Blaise Compaoré : La fin d’un mythe et d’un sanguinaire

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L’histoire nous donne plusieurs leçons. En 1983, dans sa base de Pô (à la frontière entre le Burkina Faso et le Ghana), le capitaine Blaise Compaoré a été interviewé par le journaliste Mohamed Maïga du journal «Afrique-Asie».Il disait ceci à Mohamed et son confrère Ilboudo que «d’après le général Võ Nguyên Giap, la volonté du peuple est plus forte que les armes des généraux». Aujourd’hui, il doit comprendre que sa fin politique est arrivée.

Crise du nord : Blaise Compaoré appelle les protagonistes à trouver une solution politique
L’ex- président burkinabè Blaise Compaoré
© AFP

Aujourd’hui, c’est l’ère de son jour fatidique. Il est arrivé au pouvoir en 1987 en marchant sur plus d’une dizaine de cadavres dont celui de son compagnon d’armes, le charismatique capitaine Thomas Sankara. Cet homme sanguinaire (Blaise Compaoré), qui oublie et a oublié la roue de l’histoire, a été l’homme qui a mis à feu et à sang toute l’Afrique occidentale anglo-française et une partie de l’Afrique centrale. Il a été le parrain de la quasi-totalité des rebellions de la sous-région ouest- africaine : le Libéria de Samuel Kanyon Doe est tombé dans les mains de Charles Taylor grâce à lui. C’est cette rébellion, qui a débordé jusqu’en Sierra Léone et la suite est connue avec l’avènement du chef rebelle sierra-léonais, le caporal Foday Sanko, avec sa horde de mains et de bras coupés connue sous le sobriquet  «manches courtes et manches longues». C’est l’un des parrains du président Idriss Deby du Tchad (dans la chute contre le dictateur Hissein Habré) dont ils font partie de la même génération d’officiers.

Blaise Compaoré a été le parrain de la rébellion des années 90 au Mali et de celle des rebelles du MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad) en janvier 2012. Le Burkina, avec Blaise Compaoré, est devenu le nid de tous les opposants africains. C’est lui qui abrite l’opposant éternel aux différents régimes d’Ould Taya et de Mohamed Abdel Aziz de Mauritanie, M. Moustapha Ould Limam Chavî, son négociateur principal de la libération des otages européens aux mains d’AQMI (c’est lui qui est son lien avec les narcotrafiquants du Nord- Mali).C’est lui qui a exfiltré Bilal ag Chérif de Doro (village situé entre Gao et Gossi dans le Nord- Mali) après la débâcle du MNLA face au MUJAO à Gao en 2012. Le Mali est devenu son second territoire nihilisme.

C’est Blaise Compaoré qui est la seconde main de l’Europe et du monde occidental en Afrique de l’Ouest. C’est Blaise Compaoré qui est le principal soutien des rebelles du MNLA. C’est lui le soutien du principal opposant politique au Mali pendant les élections présidentielles de juillet 2013 au Mali. C’est lui et Boni Yayi du Benin qui avaient imposé des sanctions économiques contre notre pays lors du coup d’Etat du 22 mars 2012.Ils sont les chefs du lobby du FDR car Yayi Boni est très lié aux présidents Alpha Oumar Konaré et ATT. C’est lui qui soutenait l’idée d’une autonomie pour l’Etat fantôme de l’Azawad. C’est lui qui s’est permis de dire au président IBK en pleine réunion politique d’un sommet ouest-africain tenu à Dakar, «qu’ il y a l’Azawad» et le président IBK, l’avait demandé où se trouve l’Azawad au Mali? Il est allé jusqu’à dire que le Burkina Faso partage plusieurs kilomètres de frontière avec l’Azawad. Pendant la chute des régions nord du Mali, il rentre et sort du Mali comme il veut. L’aéroport de Kidal et celui de Gao sont à sa portée. Pourquoi, il n’a pas cherché à se réfugier dans l’Etat de l’Azawad? C’est lui qui disait de Laurent Bagbo en 2004, après les différents massacres de plusieurs centaines de manifestants ivoiriens : «cet homme finira par le TPI» (Tribunal pénal international).Quel est le sort réservé pour lui dans la mesure où lui-même traîne des casseroles de crimes contre l’humanité?

