Un candidat indépendant (ne répondant à aucun parti politique) peut prétendre au poste de Président de
Dans la réalité, l’indépendant n’a pas de bilan à défendre auprès de sa base, car il n’en a pas. L’obligation de résultats n’est donc pas une nécessité pour lui. Pour mettre fin à cette tendance d’indépendant, des tirs croisés se dessinent à l’horizon entre les partis politiques et la société civile. Mais, loin des intérêts de chapelle, la question mérite que les démocrates y accordent une attention qui pourrait apporter un plus à l’animation de la vie politique qui est jusque-là monopolisée par les partis politiques.
La peur bleue des partis politiques Le refus des candidatures indépendantes est l’une des rares questions qui fait l’unanimité au sein de la classe politique, toutes tendances confondues. Ceux qui « lâchent un peu de lest » disent qu’on pourrait les accepter pour les élections municipales qui sont des élections de proximité. Par contre, ceux qui ne souhaitent même pas céder sur la question sont sans détour : « Ceux qui veulent faire de la politique n’ont qu’à créer leur parti pour la faire à visage découvert afin de recevoir, comme nous, des coups qu’on nous assène de part et d’autre ». Ils ont raison parce qu’ils ont la caution de la loi. En effet,
Cependant, ce semblant de convergence d’intérêts des partis politiques n’exclut pas non plus une suspicion entre eux. En effet, le parti au pouvoir pourrait utiliser cette opportunité pour gagner davantage les élections. Par exemple, des députés qui s’étaient fait élire sous la bannière d’autres partis parce que n’ayant pas été retenus sur les listes du parti au pouvoir y sont retournés après leur élection. Alors, s’il y a des candidatures indépendantes, les « déçus » n’ont plus besoin d’une nouvelle étiquette politique (qui pourrait leur valoir des inimitiés) pour se présenter à l’élection de leur choix. Aussi, l’opposition gagnerait à travers les candidatures indépendantes parce que tous les candidats n’iront pas vers le parti au pouvoir, car certains défendront les mêmes points de vue.
Un mal nécessaire
Pour les partis politiques, les candidatures indépendantes ne présentent que des inconvénients, bien que la loi stipule que tous les Maliens, sans distinction, ont le droit de participer à la gestion des affaires de l’Etat et de la société. A ce titre, ils sont électeurs et éligibles dans les conditions prévues par la loi. Mais pour pouvoir jouir de
Après plus de deux décennies de démocratie, le Mali compte plus d’une centaine de partis politiques auquel incombe l’animation de la vie politique. Mais ils n’ont jamais pu faire converger la moitié de l’électorat vers une élection. Au-delà de l’éducation politique qui n’est pas assurée, l’image que certains politiciens laissent voir de leur « profession » n’a été que du discrédit. Si les partis politiques sont sûrs de leurs forces et n’ont rien à se reprocher, qu’il soit néanmoins permis au peuple malien d’avoir d’autres choix : cela éviterait d’avoir les mêmes députés à l’Assemblée depuis 1992. Depuis des années, la question de candidatures indépendantes est posée et doit donc être résolue tôt ou tard parce que malgré leur monopole, les partis politiques ont montré leurs forces et faiblesses. Mais vingt années après, ils refusent toujours de faire leur mea-culpa sur leur manque de véritable contribution à l’avancée démocratique. Quant aux partis d’opposition, leurs faiblesses ont pour responsables le pouvoir et la société civile.
Paul N’guessan
le 1er ministre est bien meilleur
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