La réunion du Comité exécutif de l’Adema-Pasj du 14 février pour le choix d’un candidat à la présidentielle de juillet n’a abouti qu’à ce que nous connaissions déjà.
Les conclusions de la réunion du Comité exécutif de l’Adema du mercredi dernier ouvrent la boîte à pandore. Le parti de l’Abeille a décidé de présenter un candidat issu de la «Ruche». Mais cela n’a rien de nouveau. Car il s’agit là d’une tentative de mise en application du plan A décidé à la suite de la retraite politique organisée par le parti il y a quelques mois. Faute de quoi, le parti devrait recourir au plan B qui n’est autre que le soutien à IBK.
Pour rappel, lors de la dernière cérémonie de présentation des vœux du parti à la presse, le président Tiémoko Sangaré avait déclaré que le Comité exécutif, suite à la dernière conférence nationale ayant demandé d’engager le processus de désignation du candidat, a organisé une retraite qui a défini les conditions de participation du Pasj à l’élection présidentielle de juillet prochain. En effet, précise-t-il, la déclaration politique issue de ladite retraite dit ceci: « Le Comité exécutif a conclu sur la nécessité d’inscrire ses actions dans le cadre d’une coalition forte de partis fondée sur une nouvelle offre politique, condition indispensable à toute victoire en 2018. A cette fin, le Comité exécutif élaborera, dans les meilleurs délais, un projet de plateforme politique assortie d’un programme. Cette plateforme servira de base de négociation autour des conditions de soutien au candidat rassembleur et consensuel issu des rangs du parti, le cas échéant, du candidat issu de la coalition d’un ensemble de partis politiques », avait-il déclaré.
A l’analyse de ce qui se passe au sein de l’Adema, on peut affirmer sans risque de se tromper que l’inévitable implosion se dessine. Car, le plan A qu’on s’efforce à appliquer se fera difficilement.
Primo, le candidat consensuel préconisé par le Comité exécutif n’est pas un acquis. Il y a plusieurs candidatures annoncées au sein du parti. Il s’agit de celles de Kalfa Sanogo et de Dramane Dembélé. D’autres prétentions se murmurent.
Secundo, ils sont nombreux les responsables influents qui ont boudé cette réunion du mercredi 14 février. Notamment le départ précipité du maire du District Adama Sangaré, l’absence des députés dont celui élu à Yanfolila, Yaya Sangaré. S’y ajoute le refus de l’ancien président de la transition, Pr Dioncounda Traoré, qui, selon des sources proches du parti, ne veut pas cautionner cette décision.
Tertio, la candidature d’une grande formation politique comme l’Adema ne doit pas être décidée à moins de cinq mois de l’échéance. Une candidature à la présidentielle ne s’improvise pas. Elle se prépare de façon minutieuse, bien sûr, si l’on veut se prendre au sérieux. Ce qui fera dire de nombreux observateurs que la rencontre des responsables de l’Adema de la semaine dernière ressemble beaucoup plus à un dilatoire pour ne pas dire un folklore.
Sachant bien que ce semblant de présenter une candidature issue des rangs de l’Adema ne peut prospérer avec les permisses d’une implosion du parti, les analystes politiques annoncent l’ouverture des débats pour le plan B. Il s’agit des négociations des conditions de soutien au candidat issu de la coalition d’un ensemble de partis politiques. Dans le schéma actuel, analysent des politologues, l’Adema s’achemine vers un soutien à la probable candidature du Président IBK à sa propre succession. Une chose est sûre, concluent d’autres, c’est que quelque soit l’option qu’aurait choisie le parti, l’implosion est inévitable à l’Adema, comme ce fut le cas en 2002, 2007 et 2013, où nous avons assisté à des travaux fractionnels contre le candidat du parti. Seulement, argumentent-ils, à la différence des précédentes échéances électorales, la division sera profonde cette année. Avec deux candidatures déjà déclarées, et au regard du refus d’une bonne partie du parti qui officialisera certainement sa position dans les jours à venir, si l’Adema venait à présenter un candidat issu de ses rangs, ce dernier se comptera parmi les figurants de la présidentielle de 2018.
Oumar KONATE