Ce que Hamed Diané Séméga attend de la convention nationale du PDES qui se tient ce week-end « Doter le PDES d’une direction définitive pour gagner la double bataille du « OUI » au référendum et des élections générales de 2012 »

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Depuis une année et demie qu’il a été porté, en grande pompe, sur les fonts baptismaux, le Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) peinait à tenir sa première convention nationale censée le doter de structures pérennes et démocratiques en lieu et place des instances provisoires hâtivement créées lors de son assemblée générale consécutive du 17 juillet 2010, au CICB. Cette lacune, qui a donné lieu aux supputations et aux conjectures les plus diverses dans le landernau  politique malien, sera comblée ce week end. Le parti des amis du président ATT tiendra, en effet, la convention tant de fois annoncée – du moins par la presse- et toujours remise à des lendemains meilleurs, ce samedi 17 et dimanche 18 décembre 2011 au stade du 26 mars. Un symbole.  

L’événement sera d’autant plus suivi tant au Mali qu’à l’étranger que le doute avait commencé à s’installer dans les esprits quant à la capacité réelle des promoteurs du PDES d’en faire un instrument performant de conquête du pouvoir politique pour pérenniser la vision politique d’ATT et poursuivre la dynamique de construction nationale qu’il a enclenchée, tout au long de cette décennie passée au pouvoir, au grand bonheur des populations maliennes. Ce doute, lié pour partie à l’absence d’une stratégie politique claire, notamment en ce qui concerne la présidentielle de 2012, a pris l’allure d’un désarroi, ces dernières semaines, lorsque le 1er vice-président du parti, Jeamille Bittar, est entré en rébellion ouverte contre le leadership de son président, Hamed Diané Séméga, en manifestant son ambition de succéder à ATT et en créant à cet effet une association de soutien dont les principaux animateurs se trouvent être des ténors du PDES. Cela sans passer par les organes de décisions du parti, déclenchant ainsi une guerre interne qui, à défaut d’être fatale au PDES, pourrait amenuiser ses chances de remporter les suffrages en 2012. La convention, qui se tient à partir de demain, n’a pas vocation à régler la question de la candidature à l’élection présidentielle, si l’on en croit  Séméga lui-même dans l’interview qu’il a bien voulu nous accorder à la veille de cet événement majeur. Elle se penchera sur deux sujets précis: l’implantation du parti sur le territoire national et l’élection d’une nouvelle direction. Mais il ne faut guère se leurrer. Dans l’atmosphère électrique qui prévaut, il sera bien difficile d’éluder la question du choix du candidat du PDES.

Au-delà de ce sujet brûlant et hautement délicat, Hamed Diané Séméga a accepté d’aborder avec nous d’autres questions : le PDES a-t-il rempli son office depuis son entrée sur la scène politique en 2010? Quelles sont ses chances aux scrutins annoncés? Que peut-on attendre de la convention qui s’ouvre demain? Voici ses réponses.

L’Indépendant : Monsieur le Président, la première Convention du PDES se tiendra les 17 et 18 décembre 2011. Pouvez – vous nous faire le bilan de l’action de vote parti depuis qu’il a fait son entrée sur la scène politique en juillet 2010?           

Hamed Diané Séméga: Il appartiendra aux délégués à la Convention de dresser un bilan exhaustif de l’action que le PDES a eu à mener depuis qu’il a été porté le 17 juillet 2010 sur les fonts baptismaux. La Convention est d’autant mieux indiquée pour mener cet exercice qu’elle aura l’opportunité de faire l’analyse croisée du rapport général d’activité du Secrétariat général et des contributions que feront à ce propos les responsables des Coordinations du Parti.           

Toutefois, il est possible, d’ores et déjà, de faire quelques constats encourageants, au vu des résultats engrangés par le PDES en si peu de temps en termes d’adhésions enregistrées, de structures mises en place et d’actions politiques réussies.           

Primo, le PDES s’est rapidement imposé comme l’une des principales forces politiques de notre pays, avec à son actif 15 députés constitués en groupe parlementaire, plus de 1500 Conseillers Municipaux, et environ une centaine de maires. Notre parti enregistre également l’adhésion de plusieurs milliers d’hommes et de femmes, opérant dans divers secteurs d’activités : cadres supérieurs et moyens, opérateurs économiques, paysans, éleveurs       etc.     

Nous sommes présents dans toutes les régions du Mali et dans les pays étrangers à forte concentration de ressortissants Maliens.          

Secundo, il est loisible à tous de constater que le PDES a su rapidement s’imposer sur l’échiquier politique national comme un partenaire sérieux et crédible. Mieux, notre parti s’affirme aujourd’hui comme une force de proposition tant à l’Assemblée nationale, où les députés de notre groupe parlementaire participent activement au travail et apportent un soutien de qualité à l’action gouvernementale qu’au sein de la classe politique en général.

Enfin, et ceci est pour moi un réel motif de satisfaction : par ses prises de position sans équivoque sur les grandes questions d’intérêt national et par son soutien sans faille à l’action du Président Amadou Toumani Touré dont il entend pérenniser la vision politique, le PDES a su répondre aux attentes des Maliens. Ce qui explique la grande attractivité dont il bénéficie auprès des populations qui, à chacune de nos tournées et visites de terrain, nous manifestent leur attachement.           

