Candidats potentiels à la présidentielle de 2018 : Les sérieux, les plaisantins, les vacanciers et les tocards

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A quelques encablures de l’élection présidentielle, outre les déclarations de candidature, les faits et discours politiques laissent paraître les prétentions présidentielles de plusieurs hommes politiques. Mais, il y a moins de prétendants à prendre au sérieux.

Dans les grands pays démocratique, les échéances électorales constituent  une opportunité pour les formations politiques de mesurer leur poids. Mais, au Mali, ce principe est abusivement exploité.  Ce moment précieux dans la vie  d’une nation démocratique est devenu une occasion folklorique sous nos cieux.  Outre quelques candidatures sérieuses, des gens sans formation politique digne de ce nom, n’appartenant à aucun regroupement de la société ou ne connaissant même pas le pays, polluent l’atmosphère préélectorale avec des déclarations aussi haineuses qu’infondées. Cette année électorale, 2018, n’échappe pas à ce phénomène.

Les sérieux

Sachant qu’il n’y a pas encore assez de candidatures déclarées, une analyse des ambitions présidentielles  permet de dénicher les probables candidatures sérieuses. Il s’agit d’abord du président Ibrahim Boubacar Keïta. Au regard des appels incessants qui sollicitent sa candidature et ses mouvements de soutien, on peut affirmer qu’il fera partie des candidats sérieux. Pour cause, non seulement il est un vieux routier sur la scène politique, mais aussi il portera le flambeau de la première force politique du pays, le RPM. Avec ses 74 députés environs, 201 maires, 2582 conseillers communaux, on se rend à l’évidence que le Rassemblement pour le Mali  est un parti mieux implanté. Outre cette implantation, l’engagement militant des cadres est un atout. Son candidat est à prendre au plus grand sérieux. Surtout qu’au-delà de la présence de son parti dans tous les cercles du Mali, les mouvements de soutien en sa faveur poussent comme des champignons.

Quand à l’Union pour la République et la démocratie (URD), cette formation politique dirigée par l’opposant le plus en vue, Soumaïla Cissé, n’est pas à négliger. Ses résultats électoraux sont de parfaites illustrations. Aux sortir des législatives de 2013, le parti de la poignée de mains est arrivé en 2ème position avec 17 députés, suivi de l’Adema avec 16. Aux élections communales de novembre  2016, l’URD a obtenu  plus de 1700 conseillers. Aujourd’hui, avec ses 55 sections, l’URD suscite de l’engouement auprès d’une bonne frange de la population malienne. Son candidat « naturel », Soumaïla Cissé, qui a de l’expérience politique à en vendre aura son mot à dire lors de la présidentielle. En plus, si l’idée d’une candidature unique de l’opposition venait à se matérialiser, cette probable coalition fera peur à ses adversaires politiques.

S’agissant de la Codem d’Housséïni Amion Guindo, même si rien ne laisse transparaître sa candidature au niveau de son état-major, sa candidature n’est pas à exclure. Fort de ses  5 députés à l’issue des législatives de 2013 et 683 conseillers et 38 maires, la Codem constitue une force politique respectable.

Les plaisantins

A la veille de cette élection présidentielle, l’Adema, ancienne première force politique du Mali, joue à un jeu d’enfant. Tantôt on parle de candidature consensuelle à l’interne du parti sachant que cela est quasi impossible, tantôt  de soutien à un candidat d’une coalition de partis politiques. Même si le parti fait semblant d’explorer  la première option à travers la désignation d’un candidat consensuel qui ne verra pas le jour, il faut reconnaitre que l’Adema joue au dilatoire. Cette plaisanterie de mauvais goût ressemble à un chantage politique.

Un autre grand plaisantin de la scène politique s’appelle Niankoro Yeah Samaké. Sans représentant à l’Assemblée nationale, les résultats obtenus par son Pacp  aux communales de 2016 ne sont pas enviables. En difficulté pour l’implantation de son parti à l’intérieur, Yeah serait pris au sérieux s’il consacrait ses efforts aux législatives de 2018. Mais sa participation à la présidentielle est jugée trop prétentieuse par les observateurs politiques. Le déroulée de la 2ème conférence de son parti ayant abouti à son investiture témoigne cela. En seulement 4 heures, de 10h30 à 14h, le PACP a procédé à l’ouverture officielle de cette rencontre, effectué les travaux de commission, désigné et investi le candidat. Comme s’il s’agit de l’élection du secrétaire général d’un comité de l’Aeem. En plus de ses détails, après sa raclée de 2013, son parti n’a pas connu de progrès. L’argent, le nerf de la guerre, faisant défaut, cela n’arrangera pas les choses pour lui.

