Cadre législative national : Le gouvernement Mara innove …

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«Il n'y a pas de solution militaire dans le nord du Mali»
Le Premier ministre du Mali, Moussa Mara, à Bamako, le 18 mai 2014. (Photo Fabien Offner.AFP)

Sur présentation du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le Conseil des ministres a adopté  des mesures législatives importantes. Il s’agit en premier lieu d’un projet de loi modifiant la loi n°06-044 du 4 septembre 2006 portant Loi électorale. En effet, les Etats généraux de la décentralisation tenus à Bamako les 21, 22 et 23 octobre 2013 ont fait d’importantes recommandations relatives aux questions électorales notamment en ce qui concerne l’élection des maires, des conseils communaux, conseils de cercles et conseils régionaux et du Conseil du District de Bamako. La mise en œuvre de ces recommandations nécessite la modification de la loi électorale du 4 septembre 2006.Le présent projet de loi a été adopté dans ce cadre. Il introduit des innovations notamment : l’élargissement des attributions de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et des services techniques chargés des élections pour la prise en compte de l’élection des conseillers régionaux et de ceux du District de Bamako ; l’érection de la Région et du District de Bamako en circonscriptions électorales pour l’élection des conseillers régionaux et des conseillers du District de Bamako ; l’institution d’une commission de centralisation, de recensement général des votes et de proclamation des résultats au niveau du chef-lieu de région et du District de Bamako ; l’interdiction de cumul de candidatures aux élections communales et aux élections régionales et du District de Bamako, en cas de couplage de scrutins ; la modulation des règles du contentieux électoral pour tenir compte de l’existence des Cours administratives d’appel.

Le projet de loi apporte également des améliorations dans la rédaction, assure davantage de cohérence entre différentes dispositions du texte et corrige les insuffisances constatées. La modification de la loi électorale qui a été faite avec la participation des représentants de partis politiques aura des répercussions sur le Code des Collectivités Territoriales et sur le statut particulier du District de Bamako et permettra d’améliorer le processus électoral dans notre pays.

Sur présentation du ministre de la Décentralisation et de la Ville, le Conseil des Ministres a adopté égalementun projet de loi portant modification de la Loi n°96-025 du 21 février 1996 portant statut particulier du District de Bamako.

Dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations des Etats généraux de la Décentralisation, le Gouvernement a adopté en 2014 un document de stratégie assorti d’un plan d’actions prioritaires pour 2014. Au nombre des actions devant être réalisées à court et moyen termes, figure la volonté de faire de la régionalisation une nouvelle opportunité pour un développement équilibré du territoire national. La régionalisation qui participe de l’approfondissement de la décentralisation vise notamment à renforcer la légitimité des élus régionaux et à accroître leur maîtrise du développement de leurs territoires. A ce titre, il a été retenu d’introduire un mode de scrutin direct pour l’élection des organes délibérants et exécutifs de la Commune, de la Région et du District de Bamako. L’application de cette réforme électorale majeure, à l’occasion des prochaines élections communales et régionales, nécessite la modification du Code des Collectivités territoriales et de la Loi portant statut particulier du District de Bamako. Les présents projets de Loi s’inscrivent dans ce cadre. Ils consacrent d’importantes innovations dont notamment : l’introduction du suffrage universel direct pour l’élection des organes délibérants de la Région et du District qui consacre l’élection des Conseils régionaux et du District par l’ensemble des électeurs des Régions et du District de Bamako ; l’introduction du fait majoritaire pour la désignation des présidents des organes exécutifs : le conseiller, tête de liste majoritaire, sera investi désormais maire de la commune, président du conseil régional ou maire du District de Bamako, les adjoints des maires et les vices présidents des conseils demeurent élus par la majorité des membres de l’organe délibérant ; l’augmentation du nombre de conseillers à élire par Région, variant de 33 à 45 en fonction de la population de la région sur la base du dernier recensement administratif publié ; la possibilité d’une seconde prorogation de six (06) mois des mandats des conseils communaux, de cercles et régionaux, comme alternative à la mise en place de délégations spéciales.

 

Sur présentation du ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, le Conseil des ministres a aussi adopté un projet de loi instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives. Les femmes représentent plus de la moitié de la population de notre pays. Elles sont très actives dans la vie économique et sociale. Cependant, elles restent encore très peu représentées au niveau du Gouvernement, dans les postes de décision de l’Administration, à l’Assemblée Nationale et dans les organes élus des collectivités. Aujourd’hui elles sont au nombre de cinq (05) sur un total de trente et un (31) membres du Gouvernement, soit moins de 20 %, 14 femmes sur 147 députés à l’Assemblée Nationale, et 927 femmes sur 10 774 conseillers communaux soit moins de 10%. Cette sous représentation de la femme est également visible au niveau de plusieurs autres instances de décision malgré l’existence d’un grand nombre de femmes qualifiées et répertoriées notamment dans le répertoire des femmes cadres du Mali. Elle est en déphasage avec l’engagement politique des autorités et de plusieurs instruments nationaux et internationaux visant à défendre et à promouvoir les droits des femmes. Pour inverser cette tendance, il est apparu nécessaire de prendre des mesures concrètes de nature à corriger la faible représentation des femmes dans les instances de prise de décisions. Le présent projet de loi s’inscrit dans ce cadre. Il traite la question de la représentation des femmes de manière globale et institue des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions électives et nominatives. Il participe également à la mise en œuvre de la Politique nationale genre par la mise à contribution des potentialités des femmes et des hommes dans le développement du pays.

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