Candidature à l’Urd : Igor incarne l’espoir prôné par Soumaila

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Un vent de renouveau semble soufflé au sein de l’Union pour la république et la démocratie (URD). Avec l’arrivée de Mamadou Igor Diarra que d’aucuns qualifient de « grandissime favori pour être le porte-étendard » du parti pour la présidentielle de 2022, une nouvelle fenêtre s’ouvre pour le parti. Il représente l’espoir et la sérénité que les neuf autres prétendants à la candidature de l’URD n’offrent pas.

Parmi les candidats, il est incontestable que Mamadou Igor Diarra sort du lot avec une avance certaine sur ses adversaires. A en croire des observateurs, des indicateurs permettent de dire qu’il sera le prochain candidat du parti de feu Soumaïla Cissé à la présidentielle prochaine. C’est le candidat à qui on reproche moins de fautes tant sur le plan politique, administratif que social.

On retient surtout de Mamadou Igor un passé politique sans histoires. Candidat à la présidentielle de 2018, l’ancien ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, et ancien ministre de l’Economie et des Finances, bénéficie d’une expérience rigoureuse. Mieux, il ne traîne pas de bruits de casseroles dans sa gestion. C’est tout le contraire chez la plupart de ses adversaires pour la candidature du parti à la présidentielle de 2022.

De Markala, son bercail, à Bamako, Igor jouit d’une certaine popularité au sein de l’opinion. Une de ses particularités est l’atout qu’il peut représenter pour le pays dans le contexte géopolitique actuel. Certains estiment qu’il serait le meilleur cheval pour l’URD. « S’il est retenu comme candidat du parti, il aura infailliblement le soutien des autorités actuelles qui semblent faire le choix de la Russie dont sa maman est originaire », souligne un analyste.

Selon des sources proches de l’URD, le seul reproche qu’on pourrait faire à Igor est de n’avoir pas donné de consigne de vote en faveur de Soumaïla Cissé au second tour de la présidentielle de 2018. Or, il était parrainé par les élus URD pour être candidat.

Pour des observateurs avisés de la scène politique malienne, on peut classer en trois catégories les candidats à la candidature du parti de la poignée de mains. Il y a de grosses pointures à cause de leur parcours politique et administratif. Cinq candidats se détachent du lot dont Mamadou Igor Diarra, l’ancien Premier ministre Boubou Cissé, Me Demba Traoré, ancien ministre et ancien député, Dr Madou Diallo et Me Abdoul Wahab Berthé.

Le talon d’Achille de Boubou Cissé

A partir du 24 septembre 2021, l’URD a cessé de recevoir les dépôts de candidature auprès du secrétaire général du parti, conformément à la lettre circulaire envoyée par le premier vice-président, le Pr. Salikou Sanogo. Au total, ils ont été dix à déposer leurs dossiers pour devenir le prochain candidat de l’URD à la présidentielle en vue. En clair, il s’agit de choisir l’héritier politique de Soumaïla Cissé, le père fondateur et candidat naturel du parti aux élections présidentielles après la présidentielle de 2002.

Il pourrait y avoir un ballotage dans l’opinion entre cinq grosses pointures susceptibles d’être retenues par le Bureau exécutif national du parti de la poignée de mains. Il s’agit de Mamadou Igor Diarra, Boubou Cissé, Me Demba Traoré, Dr Madou Diallo et Me Abdoul Wahab Berthé. Toutes ces figures de l’URD représentent chacune une force pouvant mobiliser des soutiens importants dans les structures du parti.

Mais Mamadou Igor représente une menace sérieuse pour les autres qui voient en lui un facteur de réduction de leur chance. Boubou Cissé, le challenger dont on entend parler le plus souvent dans les médias, peut compter sur l’argent qu’il a pu amasser lorsqu’il était aux affaires sous le président IBK. Mais le talon d’Achille de Boubou Cissé est sa mauvaise réputation auprès de l’opinion nationale.

Sur le plan administratif, l’ancien Premier ministre d’IBK a été plusieurs fois ministre et a cumulé le portefeuille de l‘Economie et des Finances et son fauteuil de Premier ministre. Malheureusement, il rate son baptême du feu en politique en adhérant à l’URD, le parti qui a pris part aux manifestations l’ayant chassé des affaires en août 2020. L’URD était un fer de lance du M5-RFP, le mouvement dont le slogan était la démission du régime d’IBK.

Personne n’a entendu un quelconque soutien de Boubou Cissé à l’URD encore moins l’implication personnelle du Premier ministre qu’il était en vue de retrouver Soumaila Cissé qui était enlevé. Par des hommes armés lors de la campagne pour les législatives dans le cercle de Nianfunké. C’est dire qu’il a la malchance de venir au mauvais moment à l’URD.

