Depuis une dizaine d’années, le Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) a déserté le champ politique au profit d’une allégeance faite au président ATT, dont le mandat prend théoriquement fin le 8 juin prochain. Une retraite politique du Général qui place inéluctablement ce parti devant son propre destin.
Le résultat ne fut pas vraiment à la hauteur des espérances du parti, puisque son candidat n’obtint pas un score assez encourageant (moins de 4%) à la dimension de sa combativité et de son héroïsme « salutaires » durant la terrible crise du COPPO. Dix ans après ce psychodrame, quel est aujourd’hui le poids réel de cette formation dirigée par un président qui est resté étrangement « aphone » pendant toutes ses années, comme pour donner raison à ses détracteurs qui l’accusent en privé et sans « porter de gants » de ne vouloir rouler que pour lui-même depuis le départ d’Alpha Oumar Konaré.
Care et Rpdm sur les terres du MPR !
« Maintenant qu’il a eu ce qu’il voulait voilà, il s’est tu. Est-ce que c’est vraiment le même Choguel, lui qui traitait Alpha de tous les noms. Nous sommes toujours curieux de savoir quelle différence fondamentale il y avait entre le régime d’Alpha qu’il a toujours honni et celui d’ATT qui a eu toutes les grâces à ses yeux. Personne ne croit plus en cet homme » Vrai ou intox ? En tout cas ce jugement un peu vitriolé est aujourd’hui assez répandu dans les cercles proches de cette formation souffrant plus que toute autre formation d’un sévère problème de renouvellement de génération. Deux autres formations qui ont fait leur arrivée dans le paysage politique notammentla Convergencepour le Renouveau (Care) de Boukadary Traoré et le Rassemblement pour le Développement du Mali (Rpdm) de Cheick Modibo Diarra semblent également chasser sur les mêmes terres que lui, d’où l’incrédulité de nombreux observateurs politiques à vouloir vendre chèrement la peau de cette formation partie pour jouer véritablement les trouble-fêtes dans la cour des grands.
A contrario, le CNID a su préserver toute son unité et son homogénéité face à ces nouvelles invasions. Intelligent, pragmatique, bon tribun (une qualité qu’il ne revendique plus depuis une dizaine d’années), le très charismatique Choguel Maïga sait tout cela. Mais pourquoi tient-il alors à vouloir se présenter coûte que coûte pour seulement plaire aux « dogmatiques » de son parti ou pour encore faire de la simple figuration ? Non, ce sera plutôt comme on peut aisément le supposer, du « donnant donnant ». En clair, un joli et improbable troc de quelques « maroquins » contre la poignée de voix glanées ici et là par un parti qui ne possède plus de toute évidence aucun bastion ou « vivier électoral » sur le territoire national.
D’anciens cadres UDPM qui ont fait les beaux jours de ce parti ont, depuis, tourné casaque au profit du navigateur interplanétaire. Même s’il rejette ostensiblement l’héritage spirituel de Moussa Traoré, histoire de ne pas trop donner raison aux personnes mal intentionnées et friandes d’amalgames en tout genre, le patron du CARE ne fermera pas cependant sa porte sous aucun prétexte à ces UDPEMISTES de la première heure.
C’est pour toutes ces raisons que la tâche de Choguel ne s’annonce pas véritablement facile pour ratisser large à l’échelle de notre pays, tant et si bien que les véritables tâches politiques de réimplantations et de renforcement des structures locales du parti sont également restées en veilleuse depuis toutes ses années.
Par Bacary Camara