Malgré le lancement de la campagne présidentielle, les citoyens ignorent toujours le contenu des projets de société des candidats. Les médias censés relayer ces projets sont mis au second rang par les candidats au profit des amateurs sur les réseaux-sociaux. Du coup, la confusion s’installe.
Lancée le 7 juillet dernier sur toute l’étendue du territoire, la campagne présidentielle se déroule timidement. Peu d’engouement, de meeting ou rencontre dans les villes et villages.
Pis, la médiatisation est sans nul doute la plus médiocre jamais égalée au Mali. Pour accéder aux projets de société des différents candidats à l’élection présidentielle, les citoyens se ruaient vers la presse écrite et audiovisuelle.
Malheureusement, les équipes de campagne des candidats à l’élection présidentielle ont privilégié les réseaux sociaux soit pour faire passer leurs messages de campagne, soit pour diffuser les images de leurs meetings et autres rassemblements, au grand détriment des médias traditionnels. Ces professionnels censés diffuser les projets de société des postulants sont complètement ignorés.
Certes, ces réseaux sont des canaux efficaces d’information, mais la qualité de l’information, la crédibilité, le moment de publication laissent à désirer. Désormais, n’importe quel militant d’un parti ou partisan d’un candidat peut publier les projets de société de son candidat.
Malheureusement, cette stratégie incontrôlée amène le désordre et la désinformation. Plusieurs versions différentes des projets de société d’un seul candidat sont souvent visibles sur les réseaux sociaux. Du coup, l’incohérence et la confusion s’installent dans la tête des citoyens, car si les réseaux permettent d’atteindre rapidement un plus grand nombre de personnes, ils demeurent aussi l’endroit privilégié pour propager de fausses informations sur les candidats. Depuis le début de la campagne électorale, on assiste aux trucages des images, des faux messages, des fausses rumeurs annonçant des ralliements ou des défections.
Il faut donner à César ce qui lui appartient, la presse est et reste le moyen le plus efficace et plus professionnelle pour mieux détailler dans les journaux, sur les radios et les télévisions, les différentes visions des postulants à la magistrature suprême.
Il n’est jamais trop tard de bien faire, les candidats devraient se ressaisir en nouant le partenariat avec l’incontournable presse. La bonne information est aussi un facteur d’apaisement avant, durant et après les élections.
Y. Doumbia