En réalité, la création du PDES, un parti qui entend poursuivre l’œuvre historique de redressement pour le progrès national et l’épanouissement individuel et collectif des Maliens engagée dans notre pays par le Président de la République, son Excellence Amadou Toumani Touré, répondait à une attente profonde de nos compatriotes.    

C’est ce qui explique l’engouement que l’on peut constater aisément autour de notre parti dont le credo est de soutenir le Président de la République jusqu’à la dernière minute de son mandat et de pérenniser la vision ambitieuse et généreuse qu’il a pour le Mali. Croyez, il s’agit là d’un projet exaltant qui requiert de nous à la fois sens des responsabilités, détermination et humilité.

L’Indépendant : Les remous que l’on constate depuis quelque temps au sein du PDES ne sont -ils pas de nature à remettre en cause les résultats positifs que vous évoquiez tantôt et à compromettre les chances de succès de votre parti aux échéances électorales de l’année prochaine?                 

Ces remous, pour reprendre votre expression, pourraient effectivement avoir un impact négatif sur l’action future du PDES. C’est en tenant compte de ce facteur que personnellement, je n’ai eu de cesse d’appeler à la retenue tous ceux qui en sont les protagonistes, en mettant en garde tous et chacun contre les risques qu’ils font peser sur le parti en adoptant certaines attitudes.

En tout état de cause, mes responsabilités de Président du PDES m’interdisent de laisser quiconque mettre en péril l’œuvre remarquable qu’ensemble nous avons réalisée en moins de deux ans. Si certaines personnes ont des ambitions, ce qui est tout à fait légitime dans un parti démocratique comme le PDES, ils sont libres de les soumettre à l’appréciation et à la sanction des instances du Parti. La Convention des 17 et 18 décembre 2011 offre un cadre approprié à l’expression et au débat, tout comme les autres instances de notre parti, du reste.

L’Indépendant ; Monsieur le Président, si l’on vous demandait de procéder à une analyse objective des forces en présence, au moment où le dernier mandat du Président ATT s’achève, et à la veille d’élections présidentielles et législatives, comment évaluerez vous la position du PDES et ses chances de succès à ces scrutins?

Je dirais que la position du PDES, dans la configuration actuelle des forces politiques de notre pays, est des plus intéressantes. En effet, si l’on en juge par notre niveau d’implantation et à la capacité d’organisation et de mobilisation dont nous avons fait montre jusqu’à présent, notre parti a toutes les raisons de croire en ses chances, qui demeurent intactes à notre avis. J’ajouterais ensuite qu’au jour d’aujourd’hui, et en toute objectivité, nous constituons la troisième force politique du pays en termes de nombres d’élus. Sur le terrain, le PDES fait preuve d’un dynamisme à la mesure de cette réalité, à travers l’action de ses responsables locaux tant au Mali           qu’à      l’extérieur.        

Pour autant que nous restions collés aux préoccupations exprimées par la base, et que nous continuons à retrousser nos manches et à travailler d’arraché – pied, nous serons compétitifs aux prochaines élections, compétitifs et victorieux.    

L’Indépendant ; La question est sur toutes les lèvres et fait l’objet de nombreuses supputations aussi bien dans la presse que dans les états – majors politiques : le PDES sera-t-il en lice pour l’élection présidentielle ? Si oui, qui en sera le porte – étendard?    

En tant que parti politique et au regard de ce qu’il représente, le PDES ne peut pas être absent des grands débats. L’élection présidentielle fait partie de ces moments où un pays s’interroge sur son avenir et fait des choix en conséquence. Cette remarque vaut pour le principe ; les modalités concrètes et l’agenda que nous nous donnons pour participer au débat électoral dans toutes ses composantes, qu’il s’agisse de la présidentielle, seront des questions qui seront examinées par la Convention.     

Ce qui m’amène à répondre au second volet de votre question : je ne saurais vous donner le nom du candidat du PDES à l’élection présidentielle dans la mesure où celui- ci ne sera désigné qu’après la tenue de la Convention,  dont les travaux seront consacrés essentiellement à la question de l’implantation du part et  à  l’élection de sa nouvelle direction.          

L’Indépendant : Pouvez – vous dire à nos lecteurs quels sont les espoirs que vous placez en la tenue de cette première Convention du PDES?

Les attentes que j’ai pour cette convention sont celles de tous nos militants. J’espère tout d’abord que la Convention permettra au PDES de se doter d’une direction définitive pour les trois années à venir. Vous le savez sans doute, le Comité Directeur National actuel est issu de l’Assemblée constitutive du parti. Il a démontré des qualités certaines, mais il a également besoin de quelques ajustements en vue de le rendre plus réactif, plus homogène et plus efficace dans l’action.

J’espère ensuite qu’à l’issue de ces assises, notre parti sera mieux outillé pour poursuivre le travail de terrain auprès des populations et pour se mettre en ordre de bataille pour atteindre deux objectifs essentiels : assurer le succès du oui au référendum et gagner les élections de l’année prochaine.

Propos recueillis Saouti Labass HAIDARA

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