Dans un entretien accordé à Africa N°1, Boubacary Amadou Dicko, 1er vice-président du parti Yelema se prononce sur l’actualité nationale au Mali.
Selon lui, l’arrivée de Wagner au Mali est un sujet très sensible. « Les autorités de la transition ne se sont pas officiellement prononcées sur la question. Cependant, je reste d’avis que nos autorités devraient être attentives à l’importance des logiques de coopérations militaires. On ne doit pas signer des contrats pour notre sécurité nationale à n’importe quelles conditions, le monde nous regarde et notre peuple nous regarde. Par ailleurs, si l’idée des autorités de la transition est de diversifier la coopération en matière de défense avec d’autres partenaires tant mieux ! ».
Pour le n°2 du parti Yelema, Wagner peut certes être l’opportunité de diversifier les partenariats, mais, il faut veiller à ne pas brader les acquis du Mali.
« Si nous n’avons pas la capacité de tirer notre épingle dans l’évolution géopolitique du monde nous sommes mal barrés. Je ne suis pas contre la France, ni pour les Russes, je suis pour une solution malienne, pour l’intérêt de notre pays. Un Etat ne sous traite pas sa sécurité a fortiori avec une compagnie privée. Nous avons la responsabilité de nous préparer, pour une reprise en main de notre sécurité par nos FAMa. Tel est l’enjeu ! », dit-il.
Au passage, il rappelle l’expérience de Wagner en Centrafrique, mais, se demande s’il n’est pas trop hâté pour nous de conclure avec Wagner.
En tout état de cause, pense-t-il, « nous devons focaliser notre énergie sur nos FAMa et leur capacité à répondre aux défis de la lutte contre le terrorisme. Après analyse des faiblesses constatées, notre pays peut chercher des équilibres en diversifiant ses partenaires. Je demeure convaincue, si les moyens octroyés par la communauté internationale au Mali et les fonds prévus pour être alloués aux mercenaires, sont tous investis dans notre armée, elle pourrait se relever et lutter efficacement contre le terrorisme ».
A.K.