A cause de l’insécurité grandissante dans le cercle de Goundam, les maires de l’ensemble des 16 communes qui le composent, avec à leur tête le Président du conseil de cercle, se sont déplacés à Bamako pour informer les autorités maliennes du traumatisme auquel les populations de la localité sont confrontées.
A leur arrivée dans la capitale malienne, ils ont rencontré le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, le ministre de la Sécurité et de la protection civile et le ministre de la Défense, entre autres, pour leur faire part de la situation qui prévaut dans le cercle de Goundam.
«Quand nous sommes arrivés, nous leur avons dit et nous le redirons même, s’il le faut, demain, que, dans le contexte actuel, il est impossible de tenir les communales dans le cercle de Goundam», a déclaré le Président du Conseil de cercle.
Auparavant, le Président de l’ADCG, l’Honorable Oumar Sididié Traoré a cité l’une après l’autre les différentes attaques et agressions dont Goundam a été l’objet. En effet, à l’en croire, du 27 janvier 2013 au 5 février 2015, le cercle de Goundam a connu une centaine de· braquages et d’enlèvements, avec mort d’hommes.
«Le 25 janvier 2015, le Commandant de Brigade (CB) de Goundam a été sauvagement assassiné sur la route Goundam – Tombouctou par des hommes armés, qui tentaient d’enlever des véhicules dans la zone de Douékiré. Le 5 février dernier, Bintagoungou a été attaqué par des éléments du MAA de Ber. Les populations ont été épargnées grâce à la détermination des groupes d’autodéfense, qui ont repoussé avec les moyens du bord les assaillants et récupéré leur véhicule», a-t-il noté.
C’est la raison pour laquelle il a fait remarquer l’ADCG ne peut rester indifférente à cette situation dramatique, qui annihile tous les efforts de paix et de réconciliation. Tout en se réjouissant de la démarche des maires du cercle, il a sollicité des plus hautes autorités «le déploiement des forces de défense et de sécurité sur toutes les zones non couvertes, l’organisation de patrouilles permanentes entre les localités, le retour effectif de l’administration et de tous les agents de l’Etat à leurs postes, avant le démarrage des opérations électorales, l’aménagement et la réhabilitation des sites d’accueil des populations déplacées ou réfugiées, la reprise des rencontres intercommunautaires et la mise à la disposition des collectivités d’agents pour leur sécurité, entre autres».
Face à cette situation, le chef de la tribu des Kel Ansar a initié une caravane, dont la date n’est pas encore précisée, qui va sillonner le cercle du lac Faguibine à la frontière avec la Mauritanie, pour réconcilier les populations. «Nous ne partons pas en campagne politique. C’est une caravane pour réconcilier les populations. Chez nous, il n’y a jamais eu de problèmes. Nous ne connaissons pas de rébellion touareg à Goundam. Tamasheq, noir ou blanc, nous avons toujours vécu en parfaite symbiose avec nos frères des autres communautés», a-t-il déclaré.
Avant d’ajouter «si nous ne prenons pas de risques, ce n’est pas quelqu’un qui va le faire à notre place. Nous avons pris la décision d’y aller, à nos risques et périls».
Youssouf Diallo