Plus de boîte à lettres pour bénis oui ! oui !

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Dès le début de la législature en cours, une première post crise prend forme. De grandes inquiétudes furent soulevées quant au risque de la voir se comporter comme une véritable chambre d’enregistrement, une institution prête à tout accepter.

 

Cette attitude fut la marque de fabrique des législatures passées qui laissèrent une mauvaise image.

Tout le monde se souvient en effet de la façon dont l’exécutif fit voter une loi et quasiment son contraire avec le Code de la famille sans que cela ne suscite aucune émotion particulière. La première mouture avait été adoptée sans aucune difficulté. Lorsque le chef de l’Etat, prenant en compte les vives protestations du monde musulman, demanda une relecture. Il a été suivi plus docilement encore, achevant de convaincre que la représentation nationale était prête à toutes les compromissions, pourvu de contenter l’exécutif ou plutôt obéir à Koulouba.

 

La crainte était renforcée par le non renouvellement du mandat de certaines grandes figures comme les juristes Kassoum Tapo ou encore un vétéran comme Assarid Ag Imbarcouane. A sa façon, Konimba Sidibé s’était surtout illustré, chaque fois qu’il fallait parler chiffres. En plus, le parlement issu des dernières législatives a consacré une majorité présidentielle écrasante si l’on additionne le Rpm et ses alliés.

Avec une opposition squelettique (21 sur 147 députés), tout le monde avait de bonnes raisons de penser que le Mali allait vers une Assemblée boîte à lettres.

 

Contre toute attente, ce qui les Maliens virent jusque-là ne confirme guère cette inquiétude. A quelques exceptions près, les élus ont rarement donné l’impression d’accompagner aveuglement l’exécutif. Nonobstant son effectif, l’opposition a décidé de jouer son rôle et faire entendre une voix discordante chaque fois que la situation l’exige. Il y eût alors la motion de censure, les nombreuses interventions et les votes négatifs.

En réalité, la surprise vient de la majorité. D’abord des élus comme Yaya Sangaré ont apporté la preuve que l’absence de grands juristes ne signifie pas que tout peut arriver. L’élu de Yanfolila a régulièrement ramené la plénière à ne pas  s’écarter du règlement intérieur. Abdoul Malick Diallo, de son côté, a démontré sa maîtrise du même document.

M. Diakité

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