 

Le 15 octobre 1987

Pour accéder à son pouvoir de «rectification», il a marché sur le cadavre de son ami personnel et compagnon d’armes, le capitaine Thomas Sankara et pas moins d’une dizaine de personnes avec lui dans une salle de réunion. La mort du capitaine Thomas Sankara et ses compagnons a été préparée et préméditée. Il y a aussi la mort du commandant Sawadogo. Il ya celle du commandant Jean Baptiste Lingani et du capitaine Henri Zongo. Le chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré, le général Gilbert Diendéré, n’est pas étranger à ces différents assassinats. Il y a aussi l’assassinat du journaliste burkinabé Norbert Zongo en décembre 1998. Son frère M. Pascal Compaoré est fortement impliqué dans cet assassinat comme il est impliqué dans l’assassinat de son propre chauffeur. M. Norbert Zongo enquêtait d’ailleurs sur la mort de ce chauffeur. Toute cette horde de crimes organisés qui sont restés dans l’impunité totale (car aucune enquête judiciaire n’a abouti) est à la base de son accrochage au pouvoir. Il ne voulait pas quitter le pouvoir et répondre de ses crimes. Il est d’ailleurs soutenu par ses différents protégés de l’Europe pour lesquels, il est en service commandé en Afrique de l’Ouest. Il y a parmi eux, le président français François Hollande, qui a fait le «holdup» de la région de Kidal du Nord- Mali. C’est Hollande qui l’a écrit une longue lettre pour le dissuader à abandonner son projet de révision constitutionnelle et le rassure d’un grand poste. Il n’y a rien à lui proposer car il n’est pas au-dessus de la loi comme lui Hollande n’est pas au-dessus des lois françaises.

Les peuples africains doivent s’assumer. Où se trouve la CEDEAO? Où se trouve l’UEMOA? Où se trouve l’Union africaine? Ces organisations, au lieu de s’opposer aux coups d’Etat en Afrique, doivent s’opposer aux dérives des dirigeants africains dans leurs mauvaises gouvernances. Il faut les obliger à faire la bonne gouvernance. Aucune organisation, aucun pays dans le monde, ne peut s’opposer à la volonté populaire quand le peuple est décidé pour prendre en main son destin. La souveraineté appartient au peuple. L’Union africaine, la CEDEAO, l’UEMOA doivent prendre le devant et conseiller et même empêcher à l’ancien président burkinabé de ne pas modifier l’article 37 de la Constitution de son pays. Il doit répondre de ses actes : les crimes organisés sur le territoire burkinabé ; sa connexion avec le pire rebelle de la région ouest-africaine, M. Charles Taylor qui est prisonnier aujourd’hui à la Haye ; sa connexion avec le MNLA dont il est le parrain principal en Afrique de l’Ouest (c’est lui qui le loge, reçoit toutes les aides financières en provenance des pays européens qui sont les principaux bailleurs financiers de cette organisation terroriste).M. Blaise Compaoré est comptable de toutes les exactions du MNLA dans le nord du Mali, particulièrement à Gao : le pillage des ressources financières, économiques, la destruction des bâtiments privés et publics, le viol des femmes et filles, le manque d’écoles et le renvoi de plusieurs milliers de nos compatriotes comme refugiés dans les pays limitrophes du Mali et qui sont aujourd’hui dans l’humiliation totale.

