Pour édifier les journalistes sur les circonstances des altercations entre les militants du parti lors de son 1er Congrès ordinaire de l’Union Malienne du Rassemblement Démocratique Africain Faso Jigui (UM-RDA) tenu les 8, 9, 10 juillet 2011 au Centre international de conférence de Bamako(CICB), le président du parti, Bocar Moussa Diarra a animé une conférence de presse. C’était le jeudi dernier, 21 juillet 2011 au siège de l’UM-RDA.
Tout en se réjouissant du retour au calme, Bocar Moussa Diarra a d’entrée de jeu, martelé que ceux qui croyaient s’approprier du parti avec l’argent, se sont trompés. Il a ensuite déclaré que depuis son Congrès unitaire en mai 2010, l’UM-RDA est un parti en plein essor. Il est déjà implanté dans presque toutes les régions administratives du pays. Il participe à toutes les prises de décisions sur le plan national. Mais, reconnaît-il, dans son élan de conquête du territoire, le parti a pris un coup dur. En effet, pour le choix du futur président devant défendre les couleurs du parti à l’élection présidentielle de 2012, certains auraient voulu avec tous les moyens s’imposer comme président. D’où les dissensions constatées lors de son 1er Congrès.
Le rappel des faits
Alors qu’ils plaçaient ce fameux Congrès sous le signe de la cohésion et de l’unité du parti, ils se sont livrés à un spectacle comme s’ils étaient sur un ring de boxe. En effet, au terme de leurs travaux, ces hommes et femmes de l’UM-RDA qui se réclament des idéaux du feu président Modibo Kéïta, ont carrément passé à côté de la plaque. De graves dissensions et antagonismes sont nés quand il s’agissait de renouveler le Bureau Politique National (BPN). Quatre candidats étaient en lice pour la présidence du parti. Il s’agit du président sortant Bocar Moussa Diarra, de Mansour Haïdara, Bassirou Diarra et de Me Harouna Touré. Malgré, les médiations tous azimuts du Comité des sages de ce parti, les quatre candidats tenaient chacun à être président. Mais, les deux sérieux prétendants étaient Bocar Moussa Diarra qui n’entendait pas se faire débouter, et Me Harouna Touré qui pensait que son heure avait sonné pour donner du sang neuf au parti. Bon nombre de militants et sympathisants n’étaient pas pour la reconduction du vieux Bocar Moussa Diarra. «On nous parle d’unité, de réconciliation et d’entente, alors que tout est dans le noir. Pas de comptes rendus à la base, pas de bilans, pas de formations…On veut à tout prix le reconduire pour continuer à régner avec ses vieux amis. On ne sait pas s’ils veulent nous enterrer avec lui. Quittons ce parti, laissons-le à ces vieux démons pour créer le nôtre», fulminait un jeune cadre du parti, très remonté contre le Comité des sages. Dans la foulée, une grande bagarre s’en suivit avec des injures grossières. Bocar Moussa Diarra a bien failli être lynché par certains jeunes des Sections du Nord qui étaient exclus de la Commission d’investiture. Et n’eût été l’intervention musclée des gardes et des policiers, la caméra de nos confrères de l’ORTM allait voler en éclats. Dans sa passion du service public, le caméraman a été bloqué net par un vieux, alors qu’il filmait les images de cette scène qui ressemblait fort à celle des brigands.
Un Congrès sauvé in extremis
Alors que de menaces graves planaient sur ce 1er Congrès avec pour conséquence l’implosion du parti, plusieurs tractations ont été faites pour trouver un bureau consensuel. «Pour minimiser les contradictions internes au sein du Bureau Politique National, une Commission de 7 membres a été mise en place pour proposer un bureau consensuel de 60 membres à soumettre au Congrès. A la séance de présentation du rapport de la Commission, une dizaine de membres du BPN se sont retirés, soutenant qu’ils ne se reconnaissent pas dans la proposition faite. Un vote entre les membres restant a dégagé une majorité de 27 voix pour, 2 contre et 1 abstention. Ce projet de bureau consensuel accepté par 4 des 5 candidats à la présidence du parti a été présenté au Conseil des sages qui a donné un avis favorable à la décision du BPN de soumettre cette proposition au Congrès conformément aux pratiques du parti», explique Bocar Moussa Diarra. Ce, avant de poursuivre que toutes les tentatives antidémocratiques ont échoué. «A ce Congrès, on a tout vu. Les PV de certaines Sections ne sont venus au parti qu’à 5 jours du Congrès. Certains délégués ont voté contre la volonté de leur Section. A l’issue de ce vote, une dizaine de délégués se sont bruyamment retirés de la Commission d’investiture et ont envahi la salle de plénière en distillant des propos désobligeants», a-t-il révélé. Et de poursuivre : «Nous nous réjouissons du retour du calme, car nous n’avons encore enregistré de cas de démissions. Je peux dire que la 1ère réunion du BPN a été la plus sereine depuis la création du parti. Nous sommes plus que jamais sereins, car le parti a été purifié».
En réponse aux questions des journalistes, le président de l’UM-RDA a affirmé que son parti participera à toutes les échéances électorales de 2012. Abordant le sujet du choix du fichier électoral, il dira que «son parti était au départ pour le RAVEC, mais après la décision des partis politiques et du Comité des experts d’élaborer un Fichier Consensuel Electoral (FEC), nous ne sommes encore ni pour le RAVEC, encore moins pour le RACE».
Oumar KONATE