Après avoir passé à la loupe tous les présidentiables, le couple Amadou Toumani Touré- Alpha Omar Konaré, qui dirige le Mali depuis 20 ans, pourrait finalement porter son choix sur l’actuel Premier ministre afin d’assurer la continuité dans la gestion mais surtout pour leur garantir l’impunité pour des actes posés sciemment et inconsciemment. Mais avec le vent du changement qui balaie la continuité dans le nord de l’Afrique, les deux hommes ne filent-ils pas du mauvais coton, car rien ne sera plus comme avant. On le saura à la fin du premier et du second tour de la présidentielle en 2012 ?
Les Maliens de tous bords, à savoir la jeunesse de Mars 91 et celle qui a grandi avec la démocratie, aspirent à un véritable renouvellement de la classe politique. Cela est d’autant vrai que la vieille garde est disqualifiée d’entretenir des débats autour de ce qui peut arriver après ATT. Cette prise de position des jeunes s’explique par le bilan négatif des hommes politiques durant 20 ans. Ce combat générationnel est déjà engagé par des jeunes leaders politiques à travers des partis qu’ils ont créés. Dans ce lot, on retrouve Moussa Mara avec son parti Yèlèma, devenu en moins de quelques années la bête noire à abattre.
Mais les vieux routiers de la politique malienne n’entendent pas de cette oreille. Ils prônent la continuité, car convaincus que le pouvoir n’a d’autre finalité que de s’enrichir. C’est ce qui explique le parrainage de la candidature de Modibo Sidibé par le président ATT et son prédécesseur Alpha Oumar Konaré (AOK).
Le soutien à cet homme s’explique par plusieurs raisons. D’abord, il est le pur produit d’un système mis en place par ATT et AOK dans le pillage en bandes organisées des ressources de l’Etat et surtout le niveau très élevé de l’endettement, ensuite il incarne la continuité.
Ne pas comprendre aujourd’hui que le peuple aspire à un changement, c’est ne pas faire une bonne lecture des événements qui se déroulent sous nos yeux, ou croire que cela n’arrive qu’aux autres. Il est tout de même certain que Modibo en tant que coordinateur de l’action gouvernementale est aussi responsable des actes posés au quotidien par son équipe et dans certains cas sa responsabilité est directe comme dans le scandale autour de l’Initiative riz.
Yoro SOW
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