Officiellement, un parti politique se définit comme une association de personnes constituée pour une action qui consiste à la conquête et à l’exercice du pouvoir en vue de satisfaire les besoins du peuple. A ce titre tout parti politique, a mission de s’assurer que la cohésion sociale et le respect de la hiérarchie soient les maîtres mots qui règnent en son sein. Cette logique ne trouve malheureusement pas d’épouse dans le clan ADEMA, qui tout comme 2002 risque de faire les frais d’une guerre de positionnement.
De plus en plus, les mentalités des barons de l’ADEMA, ont du mal à évoluer, à épouser le rythme et la cadence des aspirations légitimes qui dans le bon sens du terme définissent la base de tout grand parti politique. A ce titre certains de ses barons sont de plus en plus compris comme des banques déplacement. Chacun y entre avec ses intentions, ses motivations, ses ambitions, ses projets dont la matérialisation exige, intelligence, vigilance, ruse accompagnés de faux jeux disloquant la base militante. Le dévouement et le sens de l’intérêt général, la sincérité dans les propos et dans les comportements ont quitté certains barons de ce parti. Un parti politique sans alternance crédible, se définit comme une femme sans épouse. Ainsi la tradition bat encore et encore le plein des ambitions divergentes. La débauche ! Il n’existe pas de cadre d’animation politique qui devrait servir à former et à canaliser d’abord les cadres et ensuite les militants, à faire circuler et partager les idéaux fondateurs du parti. Chacun de son coté draine derrière lui, un nombre de militants pour ses ambitions autres que celles du parti et de la nation. Le fossé se creuse entre la gestion faite du parti et la conception du changement voulu par les militants. L’échéance 2012 s’annonce et les aventuriers politiques de l’ADEMA, se mobilisent pour leur cause. Après plusieurs mois de combats tendus entre les membres du Comité Exécutif et les prétendants candidats, 8 d’entre eux se sont jetés dans la course, pour briguer la candidature à la candidature de leur parti. Il s’agit de Harouna Bouaré, un haut cadre, militant de première heure du PASJ, jovial, discret mais dynamique serviteur de la nation et du parti. Dioncounda Traoré, Président de l’Assemblée Nationale et non moins président de l’ADEMA. Malgré son statut de favori taillé sur mesure, il demeure l’homme le plus controversé de la ruche. S’il franchi le cap de la convention, l’Adema risque de connaitre le syndrome de 2002.
Sékou Diakité, ancien ministre de la solidarité et du développement social. Voilà un cadre qui ne manque pas d’idée pour la jeunesse. En Manque de véritable expérience, le seul soutien de la commune II ne suffira pas pour triompher.
Iba N’Diaye, ancien ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, et 2è vice-président du Pasj. Parmi les 8 candidats, l’ex maire du District fait office de sage. Fidèle parmi les fidèles du parti, il est vu comme une carte qui peut apporter le jackpot en 2012. Selon la plus part des observateurs de la scène politique nationale, Iba N’Diaye est le seul candidat capable d’éviter la division au sein de son parti. En de ses responsabilités politiques, sa maitrise de certains dossiers constitue un atout non négligeable pour son parti et pour le pays.
Et un autre cadre du parti en commune V du district de Bamako Ousmane Traoré, un élu communal et directeur d’une structure de micro finance devrait selon nos sources déposer son dossier de candidature pour briguer l’investiture Adema en vue de la présidentielle de 2012. Et, sans surprise, la candidature de, Modibo Sidibé, désormais ancien premier ministre dont certains princes du PASJ revendiquent pourtant l’appartenance à la Ruche, n’a pas été retenue. Reste à savoir sous quelle coloration celui-ci qui, dit-on, serait très populaire dans certains milieux, ira à la présidentielle de l’an prochain.
Serge Olivier
PRIMAIRES A L’ADEMA-PASJ
Le président du parti loin d’avoir la majorité
Avec 7 autres prétendants à vouloir devenir candidat de l’Adéma-PASJ pour la présidentielle de 2012, le jeu s’annonce compliqué pour le président du parti, Dioncounda Traoré qui est très loin d’avoir la majorité des voix. D’ailleurs, selon certaines sources, c’est son 1er vice-président, Iba N’Diaye qui bénéficie d’un léger avantage.
Depuis le 20 janvier dernier à minuit, l’Adéma-PASJ connait tous les prétendants à la candidature du parti pour l’élection présidentielle de l’année prochaine. Ils sont huit leaders ou militants du parti à avoir déposé leurs dossiers de candidatures. En plus de Dioncounda Traoré et son 1er vice-président, Iba N’Diaye, le 2e vice-président Sékou Diakité, il s’agit d’Ousmane Traoré, Harouna Bouaré, Téoulé Koné, Ousmane Traoré, Harouna Bouaré, Youssouf Kamaté qui ont bien évidemment des chances absolument inégales. Tout en s’avançant avec une certaine prudence car en la matière, les surprises, surtout de très mauvais gouts ne sont pas à écarter quand ça se passe au parti de l’Abeille où on se rappelle, comme c’était hier, comment Soumaïla Cissé, a inversé la tendance entre la nuit et la matinée, pour rafler la mise au nez et à la barbe de son ancien ami, Soumeylou Boubèye Maïga, grandissime favori à cette convention d’investiture de 2002, chaque camp a commencé à compter ses partisans avec l’espoir pour les uns que l’argent ne joue pas les premiers rôles et faire perdre l’avantage de certains candidats comme Iba N’Diaye qui a un léger avantage aujourd’hui sur les candidats. Selon de sources concordantes, il compterait dans ses rangs 22 membres du CE contre 19 pour le président Dioncounda Traoré et moins de 10 pour le 3e larron, Sékou Diakité. Les autres se partageront une dizaine de voix. Les voix pour faire la différence se chercheront du côté des indécis constitués en grande partie parce qu’ils sont qualifiés de pro-ATT. Ceux-ci qui ont voulu attendre la dernière pour cet exercice démocratique ont toujours le regard tourné vers Koulouba pour recevoir des consignes qui ne viendront certainement jamais car ATT n’est pas prêt à se mouiller, lui qui n’aspire qu’à bien finir sa présidence. Ils sont entre 25 et 35, et pour le moment, ils ne savent pas encore pour qui ils voteront même s’ils sont déjà convaincus que le président du parti a choisi de composer avec les opposants les plus virulents du président de la République. Cela risque de compter beaucoup au moment de leurs choix.
Lamine Diallo