Le président de la République du Burkina Faso non moins médiateur dans la crise malienne, Blaise Compaoré, est arrivé hier lundi 30 juin à Bamako pour une visite de travail et d’amitié de 48 heures. Au cours de laquelle le président du Faso aura plusieurs entretiens avec le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta. Cette visite de Blaise Compaoré est la première dans notre pays depuis qu’il a été désigné par la Cédéao médiateur dans la crise malienne.
Au cours de ces deux jours au Mali, l’hôte du président Ibrahim Boubacar Keïta s’entretiendra avec les chefs des institutions de la République du Mali, les partis de la majorité présidentielle et l’opposition parlementaire, le haut représentant du chef de l’Etat, ainsi que d’autres personnalités maliennes. Ce mardi 1er juillet 2014, il ira à Ségou en compagnie de son homologue malien IBK, pour visiter l’Office du Niger, les usines de CDGM à Sanamandougou et Ségou. Dans la zone Office du Niger, les deux chefs d’Etat seront à Kolongo pour visiter des champs de riziculture. À l’issue de cette étape, le président du Faso rencontrera la forte colonie burkinabè à Ségou.
À son arrivée à l’aéroport de Senou à bord d’un vol Air Burkina, le président Compaoré a été accueilli par une forte colonie burkinabé. À sa descente d’avion, il a été salué par le président malien IBK. Dans son intervention devant la presse, Blaise Compaoré a placé son voyage dans le cadre du renforcement des aspects économiques, de développement et de proximité. «Manifester ensemble notre vécu multiséculaire, de proximité humaine, culturelle, historique et qui nous met bien sûr devant des responsabilités et des engagements vis-à-vis de nos pays, à savoir comment construire davantage la stabilité et la paix pour nos deux nations, mais aussi nous inscrire dans des perspectives de construction d’une Afrique de l’Ouest plus soudée, plus unie. C’est pour vous dire que ce sont ces questions que nous allons aborder avec notre frère ces deux jours. Bien sûr, en mettant l’accent sur les échanges que nous devons avoir aussi pour voir comment consolider nos économies. Parce que nous sommes en partie des pays enclavés dans le continent qui n’ont pas d’accès à la mer… Cela veut dire que nous avons des responsabilités plus grandes que les autres pays», a déclaré le président du Faso.
Comme il fallait s’y attendre, les futures négociations entre le Mali et les groupes armés, la médiation du Burkina Faso ont été aussi abordés lors de cette première rencontre avec la presse. Et Blaise Compaoré de dire : «Il n’y a pas de possibilité pour le pessimisme. Je crois que les Maliens veulent la paix, veulent se réconcilier et veulent trouver par le dialogue politique des solutions aux crises passées. Il est certain et utile pour nous aujourd’hui d’aller vers la préservation déjà de l’accord du 18 juin 2013, qui indique bien que les Maliens veulent vivre dans un espace unitaire, unifié ; veulent vivre sans extrémisme ; veulent vivre réconciliés dans la République, un Etat laïc et républicain ; veulent arrêter la guerre, organiser bien sûr le cantonnement, le désarmement, ramener les déplacés et les personnes réfugiées. C’est dire que tout est balisé pour que nous allions vers l’optimisme. Nous allons nous engager avec la communauté internationale pour accompagner le Mali vers cet objectif».
Kassim TRAORE et Diango COULIBALY