Carnage de Kidal : Soumeylou Boubèye Maïga a-t-il chargé Moussa Mara ?

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Soumeylou-Boubeye-Maiga, ministre de la Défense
Soumeylou-Boubeye-Maiga

Le duel médiatique entre le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé et le Premier ministre est loin de connaitre son épilogue. Dans notre livraison du mercredi 28 mai 2014, nous titrions à la une : « Moussa Mara répond à Soumaïla Cissé qui lui avait demandé de démissionner suite à la tragédie de Kidal : je ne démissionne pas, je suis là et bien là ».  Et bien sur les ondes d’une radio internationale, vendredi dernier, Soumaïla Cissé a répliqué en demandant au Premier ministre, Moussa Mara, de se rendre maintenant à Kidal pour se recueillir sur la tombe des disparus occasionnés par sa visite. Chose qui, selon lui, rendra très heureux leurs familles attristées.

 

A mon avis, le Premier ministre, Moussa Mara, a manqué de sagesse en se rendant le 17 mai dernier à Kidal. Parce que, la Minusma, les forces serval lui ont demandé de ne pas s’y rendre. Mais malheureusement, il a passé outre et il s’est entête », a déclaré d’entrée de jeu Soumaïla Cissé.

 

Le Premier ministre, Moussa Mara, poursuit-il, à manqué de discernement, parce que dans son discours il a fait un l’amalgame entre nos ennemis et nos amis. Car, dit-il, Moussa Mara a beaucoup accusé la Munisma et la force Serval et maintenant il revient en arrière. « Il a manqué de lucidité, car il a déclaré  la guerre à Gao de façon inconstitutionnelle. Il devrait attendre au moins arriver d’abord à Bamako, rendre compte au président de la République », a expliqué Soumaila Cissé. Avant d’ajouter : « Moussa Mara a manqué le sens de la responsabilité. Il aurait dû reconnaitre ses fautes et démissionner, parce que, les conséquences sont très graves. Les membres de l’Administration (des préfets, des sous-préfets) ont été tués. Une centaine de soldats, au moins officiellement, sont morts. Ce qui fait une centaine de veuves, des centaines d’orphelins et un peuple humilié ». Il y a un dicton de chez nous, poursuit-il, qui dit que ‘’ le jour de la mort de votre ami, vous ne mourrez certainement pas, mais le jour où il est humilié, vous êtes humilié. Au Mali ce sentiment d’humiliation on le retrouve dans toutes les couches de la population. Beaucoup de Maliens m’ont assuré que, la nuit du mercredi 21, ils n’ont pas dormi.

 

« Le premier ministre, Mara, a dit qu’il a bien le droit de se rendre à Kidal. Aujourd’hui aussi il a le droit de se rendre à Kidal. Pourquoi aujourd’hui ne s’y rend-il pas pour se recueillir sur la tombe des disparus ? Il devrait le faire. Les familles seraient heureuses aujourd’hui de voir le Premier ministre se recueillir sur la tombe des disparus à Kidal », a dit ironiquement Soumaïla Cissé.

 

« C’est grave si l’armée n’est pas contrôlée par le chef suprême de l’armée… »

De l’avis du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, c’est très grave quand le chef de l’Etat dit de ne pas donner de l’ordre à l’armée.

« Si l’armée n’est pas contrôlée par le chef suprême des Armées, n’est pas contrôlée par le Premier ministre, n’est pas contrôlée par le ministre de la Défense, quid alors des prochaines opérations ?  », s’interroge-t-il. Avant de conclure : «  je crois qu’au contraire, c’est très grave. On ne peut pas avoir tant de morts, tant d’humiliation et considérer que ce n’est pas grave … ».

                          

                                                                      Aliou Touré

 

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