Lancement des travaux de construction des routes, signature d’accords avec les syndicats, pose de première pierre, inauguration. Ces opérations de charme, à quelques encablures de la présidentielle de 2018, sont engagées par le président Keïta pour se rapprocher de son peuple afin de constituer un bastion électoral en vue probablement de sortir vainqueur dès le premier tour de ladite élection.
A quelques mois de l’élection présidentielle de 2018, la campagne électorale, sans être officiellement ouverte, est lancée du côté présidentiel. Les actions menées ces dernières semaines par le président IBK et ses hommes ne diront pas le contraire.
Ils sont au four et au moulin pour faire croire aux Maliens qu’ils sont de cœur avec eux et qu’ils sont prêts à résoudre d’un coup de bâton magique tous leurs problèmes d’ici 2018. C’est pourquoi ils se sont engagés dans du tape-à-l’œil par le lancement des travaux de construction de routes, de promesses aux syndicats, d’inaugurations, de pose de première pierre d’infrastructures sur l’ensemble du territoire national.
Certes, le désenclavement du Mali qu’il soit intérieur ou extérieur doit être la priorité des priorités des dirigeants maliens et encouragé d’ailleurs par le peuple malien, mais delà à utiliser pour des fins électoralistes et manipulatrices pour se faire réélire aux dépens des intérêts supérieurs de la nation est un crime contre ses concitoyens.
Ces opérations de charme en direction du peuple malien ne vont pas certainement combler l’énorme gâchis que le régime IBK a causé aux Maliens qui l’ont plébiscité (77,66% des suffrages exprimés) pour traduire en actes concrets son vœu : le changement. Ce changement, le peuple en le choisissant, pensait avoir trouvé l’oiseau rare qu’il était à la recherche depuis des lustres pour redonner à leur pays l’honneur, la dignité et la grandeur qui ont porté le Mali au firmament des grandes nations dans les années 1960. Malheureusement, le président IBK, au lieu d’entretenir la flamme du changement avec le peuple qui l’a choisi parmi tant d’autres, a tourné casaque.
Pire, il s’est entouré des gens que le peuple malien avait honnis et mis à la touche par le vote sanction de 2013. Le constat a été amer lors de la formation de son premier gouvernement dirigé par Oumar Tatam Ly. Le nouveau président fraichement élu fait appel à tous les délinquants financiers, les bandits à col blanc et les grands voleurs de la République pour montrer à ses compatriotes qu’il est élu pour sauver de l’abîme la bourgeoisie compradore qu’ils (AOK-IBK) ont créée pour piller le Trésor public. Ces gens- là n’ont pas tardé à montrer leur capacité dévoratrice de nos maigres ressources. Ils sont tous liés aux scandales politico-financiers qui ont éclaboussé le régime IBK à savoir l’achat de l’avion présidentiel qui a fait couler en son temps beaucoup d’encre et de salive, l’achat d’équipements militaires, l’affaire des engrais frelatés.
Si IBK a compris ce besoin de changement du peuple malien quatre ans après son arrivée au pouvoir, il serait trop tard. Les Maliens ont compris qu’il ne peut plus ouvrer pour leur bonheur. Et ce n’est pas en lançant des actions de tape-à-l’œil qu’il pourra reconquérir les cœurs des électeurs maliens qui n’ont ménagé aucun effort pour qu’il soit élu président de la République du Mali en 2013.
Le lancement des travaux de construction à grand renfort médiatique ne détournera pas le peuple de son objectif à savoir le changement. Ce changement, IBK doit le comprendre, passe nécessairement et forcément par l’assainissement de la scène politique et l’amélioration des conditions de vie des Maliens.
Yoro SOW