Candidature de Choguel Maïga La fin du suspense !

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Depuis une dizaine d’années, le Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) a déserté le champ politique au profit d’une allégeance faite au président ATT, dont le mandat prend théoriquement fin le 8 juin prochain. Une retraite politique du Général qui place inéluctablement ce  parti devant son propre destin.
 Selon une source proche du président du parti du Tigre, il sera bel et bien candidat à l’élection présidentielle d’avril prochain. Nous vous rappelons que lors du dernier congrès tenu le 24 décembre dernier, le parti avait laissé toute la latitude au bureau exécutif de désigner un candidat. C’est  pour mettre un terme définitif à ce lancinant sentiment  d’interrogation et de doute, « partira, partira pas », que les militants, les cadres et les nombreux sympathisants de cette formation devront répondre massivement présents à l’appel d’un parti qui n’est pas, comme vous le savez, à son premier essai. Lors de l’élection présidentielle de 2002, alors membre de la fameuse coalition Espoir 2002, il avait même eu la bonne idée de lancer la candidature de son téméraire poulain sur les terres sacrées du Mandé, plus précisément à Kangaba, une ville rendue célèbre à cause de sa très mythique case sacrée. Choguel superstitieux ? Sûrement pas, car en jetant par exemple son dévolu sur une ville de sa région natale pour accomplir un tel lancement, il est clair que certains esprits grincheux et mesquins allaient l’accuser – à tort ou à raison – de vouloir cultiver un sectarisme de mauvais aloi. Vous avez compris, Choguel, pas plus qu’un leader politique, quelle que soit son obédience doctrinale, ne peut échapper aujourd’hui à ces interminables procès d’intention.

Le résultat ne fut pas vraiment à la hauteur des espérances du parti, puisque son candidat n’obtint pas un score assez encourageant (moins de 4%) à la dimension de sa combativité et de son héroïsme « salutaires »  durant la terrible crise  du COPPO. Dix ans après ce psychodrame, quel est aujourd’hui le poids réel de cette formation dirigée par un président qui est resté étrangement « aphone » pendant toutes ses années, comme pour donner raison à ses détracteurs qui l’accusent  en privé et sans « porter de gants » de ne vouloir  rouler que pour lui-même  depuis le départ d’Alpha Oumar Konaré.

Care et Rpdm sur les terres du MPR !

« Maintenant qu’il a eu ce qu’il voulait voilà, il s’est tu. Est-ce que c’est vraiment le même Choguel, lui qui traitait Alpha de tous les noms. Nous sommes toujours curieux de savoir quelle différence fondamentale il y avait  entre le régime d’Alpha qu’il a toujours honni et celui d’ATT qui a eu toutes les grâces à ses yeux. Personne ne croit plus en cet homme » Vrai ou intox ? En tout cas ce jugement un peu vitriolé est aujourd’hui assez répandu dans les cercles proches de cette formation souffrant plus que toute autre formation d’un sévère problème de renouvellement de génération. Deux autres formations qui ont fait leur arrivée dans le paysage politique notammentla Convergencepour le Renouveau (Care) de Boukadary Traoré et le Rassemblement pour le Développement du Mali (Rpdm) de Cheick Modibo Diarra semblent également chasser sur les mêmes terres que lui, d’où l’incrédulité de nombreux observateurs politiques à vouloir vendre chèrement la peau de cette formation partie pour jouer véritablement les trouble-fêtes dans la cour des grands.

A contrario, le CNID a su préserver toute son unité et son homogénéité face à ces nouvelles invasions. Intelligent, pragmatique, bon tribun (une qualité qu’il ne revendique plus depuis une dizaine d’années), le très charismatique  Choguel Maïga sait tout cela. Mais pourquoi tient-il alors à vouloir se présenter coûte que coûte  pour  seulement plaire aux « dogmatiques » de son parti  ou pour encore faire de la simple figuration ? Non, ce sera  plutôt  comme on peut aisément le supposer, du « donnant donnant ». En clair, un joli et improbable troc de quelques « maroquins » contre la poignée de voix glanées ici et là par un parti qui ne possède plus de toute évidence aucun bastion ou « vivier  électoral »  sur le territoire national.

D’anciens cadres UDPM qui ont fait les beaux jours de ce parti ont, depuis, tourné casaque au profit du navigateur interplanétaire. Même s’il rejette ostensiblement l’héritage spirituel de Moussa Traoré, histoire de ne pas trop donner raison aux personnes mal intentionnées et friandes d’amalgames en tout genre, le patron du CARE ne fermera pas cependant sa porte sous aucun prétexte  à ces UDPEMISTES de la première heure.

C’est pour toutes ces raisons que la tâche de Choguel ne s’annonce pas véritablement facile pour ratisser large à l’échelle de notre pays, tant et si bien que les véritables tâches politiques de réimplantations et de renforcement  des structures locales du parti sont également restées en veilleuse depuis toutes ses années.

Par Bacary Camara

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