Capitalisation et impérialisme international ou la destruction de l’Afrique

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Avant même que le guide libyen Mouammar Kadhafi ne soit abattu sans procès par le Conseil National de Transition (CNT) libyen, les pays occidentaux se partageaient sans vergogne ni aucune décence le pétrole libyen (35 % pour toi, 25 % pour moi etc.). Le nouvel impérialisme a de beaux jours devant lui.

Avec mandat des Nations Unies, tout se justifie, on peut intervenir et déloger qui l’on veut et surtout de préférence lorsque le pays de celui qu’on veut déloger regorge du pétrole. Et à ce jeu là, la France est passée maître. Les partis politiques français, de gauche comme de droite se sont toujours alignés sur les intérêts hautement stratégiques de la France. Que le sang impur des pauvres africains abreuvent donc les sillons des impérialistes ! La France doit vivre. Il paraît d’ailleurs que l’Afrique n’est pas assez mûre pour la démocratie, peut être bien qu’elle est mûre pour la dictature ? Raison pour laquelle les Eyadema, Bongo et autre Bokassa peuvent mourir de leur belle mort sans que jamais la France ne dénonce le caractère inique de leur règne. Avec la bénédiction des pays impérialistes comme la France, en Afrique, les enfants meurent très tôt de faim et de maladies tandis que les dictateurs font de vieux os.

Le peuple français doit dénoncer la « Françafrique », le plus long scandale de la République, qui fait des grandes entreprises françaises comme Elf, des quasi-mafias. Peut être bien que beaucoup de Français n’ont pas conscience de ce qui se passe vraiment sous leurs yeux, tous les jours. Par exemple, un pays comme le Gabon, dirigé pendant des décennies par Bongo père (celui là même qui finançait tous les hommes politiques français avec l’argent des Gabonais) et Bongo fils (actuel président adoubé par la France) n’a pas besoin de l’aide au développement puisque ce pays de quelques 1,5 millions d’habitants est riche de tout. Pétrole, manganèse, bois, et bien que le PNB par habitant soit un des plus élevés d’Afrique, les Gabonais n’ont pas un hôpital de qualité pour se soigner ou encore de bonnes universités et écoles pour s’instruire. Normal, l’argent des Gabonais sert à financer les politiques français et cela, tout le monde le sait.

La grande hypocrisie des hommes politiques de gauche comme de droite est manifeste quand il s’agit de l’Afrique. Promesse, promesse toujours, on attend encore la fin de la politique africaine inique de la France depuis le discours de Mitterand de la Baule du 20 juin 1990, repris en 2008 presque 20 ans après par super Sarkozy en Afrique du Sud. Promesse donc, promesse toujours et ceux qui y ont cru comme Jean-Marie Bockel et Jean-Pierre Cot s’y sont cassés les dents. Les discours s’écrasent sur les rives de la « Françafrique » comme une chimère. Principe de réalité.

Aujourd’hui, les prédateurs nouveaux s’attaquent à la terre africaine, le sous sol ne suffit plus. A Madagascar, les multinationales achètent des milliers d’hectares non pas pour promouvoir l’agriculture locale mais pour nourrir la spéculation. Quant aux pauvres agriculteurs malgaches et ceux d’autres pays africains, qui subissent cette injustice, enfin peut être bien qu’ils ne sont pas assez mûrs pour l’agriculture…et pour la dignité de vivre de la force de leur bras ainsi que du fruit de leur travail (de la terre). Les prédateurs ne sont donc pas seulement occidentaux, ils sont aussi africains. Il faut toujours des alliés locaux pour faire la basse besogne. Et ils sont nombreux les alliés. Quant aux non-alignés ainsi que les empêcheurs de tourner en rond comme Patrice Lumumba, Thomas Sankara, ils sont éliminés afin que l’exploitation de l’Afrique et des Africains puissent continuer.

Il appartient à tous les indignés du Capitalisme et de l’impérialisme qu’ils soient d’Europe ou d’Afrique de dénoncer avec force cette prédation inique qui ruine l’Afrique et enlève tout avenir à sa jeunesse. Le lien entre immigration et exploitation de l’Afrique par les prédateurs est tellement évident. Car les Congolais n’ont certainement pas besoin de s’exiler si les richesses du Congo étaient partagées entre tous les filles et fils du Congo. Il en est de même pour les Gabonais et beaucoup d’autres pays africains. Ce ne sont pas des murs qu’il faut construire pour empêcher les Africains de venir en Europe (principe de cause « françafricaine » à effet migratoire) mais surtout détruire brique par brique le mur de la corruption et de l’exploitation des peuples qui seules sont l’ennemi de l’Afrique. Et les corrupteurs sont ici et là bas. L’impérialisme international est toujours solidaire quel que soit le continent. Le sommet du G20 est l’occasion de dénoncer avec force l’impérialisme international qui ruine les peuples faibles pour le bien de quelques nantis des pays riches. Nous sommes 99%, ils sont 1%. Indignés de tous pays, soyons unis.

 

Jean pierre James

 

 


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