Candidature de l’Adema-Pasj à la présidentielle : Dioncounda Traoré dans une logique de renoncement

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Au grand dam des nombreux partisans de sa résurrection politique, l’ancien président du Pasj paraît de plus en plus incertain comme porte-drapeau de son parti dans la course pour la magistrature suprême. Il en est dissuadé, selon toute évidence, par un réel sentiment de lassitude ainsi que par la conviction de ne plus disposer des ressorts physiques en adéquation avec le poids de la responsabilité.

Alors que le processus de désignation d’un candidat interne a atteint sa vitesse de croisière la semaine dernière avec l’installation d’une commission de dépouillement pour une demi-douzaine de dossiers de candidature réceptionnés dont la sienne, le Professeur Dioncounda Traoré réfléchit sans doute à se défaire de la vague de sympathies qu’il suscite chez l’écrasante majorité des structures Adéma. Elles l’ont manifestée notamment à travers des correspondances et procès-verbaux de conférences massivement acheminé à la direction du parti et qui témoignent du choix porté sur le président de la République sous la Transition comme meilleur porte-étendard de la Ruche à la présidentielle du 29 Juillet prochain. De quoi rabrouer les ardeurs ambitieuses des prétendants les plus coriaces à ce prestige dont aucun n’a pu réunir le nombre de parrainages nécessaires pour les besoins de la cause.

À la différence de 2012, le boulevard est-ce en définitive largement ouvert à celui dont les aptitudes et le sens de l’Etat auront été brillamment mis en exergue par une gestion très intelligente de la Transition. Et pour cause, certains prétendants ont d’ailleurs contribué à déblayer son passage en jetant l’éponge à coups de dénonciations d’un artifice imaginé pour obtenir autrement  le soutien à IBK réfuté par les structures de la Ruche. Des supputations pour le moins créditées par cette rencontre intervenue dans la foulée entre le président de la République sortant et le Pr Dioncounda Traoré fraîchement revenu d’un séjour marocain motivé par son état de santé pour d’aucuns et les préparatifs de sa candidature pour d’autres.

Du tete-à-tête de Samedi dernier entre les deux hommes rien n’a véritablement filtré, mais il est loisible d’imaginer, contexte oblige, que la présidentielle a largement dominé l’entretien et qu’IBK avait besoin d’en avoir le cœur net quant au torrent d’informations qu’il pleut depuis quelques temps sur les intentions de son interlocuteur. IBK a-t-il été rassuré par Dioncounda Traoré ? Rien n’est plus sûr, s’il faut en juger par les échos en provenance du proche entourage du président de la Transition, par ailleurs corroborés par sa réticence à accorder sa caution aux initiatives et démarches de tant d’adeptes de sa candidature. A son plus proche entourage, le militant le plus éligible à l’investiture par le PASJ évoque une lassitude et des ressorts physiques en deçà des efforts que requiert la tâche à laquelle il est convié par ses camarades. Autant dire que l’intéressé s’est mis dans une posture de renoncement au grand dam de ceux qui misent sur sa personne pour relever les défis électoraux qui s’annoncent.

Ce faisant, l’ancien président des Abeilles aura mis sa famille politique devant une situation complexe. A un moment crucial de son existence où tant d’espoirs reposent sur lui pour dénouer les écheveaux, Dioncounda Traoré pourrait avoir contribué à accentuer les équations existentielles du PASJ, un parti qui n’est pas à l’abri d’une implosion irréparable en cas d’absence sur le starting-block de la présidentielle ou de présence avec un cheval perdant dans les proportions prohibitives. A moins de s’employer à leur trouver une sortie alternative.

 

A Keïta

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