La faitière des femmes des partis politiques est dirigée par un bureau illégal depuis 2013, puisqu’élu en 2011 pour un mandat d’un an renouvelable une fois. Pis, sur près de 200 partis politiques au Mali, seulement 12 sont membres. Et sur les 12 aussi, 6 ne sont au courant de rien sur la gestion de l’organe. Une assemblée générale s’impose en toute urgence afin de procéder à la relecture des textes pour corriger les insuffisances constatées et procéder au renouvellement du bureau pour plus de représentativité et de légitimité. En tout cas, c’est la lecture de certaines militantes qui veulent contraindre le directoire à aller vers la transparence et la légalité.
Une réelle menace plane sur le plus grand réseau des femmes des partis politiques du Mali. Mis en place à l’issue d’une assemblée générale du 1er octobre 2011 ayant validé le règlement intérieur pour un mandat d’un an non renouvelable, le Cadre de concertation des femmes des partis politiques du Mali est frappé par un immobilisme sans précédent.
Le bureau est, semble-t-il, pris en otage par le même directoire installé depuis 8 ans en violation des textes du mouvement. Pis, parmi les membres du directoire, certaines n’ont même pas d’identité politique, car les noms qu’elles avancent ne sont pas enregistrés au ministère de l’Administration territoriale ou même s’ils sont enregistrés, elles ne sont plus membres de ces partis depuis belle lurette, mais les représentent à l’insu des leaders de ces partis, cela constitue une violation grave.
La représentativité n’est pas une question de personne mais de parti politique. Celle qui n’a pas de parti ne mérite pas d’être membre du CCFPP. Le respect de ce principe est une preuve de fidélité des femmes à leurs partis politiques. Et cela amènera incontestablement la promotion des femmes qui est l’un des objectifs clés du Cadre.
Mais, selon nos sources, des individus qui se tirent d’affaire dans cette illégalité trouvent des raisons à avancer. Il est question d’insécurité. Alors, s’il faut s’en tenir à l’insécurité pour ne rien faire dans ce pays, cela conduira forcément au désordre. Les autorités semblent ignorer cette crise qui persiste depuis des années, et qui a amené une division profonde au sein de cette grande organisation féminine. Les deux camps se regardent en chiens de faïence.
L’Etat acceptera-t-il que pareille chose arrive au CCFPP ? En tout cas, ça ne promet rien de bon. Il faudra s’attendre à un véritable clash entre celles qui nagent dans le bonheur dans l’illégalité et celles qui aspirent au changement au bénéfice de toutes les femmes politiques du Mali.
La bonne marche du CCFPP est un enjeu capital surtout à l’approche des élections de 2018. Il doit être redressé à temps pour s’impliquer pour la bonne organisation des élections et le respect du quota de 30 %.
Ousmane Sagara