L’ignorance est le premier crime contre l’humanité d’après l’académicien français, M. François Jacob (prix Nobel de médecine). Voici des crimes qui doivent être devant le Tribunal pénal international de la Haye. M. François Hollande n’a pas à se substituer au peuple burkinabé. L’ancien président burkinabé est responsable de ses actes. Il est arrivé au pouvoir le 15 octobre 1987 en marchant sur des cadavres du peuple burkinabé et il a quitté le 31 octobre 2014 en laissant plus d’une trentaine de cadavres et plusieurs centaines de blessés. Il doit répondre de ses actes car il a planifié et prémédité tous ses actes. Il venait de prévenir les pays européens et les USA de Obama de ne pas s’immiscer dans les affaires de son pays dans son projet de révision constitutionnelle. Il venait de répondre au président américain Barack Obama qui disait que «l’Afrique a besoin d’institutions fortes», que «l’Afrique a besoin d’hommes forts». M. Compaoré a oublié la citation célèbre du président Ahmed Sékou Touré de la Guinée : «l’homme propose, Dieu dispose». Il a fait sa proposition, le Grand Dieu a disposé autrement. Il est parti et moins fort qu’une feuille de paille.

  1. Blaise Compaoré est parti le 31 octobre 2014 comme il est venu le 15 octobre 1987. Il est bien rentré dans l’histoire de son pays deux fois et il est sorti honteux de l’histoire de son pays deux fois. Les deux premières fois de son entrée dans l’histoire de son pays sont : novembre 1982 où il avait participé à la chute du régime du colonel Saye Zerbo et août 1984 où il rentrait à Ouagadougou avec ses troupes en provenance de Pô pour chasser le médecin-commandant Jean- Baptiste Ouedrago et ses complices dont le colonel Somé Yorian Gabriel dit «cube Maggi» qui les ont fait arrêtés sous les ordres du conseiller Afrique du président François Mitterrand, Dr Guy Penne. Les deux dernières fois de sortie de l’histoire de son pays sont : le 15 octobre 1987, où il avait assassiné son ami et compagnon d’armes le capitaine Thomas Sankara, uniquement pour le pouvoir, qu’il venait de perdre ce 31 octobre 2014.

La deuxième sortie de honte, c’est ce 31 octobre 2014 où il a fui de son pays comme un petit malfrat. Il va se réfugier dans le pays de sa femme, Chantal, un pays où un Mossi comme lui n’a aucun respect. C’est le dédain d’ailleurs que Madame Simone Gbagbo a contre Son Excellence Alassane Dramane Ouattara. Encore, il va se réfugier dans le pays de Laurent Koudou Gbagbo, qui dort aujourd’hui dans la prison de la Cour pénale internationale de la Haye, où il attend son jugement.

Ironie du sort! Peut-être un jour, il rejoindra M. Gbagbo? Il est aujourd’hui comme son ami ATT, qui au moins, n’a rien à avoir avec la CPI mais qui pourra être interpellé devant les juridictions de son pays. Une bonne leçon pour les autres présidents africains, s’ils pouvaient l’assimiler. Mais quand un âne veut terrasser quelqu’un qui est sur dos, il ne voit pas ses oreilles (proverbe sonrhaï). Il faut reconnaître que le peuple burkinabé a tenu sa promesse de sa révolution de janvier 1966 devant le président Maurice Yaméogo.

Avec le départ de ce criminel, le nord du Mali et toute l’Afrique de l’Ouest et du centre peuvent bien dormir. Il reste maintenant un autre soutien du MNLA, le général Mohamed Abdel Aziz. Nous avons eu l’occasion de le dire dans plusieurs de nos publications que le Mali a été victime d’un complot national et international. Les comploteurs contre le Mali seront frappés de la Main de Dieu, incha Allah. Peuple burkinabé, frère du peuple malien, ne suivez pas les traces de ce criminel qui a ses intérêts différents des vôtres. Arrêtez de continuer à suivre les œuvres de ce criminel dans son aide aux criminels du MNLA contre la liberté et la dignité du peuple malien.

Nous souhaitons la paix chez nous et partout dans le monde.

Yacouba ALIOU

 

 

Fin de règne de Blaise Compaoré :

Un pilier de la Françafrique tombe

Chassé du pouvoir par son peuple, le capitaine sanguinaire du Burkina Faso a trouvé refuge en Côte d’Ivoire. Son départ tourne ainsi une des pages les plus sombres des réseaux mafieux qu’il représentait en Afrique pour déstabiliser les régimes qui refusaient de se plier aux exigences de la France.

