Candidature de Mamadou Igor Diarra, Hamadoun H. Touré, Modibo Koné : Avons-nous encore besoin d’apprentis sorciers à Koulouba ?

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Présidentielle de 2018 : Déjà, le choc des ambitions
Kalfa Sanogo, Tatam Ly, Modibo Koné, Hammadoun Touré (Photo Aujourd'hui-Mali)

Aux côtés des poids lourds de la sphère politique malienne, l’on assiste à l’émergence d’une nouvelle race qui veut se faire valoriser lors de l’élection présidentielle de juillet prochain. Il s’agit de : Mamadou Igor Diarra, Hamadoun H. Touré, Modibo Koné… tous fonctionnaires internationaux. Même s’ils sont tous technocrates, ils font cependant partie des profils peu recommandés à Koulouba.

Si la présidentielle de juillet prochain se confirme, elle verra la participation d’une nouvelle race de «politiques». Fonctionnaires internationaux, technocrates… les personnalités qui ont des ambitions politiques sont ingénieurs de formation. Ingénieur financier pour le banquier Modibo Koné et Mamadou Igor Diarra. Ingénieur en télécommunications pour Hamadoun Touré.

Ces prétendants ont tous travaillé dans de prestigieuses institutions. Modibo Koné, 57 ans, est un ancien fonctionnaire de la Banque ouest-africaine de développement, alors que Hamadoun Touré, 65 ans, fut le patron de l’Union internationale des télécommunications (IUT). Mamadou Igor Diarra, ancien ministre et ex-directeur de la Banque Of Africa au Sénégal.

À la tête de Smart Africa, un projet africain d’interconnexion impliquant onze pays, Dr. Touré justifie sa candidature à l’élection présidentielle malienne par sa volonté de participer à la reconstruction du Mali. En quête d’une légitimité populaire, il dénonce la mauvaise gouvernance, le manque de vision des autorités. «Notre pays a des ressources, il faut savoir les utiliser», expliquait Hamadoun Touré lors de certaines de ses sorties. Alors que Modibo Koné évoque l’agriculture comme base de développement du pays surtout dans la région de Sikasso. Régionaliste ?

Mamadou Igor Diarra investit les réseaux sociaux qui sont devenus de nos jours l’espace convoité par les politiques maliens dans le but de gagner l’estime du peuple malien.

Mamadou Igor Diarra est en phase d’installation sur le plan politique. Novice et sans une assise, il estime que son choix résulte de l’expérience vécue dans les sphères de l’administration malienne.

Une élection se gagne sur le terrain. Les trois outsiders semblent bien conscients de cela. C’est pourquoi ils n’ont pas attendu l’ouverture de la campagne pour aller à la rencontre des militants. Modibo était parti pour la région de Sikasso et Hamadoun Touré avait rendez-vous avec la région de Mopti.

Le banquier étale son ambition politique sur les réseaux sociaux et dans son un livre intitulé ‘’C’est Possible au Mali’’. Le document relate tout sans tabou et retrace le parcours de l’auteur de son Ukraine natale à la terre d’origine de son père, le Mali. À la suite de ce livre, ce sont ses proches qui ont décidé d’investir le terrain au Mali.

Un mouvement de soutien a été créé, et pour rendre plus visibles les actions posées, les amis de Mamadou Igor Diarra font recours à la toile à travers la création d’un groupe. L’espace donne toutes les informations sur les activités des proches de M. Diarra. Bamako, les capitales régionales. Ils sont en train de mettre en place des antennes.

Une démarche qui a d’ailleurs commencé à porter ses fruits au regard de l’affluence des citoyens maliens sur l’espace, sanctionnée par des témoignages sur les talents de celui qu’ils considèrent comme l’homme de la situation en 2018.

Même si l’approche est bien logique. Puisque Ibrahim Boubacar Keïta s’étant montré en deçà de la confiance en lui placée par les Maliens, n’aura que son maigre bilan comme arme, face aux prétendants.

Cependant, des adversaires moulés dans l’assiduité, la persévérance, et qui ont fait leurs preuves dans le camp de l’opposition, paraissent une équation plus difficile à résoudre. L’exercice s’annonce fastidieux pour les apprentis politiciens aux ambitions démesurées.

D’abord des vieux routiers (comme Soumaïla Cissé, Modibo Sidibé, Moussa Mara, Tiébilé Dramé…) seront également en lice et ils ont les cartes en main pour tirer leur épingle du jeu.

Le message de changement sur lequel ces candidats s’appuient, n’est plus évocateur. Surtout que la coalition de Hamadoun H. Touré est dirigée par l’ancien président d’honneur de l’UM-RDA, Bocar Moussa Diarra, dont le parcours inspire peu de respect au peuple malien. Bocar Moussa Diarra n’a pas eu un parcours exemplaire dans les départements qu’il a gérés dans un passé récent.

Certes, Hamadoun est resté attaché au Mali, dont il parle avec conviction et détermination et le défend à toutes les tribunes. Et, au cours de ses deux mandats à la tête de l’UIT, il a indéniablement contribué à promouvoir les technologies de l’information et de la communication comme moteur du développement social et économique. Mais il ne s’était jamais engagé sur le terrain politique.

L’homme qui tente de tirer son mouvement vers le haut aura du pain sur la planche, pour faire adhérer à sa cause toutes les couches socioprofessionnelles de notre pays, pour leur expliquer la pertinence du choix de Dr. Touré.

L’environnement politique malien sera difficile à maîtriser pour M. Koné, Mamadou I. Diarra et Touré qualifiés de candidats «hors système». C’est pourquoi bon nombre de Maliens désapprouvent leur candidature.

Pour les observateurs de la scène politique, c’est vrai qu’il faut un changement de régime, mais nos prétendants «hors système» ne maîtrisent pas l’environnement politique malien. Ils sont peu recommandables pour être le nouveau commandant du bateau Mali.

Zan Diarra

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4 COMMENTAIRES

  1. En France ils sont en train de faire la chasse aux “sorcières” contre Drouet, Dettinger ect!

  2. Monsieur Diarra, je ne savais que Koulouba était réservé à une catégorie de personnes et que les hauts cadres ayant exercé hors du pays et les ingénieurs n’y avaient pas droit. Et Macron en France?

  3. Monsieur Diarra, je ne savais que Koulouba était résevé à une catégorie de personnes et que les hauts cadres ayant exercé hors du pays et les ingénieurs n’y avaient pas droit. Et Macron en France?

  4. Dans tous les cas nous voulons une personne non souillé par notre système, H. Toure est une illustration

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