De conciliabule en conciliabule, les députés sont parvenus à mettre en place un bureau consensuel de 23 membres. Elle est la 1ere équipe de la 6e législature de l’Assemblée nationale. Retour sur les 48 heures de travaux parlementaires ayant marqué la mise en place du bureau et des commissions…
Après la validation les réserves de la Cour constitutionnelle sur le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, les députés ont procédé à la mise en place de groupes parlementaires le mardi 26 mai dernier.
Lors de cet exercice, 6 groupes ont été ainsi constitués dont un de l’Opposition conduit par les élus de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) de Soumaila CISSE. Ces deux actes ont été suivis de la suspension de la séance par le Président Moussa TIMBINE pour 24 heures, le temps de permettre aux présidents des groupes parlementaires de se concerter pour la constitution du Bureau de l’Assemblée nationale.
C’est ainsi que les présidents des 6 groupes parlementaires se sont réunis le lendemain (le mercredi) autour des choix et la répartition des postes du bureau de l’Assemblée nationale, des questeurs, des secrétaires parlementaires et des présidents, vice-présidents, rapporteurs des 11 commissions permanentes et la commission contrôle. Selon des sources proches de cette rencontre, ce travail a permis de former une équipe en fonction du poids de chaque groupe parlementaire. Pour certains postes, il n’y avait plus d’enjeux à cause du deal politique entre MPM, Adema, ADP-Maliba et des élus du RPM qui a imposé le choix du perchoir, l’honorable Moussa TIMBINE. C’est pourquoi au détriment des faits majoritaires, le parti présidentiel a laissé du champ notamment au MPM et à l’Adema PASJ. Des élus de ces partis occupent respectivement la 1ere vice-présidence et la 1ere questure de l’Assemblée nationale.
Le même jour, chaque responsable de groupe parlementaire a rencontré ses députés pour la restitution des travaux et de ce qui a été convenu entre eux. Le but était d’avoir plus de transparence possible et compromis de la mise en place du bureau de l’Assemblée et des commissions. De même, il s’agissait de mettre les députés au même niveau d’information.
Ensuite, les députés par régions donnent un représentant qui s’associe aux autres représentants et les tractations s’entament entre eux pour obtenir des postes selon leurs poids régionaux (nombre de députés par région). Et le jeudi matin, les représentants régionaux ayant choisi un rapporteur sont revenus vers les députés de leurs groupes parlementaires pour leur faire part de la répartition interne des postes attribués à leur groupe parlementaire.
Après cette étape, les présidents des groupes parlementaires ont tenu une dernière rencontre pour établir la liste définitive consensuelle qui sera soumise au vote de l’ensemble des députés. De retour dans la salle de plénière, cette liste de 22 membres a été acclamée par 135 voix. Elle comporte 10 postes de vice-présidence, 2 postes de questure et 10 postes de secrétaire parlementaire.
Et la journée a pris fin aux environs de 20 heures par l’élection également des rapporteurs des commissions permanentes et de la commission de contrôle ; la désignation des membres de la Haute cour de justice ; le choix des représentants du Mali dans les commissions parlementaires de l’espace CEDEAO, de l’UEMOA.
Malgré le conciliabule qui a prévalu, des députés du parti CODEM selon des sources sont mécontents de la répartition des postes de responsabilité. Avec ses 5 députés, le Parti ne figure pas dans le bureau contrairement à d’autres.
Par Sikou BAH