Pour avoir créé une association politique de soutien à sa probable candidature à l’élection présidentielle du 29 avril 2012, alors que son parti n’a pas encore tenu sa Convention nationale qui doit désigner son candidat, le 1er vice-président du Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES), Jeamille Bittar et ses principaux lieutenants étaient convoqués par voie d’huissier, hier après-midi, par la Commission ad’ hoc de discipline de ce parti. Bittar, qui a refusé de déférer à la convocation, a fait parvenir à ladite Commission des réponses écrites. Il y dénonce la lettre circulaire du 1er octobre 2011, signée du secrétaire général du PDES, Maharafa Traoré, mettant en garde les militants contre toute participation au lancement de l’UMAM comme relevant “du chantage, de l’intimidation et une tentative de priver les citoyens maliens de leur liberté d’expression”. Quant à la création de l’UMAM elle-même, il n’y voit aucune transgression des textes du parti et appelle ses camarades à une meilleure appropriation de ces textes, en l’occurrence les statuts et règlements intérieur.
Selon une convocation signée du 2ème vice-président, N’Diaye Bah, Jeamille Bittar devait se présenter hier dans la soirée devant la Commission Ad hoc de discipline afin de répondre aux accusations relatives à son “implication à la création d’une association dénommée Union des mouvements et associations pour le Mali (UMAM) en vue de soutenir une candidature autre que celle du parti, sa participation à la conception et à l’organisation d’un meeting de lancement de ladite association, tenue le 22 octobre 2011, au Palais de la Culture, en dépit des directives contenues dans la lettre circulaire du 1er octobre 2011, signée du Secrétaire général du parti, Maharafa Traoré“.
Toute chose qui constitue, selon la direction du parti “une violation grave aux dispositions des Statuts et règlement intérieur du parti“.
Dans sa réponse écrite adressée au 2ème vice-président, N’Diaye Bah, Jeamille Bittar a d’abord fait ressortir les attributions des membres du Comité directeur national, à commercer par celles des vice-présidents et du Secrétaire général.
S’agissant de ce dernier, il a indiqué que “malgré le respect à la personnalité de Monsieur le Secrétaire général, il n’avait aucun pouvoir d’initier une telle lettre circulaire qui relève du chantage, de l’intimidation, cherchant à priver les citoyens maliens de leur liberté d’expression “.
Quant à son implication dans la création de l’Union des mouvements et associations pour le Mali (UMAM) en vue de soutenir une candidature autre que celle du parti, Jeamille Bittar renvoie ses camarades politiques à l’article 44 du Règlement intérieur relatif à l’acte de candidature contre un candidat ou une liste de candidats investis par le PDES, le détournement avéré de deniers publics ou fonds du parti, le soutien d’un candidat ou une liste de candidats autres que celui ou celle investi par le parti.
Face à ces accusations, Bittar répond : “Nous ne sommes point devant une situation de candidature quelconque, le PDES n’ayant ni choisi, ni investi un candidat, et officiellement aucun dépôt n’ayant été fait à ce jour. Je suis navré de constater que vous n’aviez pas pris soin de lire correctement les textes du PDES. Je vous recommande de bien vouloir vous référer aux statuts et règlement intérieur du parti. Pour tout ce qui précède, nous vous demandons de bien vouloir vous ressaisir le plus tôt que possible afin de pouvoir servir le parti et non le diviser“.
Pour Bittar, les comportements et les agissements de ses camarades politiques constituent «des violations graves aux dispositions des statuts et règlements intérieurs du parti». S’adressant personnellement à N’Diaye Bah qui lui a adressé ladite convocation en lieu et place du président du parti Ahmed Diané Séméga, Bittar indique ceci dans sa réponse : “Ce que vous aviez essayé, dans un passé récent, dans une formation politique, ne peut pas se produire au sein du PDES“. Une pierre jetée dans le jardin de N’Diaye Bah qui a semé des troubles du CNID, le parti dont il était le Secrétaire général -rien moins que ça- avant de parachuter avec armes et bagages au PDES.
En conclusion, Jeamille Bittar
sollicite rapidement la mise en place d’une commission disciplinaire afin d’éclaircir les choses. Car pour lui “le PDES n’est ni la propriété, ni l’entreprise de qui que ce soit et il n’y aura pas du taillé sur mesure“.
Alassane DIARRA, Bruno D SEGBEDJI