Il est temps de porter un regard sur ses hommes appelés politiciens. Le monde politique malien livre quotidiennement ses indécences. Le déficit de scrupule se généralise et le ballet des opportunistes connaît une animation particulière. Les alliances se font et se défont à un rythme vertigineux.
La politique se nourrit de ses incongruités. Elle est définitivement devenue le siège des manœuvres les plus basses.
Les pratiques malsaines prennent une incroyable dimension. On parle même d’achat de députés. Il y a donc un marché de députés où les élus sont vendus. Le prix d’achat d’un député varie. La traite des parlementaires connaîtrait alors d’énormes succès à l’hémicycle. Même si le défaut de preuve dans l’existence de ce genre de trafic autorise des doutes, le simple fait d’en parler est symptomatique des vices qui gangrènent l’Assemblée nationale. Il y a une sorte d’hémorragie morale à l’hémicycle. Le drame que vit la politique malienne se manifeste aussi à travers des déclarations de gens obsédés par les dividendes du pouvoir. Les questions alimentaires ont vidé la politique de tout son sens. On se dédit sans cesse, on affabule, on délire. Comment la politique peut-elle faire perdre raison à l’homme au point de l’amener à rabâcher des sottises et s’abonner à l’impertinence ? Comment peut-on être si lunatique en politique jusqu’à perdre tous ses repères et éroder sa dignité ? Les débats d’idée ne comptent plus. « Les vertus se perdent dans l’intérêt comme les fleuves dans la mer » expliquait La roche Foucauld. L’essentiel est de s’offrir une place au soleil. La famille des transhumants s’agrandit sans cesse. C’est la politique des rustres. Cette politique est sale, même très sale. Il s’agit d’une pourriture. Elle a enseveli la morale et l’éthique. La vision de Machiavel remue les vieux poulpes : « seule la fin justifie les moyens ». Dans notre pays, la politique se fait avec la sébile. Les valets de tous bords et mendiants déguisés s’épanouissent dans un océan d’ignominies. Mensonges, délation, commérages, discours embrouillés, coups bas et folie, le tableau est désolant. La politique est en faillite morale. Le chantage gouverne cette politique là, avec la complicité des griots du mal et des irréductibles va-t-en guerres. Le ventre a tué la raison et exposé l’esprit à un vagabondage sans limite. La morbide ambiance qui déteint la politique m’attriste et me révolte. Pour l’amour de Dieu, faites moi la bonne politique, celle qui oppose Républicains et démocrates aux Etats-Unis et qui entretient la concurrence entre gauche et droite en France. Je veux gentiment adresser une supplique à Dieu pour sauver la politique malienne. Il urge d’assainir ce milieu de vautours, de lions, de renards, de caméléons…. . Cette jungle fabrique des monstres politiques. Des messes d’action de grâce sont nécessaires pour sauver la politique car ce qui se passe est immonde. La conviction politique est assommée et la bassesse devient rampante.
Ardo