avec l’implication et la bonne volonté des uns et des autres, le Mali pourra retrouver son intégrité territoriale et sa quiétude d’antan. Un espoir qui se ravive dans les esprits pour atténuer leurs souffrances.
Ahmadou MAÏGA