A l’issue du processus électoral de 2007, une réforme des instruments de gestion des élections s’imposait. A ce stade, le souhait le plus ardent des maliens est que les acteurs politiques, surtout les responsables politiques jouent un jeu franc et sincère sans considération aucune.
En procédant ainsi, nous aurions tous fait œuvre utile, car notre objectif commun reste le renforcement de la démocratie malienne. Il faudra délier les langues, pour avancer afin d’organiser une élection crédible et apaisée. Chacun doit y aller avec son style pour dénoncer le blocus actuel car si l’on se souvient des élections passées qui ont été une entorse à la démocratie malienne, il sera bon de ne plus commettre la même erreur car trop de frustrations poussent à la révolte.
Les intellectuels n’ont-ils pas démissionné ?
La composition de la CENI demeure l’entière préoccupation de tous les acteurs. Objet de toutes les critiques et de toutes les controverses, cet organe cardinal dans un processus électoral est en panne. Ne faudra t-il pas suggérer les directives et pistes à explorer pour éviter que les motivations politiciennes, parfois légitimes qui plombent les réformes et les déroutent de leur trajectoire initiale. Ne faudra-il pas proposer une pérennité de l’institution. Certes beaucoup ne partagerons pas notre point de vue, car ils pourront argumenter leur position du fait que la CENI est une mesure d’exception parce que nous n’avons pas confiance en notre propre administration. Il nous faut stabiliser notre processus électoral car la CENI devient l’alibi pour organiser des coteries qui prennent le peuple en otage.
Ensuite, en ce qui concerne le fichier électoral, s’il est acquis que cet instrument jouera un rôle de transparence pour les élections à venir, alors il faudra travailler afin d’avoir un fichier qui soit un outil perfectible, ce qui demande une réflexion collective sur les imperfections avant les prochaines échéances. En ce sens qu’il faut réhabiliter la raison, car nos différents fichiers (Ravec et Race) ne sont que déraisons. Certes la démocratie est par principe conflictuelle, concurrentielle et le dialogue appelle à la vérité, mais le constat est que les acteurs politiques préfèrent le mensonge. Pas de dialogue, ni de consensus avec le mensonge et la tricherie mais il faudra qu’on soit patient pour l’avenir de ce pays car les intellectuels de ce pays ont démissionné, et les universitaires aussi. Comme quoi, les élections ne sont pas en soi une finalité et qu’il faut se poser les bonnes questions pour trouver les bonnes réponses.
Paul N’guessan