Quelle est la crédibilité d’une carte d’identification nationale sur laquelle l’écrasante majorité de la classe politique émet des réserves ? La question ne semble pas préoccuper le chargé de projet du Recensement administratif à vocation d’état-civil (Ravec), Moriba Sinayogo, qui entend injecter plus de 9 milliards de F CFA pour son élaboration. Le spécimen de la carte Nina présenté, ce mercredi à la classe politique, présente des lacunes et des insuffisances.
Le fichier issu du Ravec a été présenté le mercredi 13 février à la classe politique au gouvernorat du district de Bamako. La présentation a été faite par le chargé du projet, Moriba Sinayogo, en présence du ministre délégué en charge de la Décentralisation et l’Aménagement du territoire, Abdourahmane Oumar Touré.
L’objectif de ce fichier, a expliqué M. Sinayogo, est de doter les structures en charge de l’organisation des scrutins électoraux, de mécanisme approprié pour des élections démocratiques, transparentes, libres et crédibles sur l’ensemble du territoire. Un objectif bien légitime et partagé par la classe politique et des organisations de la société civile.
Décryptage du Nina
Elle a une composite comportant 40 % de PET et 60 % de PVC, avec une épaisseur de 0,76 mm pour un poids de 5g/m. La longueur est de 8,6 cm sur 5,4 cm de large. Les angles sont arrondis. Les cartes seront remises physiquement aux bénéficiaires. Toute fiche de réclamation mal remplie peut faire l’objet de rejet.
Cependant, ce que le chargé du projet feint d’ignorer, c’est la mauvaise foi manifestée par le département en charge de la Décentralisation et des Collectivités territoriales lors de son élaboration sur plusieurs années. Ce qui fait que les organisations politiques ont émis des critiques acerbes.
S’agissant des lacunes, elle a laissé trop de place à l’interprétation. Le bureau de vote du détenteur n’est pas identifié, le support juridique, qui est un élément indispensable est faible (nationalité, identification et l’adresse des parents). Le délai de délivrance et d’expiration n’est pas déterminé. A cela s’ajoute un délai d’opérationnalisation très court (du 20 février au 30 juin), pour des élections programmées au 31 juillet selon le président de la République par intérim, Pr. Dioncounda Traoré.
Nabila Ibrahim Sogoba