Les cadres de stature internationale ne manquent pas au Mali. Au début des indépendances, faisant ombrage aux politiques, ils devaient se soumettre ou se démettre. Mais une troisième voie est vite apparue, parfois encouragée systématiquement par les grandes puissances : l’emploi international, qui donnait refuge à ces grands hommes bafoués chez eux et encombrants ailleurs.
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Dans les ambassades et consulats, dans les bureaux climatisés du système des Nations unies, ils assumaient stoïquement leur destin biaisé, comme un moindre mal. Ceux qui ont eu honte de ce luxe et qui ont voulu participer à l’effort de construction nationale, dans les entreprises ou dans l’arène politique, ont été écartés sans ménagement, ou, comme dans certains pays voisins, ont été pendus. C’était à l’ère des partis uniques, une période qu’on croyait révolue avec ses tares. Aujourd’hui, ceux qui persécutent les cadres, perpétuent la pratique des anciens dictateurs, devenue par ailleurs tragiquement anachronique : en effet, loin d’avoir honte d’aller à l’extérieur, les cadres trouvent une nouvelle fierté à y représenter leur pays, après avoir enlevé le poste à des concurrents étrangers.
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La situation actuelle du Mali dans les postes internationaux
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Dans ce domaine, la comparaison avec le Sénégal, le Ghana ou
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Le sens des proportions
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C’est ce qui semble manquer à ceux qui ont pris pour cible le ministre Sow, allant jusqu’à réclamer sa démission, un mois après sa nomination. Outre qu’après de telles erreurs on risque de ne plus prendre notre pays au sérieux, il faut savoir qu’il y a faute et faute, en attendant que les instances compétentes reconnaissent qu’il y en ait eu vraiment dans la gestion du Directeur du Centre de Développement des Entreprises de l’Union européenne.
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Les Français n’ont-ils empêché les Alain Jupé et les Dominique Strauss-Kahn de se présenter aux élections et de remplir des fonctions ministérielles, malgré les problèmes judiciaires qu’ils traînaient pendant de longues années ? Une petite affaire est une petite affaire, et il n’est pas possible d’en faire un crime. En tout cas, les juges ne le voudront pas. Qu’on se souvienne aussi de l’affaire Kurt Waldheim, cet ancien secrétaire général des Nations unies, dont on n’a découvert qu’il fut soldat allemand (normal, quand même, même si le président de l’époque s’appelait Hitler) qu’après ses deux mandats. On a dit les choses au moment où il le fallait, sans faire de grand dommage à qui que ce soit : c’est cela, le sens des proportions. L’intérêt national commande que les politiques l’aient, mais face à des ensembles comme l’Union européenne ou l’ONU, placer de bons cadres en nombre est un enjeu africain.
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Ibrahima KOÏTA
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