Ironie du sort. Arrivé le jeudi 15 octobre 1987 au pouvoir dans le sang, l’ex-président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, est parti du pouvoir le 30 octobre 2014 dans le même sang. Il a tué trente (30) manifestants avant qu’il ne rende sa démission le 31 octobre.

Après son coup d’Etat sanguinaire contre son frère d’armes, le capitaine Thomas Sangaré, le 15 octobre 1987, Blaise Compaoré, sous la houlette de l’ancien président ivoirien, Houphouët Boigny, intègre les réseaux mafieux français. Ce dernier, qui cherchait désespérément son successeur à la tête de ces réseaux, voit en lui les qualités d’un homme à qui il pouvait dignement passer le flambeau. Il mit le pied du jeune capitaine président de trente-six (36) ans à l’étrier. Et très vite, il gravit tous les échelons sous l’ombre de son parrain et protecteur, le président Boigny qui le présente aux présidents Eyadéma du Togo et Bongo du Gabon. Deux crocodiles du pré carré français qui ont pillé leur pays au profit de l’ancienne puissance coloniale, laissant leur pays à leur propre sort.

A la mort de Houphouët en 1993, Blaise Compaoré sort de l’ombre. Il dame le pion à Eyadéma et Bongo dont les régimes sont confrontés à des manifestations politiques demandant leur départ du pouvoir. Et avant que ceux-ci ne parviennent à contenir ces contestations, le président du Faso s’est tissé une toile dans la Françafrique lui permettant d’opérer le changement dans la continuité. Ainsi, il prend le dessus sur les deux briscards de la politique française en Afrique, mais tout en les consultant quand il reçoit des directives de la France de déstabilisation de tel pays ou d’assassinat de tel opposant.

Devenu le pilier incontournable dans les relations afro-françaises de sale besogne, le président du Burkina Faso ne tarde pas à emboiter le pas à son prédécesseur, l’ancien président de la Côte d’Ivoire, Houphouët Boigny dans la déstabilisation des pays africains. Il est important de rappeler que, dans le cadre de l’exécution du mot d’ordre de la Françafrique, les présidents Houphouët Boigny, Gnassingbé Eyadéma et Oumar Bongo, soutenaient les séparatistes du Biafra (Nigéria).

Son baptême du feu, c’est la guerre civile du Libéria. Avant que celle-ci n’éclate, le Burkina Faso de Compaoré a servi de base d’entraînement aux rebelles libériens, dirigés par Charles Tayor. Les militaires burkinabé les ont entraînés, formés au maniement des armes. Quand Blaise et ses réseaux ont mis le Libéria à feu et à sang, les zones diamantifères et aurifères ont été placées sous le contrôle des forces étrangères, afin de faciliter leur exploitation par les compagnies étrangères. Et, il ne fait l’ombre d’aucun doute que son nom soit lié au trafic du diamant et de l’or du Libéria. Raison pour laquelle il a été cité par l’ancien président libérien à la barre de la CPI comme un acteur principal de la destruction de son pays. Idem pour la Sierra-Leone. L’honneur était à son comble dans ce pays avec les bras coupés en manches longues et courtes.

Pire, quand il déstabilise un pays, il est aussitôt désigné médiateur par la Françafrique. C’est les cas de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et du Mali. En Côte d’Ivoire comme au Mali, malgré son statut de médiateur, il a toujours apporté son soutien aux rebelles avant de jouer aux sapeurs-pompiers. Les bandits du MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad) ne diront pas le contraire. Il a apporté gîte et argent à ceux-ci contre la volonté du peuple malien.

Au nom de la Françafrique, l’ex président du Burkina Faso est l’instigateur des rébellions en Afrique et des assassinats politiques. La mise en exécution de ces mots d’ordre de ses parrains lui ont permis de diriger son pays d’une main de fer durant vingt- sept ans.

Maintenant que le pilier de la Françafrique est tombé, il ne reste plus qu’à le traduire devant la CPI. Blaise Compaoré doit payer de tous les crimes qu’il a commis contre le peuple burkinabé, en particulier et contre les Africains, en général. Et en n’oubliant pas les gens pour lesquels il agissait.

Yoro SOW

 

 

 

 

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