Campagnes présidentielles de 2013 : IBK trahit toutes ses promesses

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Ibrahim Boubacar keita - 1991
Ibrahim Boubacar keita

La candidature d’Ibrahim Boubacar Keïta à la magistrature Suprême avait suscité beaucoup d’espoir au sein de l’opinion nationale. D’où son plébiscite avec plus de 77% à l’issue du scrutin.

Sans programme de gouvernance, le Président IBK a réussi à séduire l’électorat malien à majorité illettré avec des slogans populistes. Outre sa fameuse devise : «pour l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens, le Mali d’abord» imprimée sur des pancartes imposantes à travers tout le pays, il promettait le paradis terrestre aux Maliens, du moins l’amélioration des conditions de vie des compatriotes.  A  chacune de ses sorties, il présageait qu’une fois élu, il ramènerait la paix et la sécurité avant d’engager un combat sans merci contre la corruption et d’offrir 200 000 emplois aux jeunes diplômés. Dans un de ses discours de campagne à Kayes le 13 juillet 2013, il disait : « pour l’honneur du Mali, je ramènerai la paix et la sécurité. Pour l’honneur du Mali, je veux construire une république exemplaire. Je rétablirai l’autorité de l’Etat. Je  lutterai férocement contre la corruption. Je ferai émerger une société nouvelle fondée sur la justice et l’égalité des chances.  Je créerai les conditions du vrai décollage économique du Mali ».

La paix et la sécurité promises  sont loin d’être concrétisées. Sous le règne d’IBK, l’insécurité a atteint son paroxysme. On assiste quotidiennement à des attentats, attaques  et enlèvements. L’insécurité a gagné du terrain. Le plus inquiétant, nonobstant sa généralisation, il n’y a aucune perspective en vue.

Au lieu de construire une république exemplaire comme promis, il construit une famille exemplaire et enviée. Tout le reste du Mali veut  appartenir à la famille présidentielle. Condition sine qua non pour s’épanouir.

Parlant du rétablissement de l’autorité de l’Etat, cette belle promesse reste à l’état de rêve. Le chef de l’Etat n’arrive pas à exercer la souveraineté de l’Etat sur toute l’étendue du territoire. Les rebelles du Mnla et les djihadistes se partagent une région. Le reste du pays vit sous leur menace. Le Mali est mis sous tutelle. Certains citoyens fêtent leur indépendance. La notion Etat disparait peu à peu, les espoirs s’estompent.

Au sujet de la lutte contre la corruption, jamais dans l’histoire de notre patrie, la corruption n’a atteint un niveau aussi élevé que sous IBK. Dans le seul secteur de la Défense nationale, un détournement de plus de 29 milliards de FCFA aurait été décelé par les services de contrôle de l’Etat en une année. Le contribuable cherche désespérément à connaître le montant réel de l’achat de l’aéronef du Président qui varie selon l’interlocuteur. Tantôt, on parle de 20 milliards, tantôt 19, 17 ou même 8 milliards. Malgré les dénonciations et la reconnaissance de ce galvaudage, aucune sanction n’a été prise contre les présumés auteurs.  Au regard de ce présumé détournement organisé au sommet de l’Etat, nous avons assisté pour la première fois à la suspension des appuis budgétaires du FMI et de la Banque mondiale au Mali.

En ce qui concerne la justice et l’égalité de chance pour tous les fils du pays, le régime mélange les pédales. Dans le fameux projet d’accord qu’il cherche vaille que vaille à faire avaliser, le pouvoir d’IBK accepte l’inégalité. Car ledit document engage l’Etat à  assurer  une  meilleure    représentation  des  populations   du  Nord  du  Mali  dans  les  institutions  et  grands  services  publics,  corps  et administrations  de  la  République.  Et à favoriser  le  recrutement dans  la  fonction  publique des  collectivités  territoriales,  dont     les  effectifs  seront  majoritairement  réservés  aux ressortissants  des  régions  du  Nord. Or, ces  dispositions qui violent la Constitution   ne garantissent nullement l’égalité des chances.

Quant au décollage de l’économie nationale, ce n’est que de la poudre aux yeux. Le pays est arrêté. Les chefs de famille fuient, le panier de la ménagère a été remplacé par le sachet. Cela nous rappelle les propos des anciens candidats à la présidentielle devenu ministres qui disaient qu’IBK joue arrêté.