Habib Dembélé alias Guimba est une fierté pour le Mali au plan théâtral. Mais, il n’excelle pas en politique. Même s’il n’est pas à sa première tentative pour la présidentielle, celle de cette année est une plaisanterie de trop. Car la fois dernière, il n’a pas pu récolter 1% de l’électorat. Puisqu’il boude la scène politique une fois les élections terminées, il n’est pas évident qu’il en fasse mieux cette année.

Il semblerait que, pionnier de la démocratie, en décadence, Me Mountaga Tall veut aussi briguer la magistrature suprême.  La politique, il s’y connait. Toutefois, il n’arrive pas à se faire comprendre au sein de sa formation politique. Les démissions en cascade de son parti, le Cnid, ne présagent rien de bon pour lui. Il fera certainement de la figuration. Fau-t-il le rappeler, ses récentes participations aux élections législatives et présidentielles ne lui font pas honneur. Parmi les derniers du classement de la présidentielle, Me Tall, associé à un autre fantaisiste de la présidentielle de 2013, Dramane Dembélé, s’est fait harakiri dans son Ségou natal lors des législatives. Ils ont été battus à plate couture.

Les tocards

Les gens qui voient tout en petit, Moussa Sinko Coulibaly en fait partie. Ce dernier n’a pas encore déclaré officiellement sa candidature, mais ses faits et gestes prouvent à suffisance son ambition pour la présidentielle. Illustre inconnu sur le plan politique, ce jeune général démissionnaire n’a qu’un seul mérite. Il s’agit  du coup d’Etat rétrograde qui a failli mettre le pays en lambeaux. Non porteur de projet de société, en attendant l’ouverture des campagnes pour la présidentielle, Coulibaly n’apporte rien, ne propose rien. Au lancement de son mouvement, il s’est résolu à jouer un disque rayé, ne demandant que la démission du Président IBK. Cette chanson déjà connue aurait laissé  l’assistance sur sa faim. Aux dernières nouvelles, les tentatives de séduction de Moussa Sinko Coulibaly ne donnent rien à l’intérieur du pays. Il serait en train de regretter son acte.

Si par erreur l’Adema venait à choisir Dramane Dembélé, cet autre candidat en disgrâce, ce serait un coup dur pour le parti. Impopulaire, Dramane Dembelé, qui n’arrive même pas à s’affirmer dans sa région natale, Ségou, ne bénéficiera pas du soutien des cadres de son parti. Or, pour prétendre gagner les élections, il ne suffit pas d’être candidat d’une grande formation politique. A défaut de faire l’unanimité au sein de son parti, il faut rassembler le maximum d’électeurs autour de soit et avoir une dose de carrure. N’ayant rien de tout cela, on ne peut que souhaiter que l’Adema évite de s’aligner derrière un tocard comme « Dra ».

Au sujet de Moussa Mara, par ailleurs président de Yelema, il n’inspire aucunement confiance. Comme l’indique le nom de son parti, Yelema (changement), il est l’incarnation du changement. Incohérent dans ses prises de position et son orientation politique, ses potentiels partisans ont du mal à le suivre.  Nonobstant la légère progression de son parti aux communales après avoir perdu son seul député à l’Assemblée nationale, Moussa Mara doit orienter ses efforts vers d’autres objectifs qui lui seront favorables. Sinon, au stade actuel des choses, ses innombrables tournées à l’intérieur du pays ne rassurent pas les observateurs politiques.

 Les vacanciers

Parmi les prétendants au fauteuil présidentiel, il y  a beaucoup de vacanciers. En l’occurrence Clément Dembélé et Hamadoun Touré.  A l’annonce de la candidature du Dr Hamadoun Touré, porté par l’Alliance Kayira, la population ne cesse de se demander qui est cet homme, y compris dans les milieux politiques. Il devrait savoir qu’en politique, il ne suffit pas d’avoir un bagage intellectuel, mais plutôt de connaître son pays et la mentalité de ses concitoyens. Ces aspects échappent à ce vacancier qui a encore besoin de se faire connaître et connaître les gens de son quartier.

Quant à Clément Dembélé, méconnu du grand public. On ne parle de lui souvent que dans le cercle très fermé de l’élite malienne. Car il vient de rentrer au bercail. Pour se rendre à l’évidence concernant ces deux hommes, il suffit de faire un tour dans le Mali profond. Là-bas, personne ne les connait. On ne parle que des vrais acteurs politiques qui partagent le quotidien des Maliens. Il s’agit, entre autres, d’IBK, Soumaïla Cissé,  Tièman Hubert Coulibaly, Houseïni Amion Guindo alias Poulo et Dioncounda Traoré.