Boubou capitalise toutes les frustrations et  haines contre l’ancien régime que son nouveau parti a combattu. Pire, il traîne beaucoup de casseroles dans sa gestion des Finances et des présumés crimes qui seraient commis dans le feu de la lutte du peuple incarné par le M5-RFP contre le régime dont il était l’une des pièces maîtresses.

Selon certaines indiscrétions, la justice n’attend seulement que les conditions soient réunies pour lui adresser une convocation afin de répondre des faits gravissimes de détournement des deniers publics et des crimes d’assassinat.

Un autre challenger en difficulté 

Les partisans de Boubou pourraient constituer un vivier de soutiens à Mamadou Igor Diarra. En d’autres termes, ses ennuis judiciaires constituent une chance pour Mamadou Igor qui ne craint pas la concurrence de Me Demba Traoré, un autre concurrent solidement implanté au sein de l’URD pour avoir été un militant de longue date.

Me Demba Traoré était proche de Soumaïla Cissé. Certains lui reprochent d’avoir contribué à mettre dos à dos Soumaila Cissé et d’autres fondateurs du parti. Ce qui lui vaut une certaine haine. Les détracteurs du jeune avocat pensent qu’il n’a d’autres ambitions que sa propre promotion politique, la mise du parti à la disposition du plus offrant. Ainsi, ils avancent comme preuve sa récente tournée à Kayes pour laquelle un candidat déclaré d’un autre Mouvement politique lui aurait affrété un avion.

Selon des observateurs, Me Demba Traoré capitalise les frustrations des anciens députés de l’URD qui lui vouent une certaine haine. D’ailleurs, on raconte que la plupart de ces députés sont des soutiens de Boubou Cissé. Donc, il serait difficile pour lui d’avoir la confiance de ces députés et de leurs amis au sein du Bureau politique national (BEN). D’aucuns affirment que la candidature de Demba diviserait plus qu’elle ne rassemble les militants.

Un autre challenger de taille, c’est Dr Madou Diallo, celui qu’on désigne sous des étiquettes de tendresse. “Le diplomate  du parti » ne veut pas se décarcasser, selon des sources proches de l’URD. Cependant, il compte apporter du neuf  au parti en voulant en être le candidat à la prochaine présidentielle. « Il est, par son tempérament, sa formation et surtout les postes qu’il occupe au sein de l’Administration, le moins visible sur le terrain à part quelques contacts », rapportent des analystes.

Il est aussi un militant de longue date pour avoir été le président du Mouvement des jeunes. Il est également l’un des proches de Soumaïla Cissé, mais son handicap serait de ne pas être très bien connu au sein du parti et dans les milieux populaires. Autre aspect négatif, selon ses détracteurs, c’est qu’il n’a pas occupé de hauts postes de responsabilité pouvant permettre de jauger sa capacité à gouverner un pays.

Celui qui transcende les clivages

Son manque d’expérience des joutes électorales fait dire à certains qu’il fait véritablement son baptême du feu en politique et pourrait jouer un grand rôle dans la campagne présidentielle à venir. Par contre, il ne représenterait pas une menace pour Mamadou Igor Diarra. Ce dernier bénéficie de son soutien et sa sympathie. Il s’agit de Me Abdoul Wahab Berthé qui représente la vieille classe politique au sein de l’URD.

A cause des enjeux de la désignation du parti, on pense qu’il serait le mieux indiqué pour ouvrir un cadre de médiation afin d’aplanir d’éventuelles divergences entre les candidats. D’ailleurs, c’est ce qu’il essaie de faire depuis plusieurs semaines en réunissant les prétendants en vue de trouver une issue heureuse à cette épreuve.

Me. Abdoul Wahab Berthé est plutôt un atout pour les candidats. Son souhait est de rassembler afin de trouver un candidat de consensus sur la base de critères objectifs. Certains affirment que les chances de Me Wahab Berthé sont minces compte tenu de son âge. Mais on raconte aussi qu’il entretient une distance avec le parti même quand Soumaila Cissé était vivant. Là encore, il offre une certaine chance pour Igor Diarra. La candidature de ce dernier est beaucoup plus défendable, dit-on, que celles des autres prétendants à la candidature.

Tous les regards sont donc tournés vers le BEN dont les membres savent que Mamadou Igor transcende les clivages, qu’il s’ouvre à tout le monde. Il est celui qui peut rapprocher tous les clans du parti qui a besoin d’un unificateur. Igor est le candidat le mieux placé pour faire adhérer plus de militants extérieurs à l’idéologie de l’URD. Parmi ces cinq prétendants, il a toutes les chances d’être le candidat du parti. En attendant, il a le soutien du peuple URD qui sait lire les événements dans le contexte des profondes crises consécutives à la mauvaise gouvernance du régime précédent.

Nouhoum DICKO

 

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