Où sont donc passées toutes ses promesses ? Les a-t-il oubliées ? Non, il est en train de les trahir.

Oumar KONATE

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8 COMMENTAIRES

  1. Je pense qu’il est grand temps qu’on arrête de voter pour les candidats, surtout à la présidentielle, sur la base leurs promesses. De toutes les façons, ils les tiendront pas pour plusieurs raisons que je n’ai pas le temps d’exposer ici. Il faudra donc que les citoyens votent pour eux sur la base des programmes, des projets que l’on peut juger réalisables.

    Monsieur le journaliste, est-ce que vous êtes journaliste d’investigation ou reporter sans badge, sans accréditation? Vous mélangez carottes et choux. Les Maliens n’ont pas voté pour IBK comme vous le dites pour le “paradis terrestre”. On sait que c’est impossible! Est-ce qu’on est bête pour comprendre que cela n’est pas possible? Le Mali avait besoin de s’accrocher à quelqu’un qui pourrait ramener l’autorité et l’honneur et non “le paradis” dans la nation. Tous les Maliens avaient senti ce besoin-là. On n’a pas besoin qu’IBK nous donne “le paradis terrestre”! Les Maliens ont juste besoin que leur honneur et leur dignité leur soient rendus. Vive le Mali!

  2. àchacun de porter sa croix ,chez vous c’est IBK ,chez nous c’est Hollande 👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿 seule différence entre les deux ,je ne pense pas qu’IBK sillonne les rues de Bamako la nuit en scooter pour aller tirer son coup 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

  3. En tout cas, notre cher Président ne peut pas sortir du Mali en 20 mois, ce que d’autres ont mis à détruire pendant 20 ans. On ne peut pas soigner un mal qui a durer 20 ans en vingt mois.
    Les gendarmes du FMI et de la Banque Mondiale n’ont jamais sortit un pays de ses problèmes et pourtant ils sont toujours là. On ne peut dire que l’on soigne un malade pendant plus de dizaines d’années, on ne trouve pas le mal et le malade qui guérit jamais, entre les deux qui dit la vérité?
    Acceptons nous déjà dans notre diversité, c’est au moins un premier pas vers la stabilité véritable base de tout développement et tout ce qui s’en suit.

    RESTONS MALIENS ET AIMONS LE MALI, NOUS AVONS PAS CHOISI DE L’ETRE.

    • c’est injuste de censurer ceux qui critiquent séverement IBK

      c’est honteux c’est anti demo

  4. Pour tenir une promesse, il faut avoir les moyens de la tenir, dans le cas d’IBK il n’a ni les moyens matériels, ni les moyens humains. S’il avait de bons hommes, ces derniers lui auront donné les moyens matériels et se refusant de voler, de surfacturer et tricher. La réussite d’un régime dépend des hommes qui ont la charge de gouverner ce système. Mais malheureusement cela n’est pas le cas d’IBK qui souffre de l’absence d’hommes capables de le sortir de cette abîme.

    • Ces hommes que IBK n’arrive pas à trouver dans ce pays ont été vendu par AOK et ATT.
      N’est ce pas aussi une grande valeur de trouver des hommes valables pour son programme?
      Depuis 1986 IBK s’est établie au Mali. A présent il ne trouve pas d’hommes valables. Quelle insulte pour le Mali. Il faut être cohérent dans vos propos.
      Mr le journaliste IBK n’a rien promis à qui que se soit. Il était très précis “In Chaa Alah” le doigt pointé vers le ciel. En plus vous n’avez rien compris de son slogan. Il faut mettre une fois pour tout dans votre tête que le Mali c’est le mandé et réciproquement et le mandé c’est la famille Keita. Alors devine le reste. Je n’ai pas trop de temps pour les abrutis.

  5. C ‘ est tres bien fait pour vous qui ont voté pour lui , j’ ai jamais aime ce monsieur depuis 1994 jusqu a maintenant puisqu il n a jamais tenu une promesse .Que certains ont la memoire courte pourquoi voter pour lui or c ‘ est lui qui est a la base de tous les maux que l ‘ ecole malienne vit actuellement à cause de l ‘ année blanche de 1994 qui ne concernait que les lycées , les écoles professionnelles et superieures mais pas l’ école fondamentale.Vous n avez rien vu pour le moment il fera pire ce monsieur

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