Cadre de concertation MATD – partis politiques : Les mises au point de l’Administration

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Le Ministre de l’Administration Territoriale et de la décentralisation, et la classe politique se sont rencontrées pour échanger sur l’évolution du projet Ravec dont devrait être extrait le prochain fichier électoral.

Moussa Sinko Coulibaly, ministre de l’Administration Territoriale et des collectivités locales

Lundi, 3 septembre 2012, la salle de conférence du Gouvernorat du District de Bamako a servi au cadre de concertation entre l’administration et les partis politiques. Pour la circonstance, le Ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Moussa Sinko Coulibaly, était entouré du Ministre délégué à la décentralisation, Demba Traoré ; du représentant du Délégué général aux élections et du président de la Ceni, et de plusieurs cadres impliqués dans la gestion des élections.

Dans son discours introductif, le Ministre Coulibaly a rappelé les missions assignées au Gouvernement, à savoir la libération des régions du nord sous le contrôle de groupes islamistes et terroristes, l’organisation d’élections libres et transparentes.

Pour cela, le Ministre a affirmé que le Mali a déjà le soutien de plusieurs pays dont les voisins directs, la France, les USA, le Japon et d’autres pays seraient également prêts à accompagner le Gouvernement dans l’accomplissement de ses missions.

Concernant la première, bien que conscient que la quasi-majorité des Maliens voudraient des élections le plus tôt possible et dans les meilleures conditions de déroulement, le lieutenant-colonel Coulibaly, affirme qu’il est quasiment impossible d’organiser des opérations électorales au cours de cette année.

A cela, il y a plusieurs raisons, principalement le non recensement des Maliens vivant en Côte d’Ivoire, le déplacement ou l’exil des populations du nord malien. En outre, l’administration n’est pas prête à retourner dans les régions occupées. Comme quoi, selon le Ministre, toutes les difficultés qui ont conduit à cette situation, demeurent. D’où la nécessité de rester vigilant, de se mobiliser et de ne pas baisser les bras, afin de pouvoir repousser les menaces qui perdurent car le «pire est encore à venir».

Pour lui, la mise en place d’un Gouvernement d’union nationale, une nécessité, est un premier pas, un bon départ, mais non une finalité.

S’agissant du Recensement administratif à vocation d’état-civil (RAVEC), le Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation a tenu à clarifier les choses : le pays dispose de données biométriques et même pas pour tous les Maliens, mais pas de fichier électoral établi sur la base des premiers résultats du Ravec.

Pour étayer les propos du Gouvernement, Moriba Sinayogo, Chef du projet Ravec, a présenté, par Power Point, les premiers résultats provisoires auxquels, lui et ses différentes équipes, sont parvenus. Le Ravec résulte d’un long processus mis en œuvre depuis 1968 pour réorganiser le système d’état-civil au Mali.

Sa mission clé est de recenser de manière exhaustive et unique les Maliens résidant à l’extérieur comme à l’intérieur du pays, à travers une collecte de données individuelles relatives à l’état-civil, à la localisation et à la biométrie en vue d’établir un répertoire national des personnes physiques avec attribution d’un numéro d’identification nationale (NINA).

Lancé en 2009 sur les traces du Race 2001 (Recensement administratif à caractère électoral), le Ravec prévoit de recenser une population de 14 007 856 personnes et d’atteindre un taux de 90%. Le projet a connu cependant des contraintes dont des erreurs sur les données biométriques et la localisation des personnes recensées, le non recensement des Maliens de Côte d’Ivoire et le non équipement du centre de traitement des données en vue de le rendre apte à effectuer le travail de pérennisation et de correction nécessaire.

Malgré ces difficultés, le Chef du projet Ravec compte en extraire un fichier électoral qui servira aux futures élections. Déjà, sont recensés 7 152 004 électeurs potentiels dont 6 000 000 ayant la biométrie.

Reprenant la parole, le Ministre Coulibaly a rassuré ceux qui s’inquiètent de la lenteur du projet : il n’y a pas de délai pour le Ravec. C’est un processus continu, infini, qui a juste besoin de mises à jour périodiques pour l’extraction de fichier électoral à l’occasion d’opérations électorales.

Concernant la deuxième mission assignée au Gouvernement, le Colonel Youssouf Traoré, président du parti UFDP, a déclaré que c’est une honte de parler d’élections pendant que le nord n’est pas libéré. Il a fustigé ce comportement de la classe politique qui ne s’inquiète pas des populations de Tombouctou, Gao et Kidal, et qui préfère se lancer dans les calculs électoralistes, préparant déjà la meilleure manière d’assurer leur élection par la fraude massive et la corruption

Basile ESSO

 

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