Oumar KONATE

 

 

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11 COMMENTAIRES

  1. Espece de gros menteur, IBK le frère Corse de Tomi, le bourgeois de Sebenikro n’a jamais connu le quotidien du Malien lamda, il ne faut pas mentir, stp.

  2. L’avenir nous édifiera davantage de l’homme qui dirigera le Mali. Au moins les mal classés de ce journaliste ont le courage et le droit de prétendre au poste. Ils sont citoyens maliens comme nous autres et ont des ambitions pour ce pays. Ma voie n’est accordée à aucun candidat des partis et leurs dérivés issus du mouvement démocratique pourvue que les élections aient lieu.

  3. Monsieur Konaté, je suis d’accord avec vous. Je voudrais seulement ajouter quelque chose au groupe des sérieux: un classement du plus sérieux au moins sérieux. Comme on le dit souvent ” au pays des aveugles, le borgne est roi”. On a:
    – Ibrahim Boubacar Keïta
    – Housseini Amion Guindo
    – Soumaïla Cissé
    Monsieur Konaté où est ce que vous mettez alors Zoumana Sacko? C’est lui l’avenir de ce pays.

  4. Je pense que pour mettre de l”ordre dans ce tohu-bohu créé par ces candidats plaisantins, vacanciers et tocards, il faut faire respecter la loi sur la recevabilité d’une candidature. Cette loi stipule qu’il faut que la candidature soit parrainée par 10 députés et 5 conseillers communaux pour être recevable. Cela permettra de tamiser les candidatures et ne retenir que les sérieux. L’élection présidentielle du Mali est comme l’élection d’un délégué de classe de fondamentale. Il faut plus de rigueur.

  5. Modibo Sidibé chef de cabinet Ministériel au temps du Général Moussa Traore , Ministre dans les 10 ans de Alpha Oumar Konaré et Premier Ministre au temps de ATT cet Modibo Sidibé est un égoïste ” bagnigo ” de la politique malienne ,un haineux ….Chose pire au Bandialan (Bamako) le quartier de Naissance de l’Egoïste Modibo sidibe Ni lui Ni son parti n’ont gagné aucune voix lors des votes (Présidentiel , législatives , communale )

  6. Ce journaleux à deux balles ne connait en rien la sociologie politique de son pays. Aucun candidat n’est grand ou petit avant la proclamation des résultats définitifs si les choses se passent dans la transparence. Il ne sait pas qu’il peut y avoir des candidats surprises. On ne parle pas assez souvent d’un certain Ousmane N’Diaye de la Convention Faso Niétaga. Petit candidat comme diraient certains, mais, qui risque de faire très mal. Beaucoup de candidats étaient dans son cas avant de faire la démonstration, qu’ils ne sont pas aussi petits comme le croient certains. En politique, aucune élection n’est gagnée d’avance, et cela trompe beaucoup d’observateurs bidons comme l’auteur de cet écrit bidon et insignifiant. Alors, apprenez à respecter ces candidats dits petits. C’est le petit poisson qui devient grand. Tous ces candidats, tous autant qu’ils sont, étaient petits avant de s’affirmer sur la scène politique. Alors, faites attention à ce candidat de Faso Nietaga, qui certainement surprendra beaucoup parmi nous. Et puis, ce journaleux peu scrupuleux ne fait aucune allusion à des candidats sérieux comme Zoumana Sacko, Modibo Sidibé, Cheick Modibo Diarra et bien d’autres. Les les résultats des prochaines échéances surprendront plus d’un Malien. Seulement, il y’a des partis qui se sont grillés depuis longtemps. Des partis comme l’Adema qui n’arrive pas à ce jour à se choisir un candidat comme toujours d’ailleurs. Autant qu’il se disloque car, c’est bien ce parti qui nous a apporté tous les voleurs qui animent aujourd’hui l’arène politique. Parmi ceux-ci, il y’a ce président bidon de IBK ou de Dramane Dembélé, tous issus de l’adema. Les voleurs, les plus grands, devraient terminer leur carrière politique derrière les barreaux après avoir pillé les deniers et les caisses de l’état. Sont de ceux-là, certains des candidats cités dans l’article. Mais encore une fois, retenez bien ce nom; Ousmane N’Diaye, il fera parler de lui dans les prochains jours, mais aussi dans les urnes. Il est bien plus mieux préparé que certains auxquels le journaleux bidon fait allusion.

  7. Le Clément en question est un imposteur de 1er plan.
    Vous dites qu’on parle de lui dans les cercles restreints de quoi? Bullshit fais pas de la pub pour quelqu’un qui s’arroge des titres et fausses réalisations. Les gens du CDR l’ont à l’œil. Un vrai faux type . Cet article avait pour simple but caché de parler du Monsieur.

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