On les avait laissés défaits, démobilisés et délaissés à la fin des élections présidentielle et législatives d’avril et juillet derniers. Six mois plus tard, on les retrouve tentant de se relever en multipliant les initiatives dont la dernière en date est l’organisation d’une rencontre sur la question du nord. Seulement voilà, ces belles résolutions des leaders de l’opposition arrivent trop tard : leur recul est tel qu’ils ne peuvent presque pas se relancer avant les prochaines échéances électorales de 2012 , en espérant que les ego des uns ne provoquent pas la rupture avec les autres. D’ores et déjà, les partisans d’Ibrahim Boubacar Keïta voient très mal l’avance que cherche à prendre Tiébilé Dramé dans la course au statut de leader de l’opposition.
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Rencontre avec les leaders d’opinion, les responsables syndicaux et les représentants de la société civile et organisation d’ateliers sur des sujets importants de la vie de la Nation : l’agitation est à son comble chez les responsables de l’opposition qui essaient de donner un sens à l’existence de leur regroupement, le Front pour la Démocratie et la République (FDR). Tout de même affecté par le retrait de ses principales figures emblématiques comme Ibrahim Boubacar Keïta et Mamadou dit Blaise Sangaré qui ne croient plus à l’utilité de ce regroupement politique à la veille des élections générales de cette année, ou qui ne voudraient servir la vengeance planifiée par un Tiébilé Dramé obnubilé par son règlement de ses comptes personnel avec le président de la République et le Premier ministre. Il en veut à mort à ces deux-là parce que la justice lui a demandé des comptes des fonds publics qu’il a gérés dans le cadre de l’organisation du Sommet Afrique-France de décembre 2005. Cette haine tenace déteint sur les multiples initiatives du président du FDR dont la campagne de séduction des Maliens est fort tardive. Elle allait servir à quelque chose si elle était intervenue quelques mois plus tôt. Au lieu de s’approcher des Maliens, IBK, Tiébilé Dramé et autres Soumaylou Boubèye Maïga avaient préféré les salons luxueux de la capitale et surtout un discours va-t-en guerre qui a fini par agacer les Maliens qui leur ont infligé une sanction mémorable en les privant d’élus, donc de relais qui leur auraient donné aujourd’hui plus d’envergure. Ils sont encore une fois réduits à écumer Bamako et ses environs qui représentent moins de 15% de l’électorat actif et qui sont trop peu convaincus par les discours politiciens. Penser vouloir surfer sur la petite vague de la contestation du projet de l’abolition de la peine de mort et du nouveau code de la famille est une grave erreur car les Maliens du pays profond sont très loin de ce débat qui ne concerne guère leur quotidien.
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A ce désintérêt des électeurs s’ajoutent les problèmes de leadership qui mineront la cohésion de l’opposition. Habitué à jouer les premiers rôles, Ibrahim Boubacar Keïta ne pourra pas supporter très longtemps d’être supplanté par le très prétentieux et cynique Tiébilé Dramé et certains de ses lieutenants pensent que leur collaboration ne pourra pas aller au-delà des deux prochaines années, car chacun d’eux aspire à être le leader de l’opposition lors des élections générales de 2012. Donc, trop de problèmes qui ne permettent pas d’envisager d’autre perspective que l’éclatement à terme du FDR.
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Markatié Daou
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