Bipolarisation de la classe politique ou tentative de dislocation de l’opposition? L’ADEMA-PASJ mène une opération de séduction en direction des FARE Anka Wuli

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Tiemoko Sangaré, Modibo Sidibé (G-D)
Tiemoko Sangaré, Modibo Sidibé (G-D)14

L’objectif de cette visite des abeilles était d’entreprendre les responsables du parti d’opposition à rejoindre le bloc de gauche en discussion, qui devrait avoir pour partis dominants l’ADEMA et le RPM

Comme nous l’annoncions dans notre livraison N° 3667 du jeudi 22 janvier, la dynamique du rassemblement des formations politiques de gauche  fait son chemin et l’ADEMA-PASJ semble décidé à aller à la conquête des partis qui lui sont proches au plan idéologique. Ou, pour faire d’une pierre deux coups, le PASJ veut aussi débaucher des partis de l’opposition en les faisant rejoindre les rangs de la majorité au sein de laquelle les abeilles s’incrustent vaille que vaille. C’est dans ce sens que les premiers responsables du PASJ étaient en fin d’après-midi du jeudi 22 janvier au siège des FARE pour visiblement convaincre les responsables de ce parti sur cette démarche de rassemblement en vue de créer un grand mouvement politique de gauche.

Majorité et opposition, chacune dans son rôle

Le président des FARE, Modibo Sidibé a parlé des insuffisances de la gouvernance, la politisation de l’administration. A ce niveau, il a déploré le relèvement des cadres de son parti de l’administration, l’absence de débat public avec une certaine gestion non concertée des questions d’intérêt national comme la crise sécuritaire du nord, les pourparlers d’Alger. “Il faut que les partis de la majorité puissent reconnaître que les choses n’ont pas bien marché et que le gouvernement change sa méthode de faire. Vous de la majorité, et nous de l’opposition, chacun doit jouer son rôle “, a-t-il expliqué. Et Modibo Sidibé d’ajouter que le changement de gouvernement n’est pas la solution si la méthode de gouvernance reste la même.

Le président par intérim, Pr Tiémoko Sangaré, le secrétaire aux relations extérieures du parti, Moustaph Dicko, non moins Conseiller spécial à la présidence de la République, le président du groupe parlementaire ADEMA-ASMA, Issa Togo (élu à Koro) ont, tour à tour,  insisté sur ” la nécessité que les socialistes et les socio-démocrates soient ensemble, d’un seul côté “.

Et L’élu de Koro de souligner : “Vous êtes de gauche et c’est peut-être le choix du candidat à soutenir lors du second tour de la présidentielle qui nous a divisé. Mais, sur l’essentiel, je crois que nous sommes du même bord. On ne peut pas être de la gauche et appliquer une politique de la droite et l’on ne peut pas être de la droite et appliquer une politique de la gauche “. Et d’ajouter que ce qui unit ces deux partis est plus important que ce qui les sépare. Avant de rappeler qu’ensemble sous les président Alpha Oumar Konaré et ATT, ces partis ont fait de bonnes choses. Même si des erreurs ont pu être commises, ils doivent se retrouver pour les corriger.

Retrouver la vitalité de notre démocratie

Moustaph Dicko et d’autres intervenants de l’ADEMA ont mis l’accent sur “ comment faire pour retrouver la vitalité de notre démocratie”. Avant d’exhorter : “Essayons de construire quelque chose ensemble “. Un autre de souligner l’importance des alliances entre les partis d’obédience socialistes en vue d’aller aux prochaines élections communales avec des chances de succès.

Comme on le voit, l’ADEMA tient au projet d’aller vers une bipolarisation de la classe politique : regrouper les partis de gauche (tels que le RPM, les FARE, le PS Yelen Kura et autres) dans un camp et laisser les libéraux (URD, PCR et autres) s’unir de leur côté. Seulement, en atteignant cet objectif, que deviendra l’opposition au sein de laquelle se battent aujourd’hui l’URD, les FARE, le PARENA, le PS et d’autres formations politiques?

          Bruno D. SEGBEDJI

 

 

 

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3 COMMENTAIRES

  1. La bipolarisation est un passage obligé si on veut assainir la vie politique au Mali: la multitude de partis politiques doit se reconnaitre soit à travers le libéralisme , soit à travers la social-démocratie ou le socialisme pour assurer le bien-être des populations maliennes. La réal politic malienne a déja une expérience en la matière : la plupart des partis nés de l’ADEMA se reconnaissent en la social-démocratie, les autres doivent s’organiser et dire à haute et intelligible voix leur choix. Beaucoup de partis sont des trouble-fête qui n’ont ni idéologie, ni vision et ne sont mus que par l’égo de leurs créateurs et ne se présentent presque pas aux élections. Pour ce qui concerne les partis de gauche, il va de soi que le rassemblement ne peut et ne doit surtout pas se faire autour du RPM qui n’existait pas avant la victoire d’IBK. Au démeurant, comme le disait un internaute, tous les actes posés par IBK depuis son élection prouvent qu’il n’a aucune vision de gauche et qu’il ne sait même pas ce qu’est le socialisme. Le rassemblement devrait se faire autour de l’Alliance pour la Démocratie au Mali qui est le creuset de tous ceux qui se reconnaissent en le socialisme. Le PASJ est-il habilité à prendre la tête de ce regroupement?! Au vu de ce que ce parti est entrain de faire avec le RPM fait de compromissions et de silence coupable, on peut en douter. Sauf si l’aile saine du PASJ arrive à s’imposer au sein du parti.

  2. Le problème est bien posé à la fin. Faire deux camps: l’un de gauche socialiste, l’autre de droite libérale.

    La question primordiale c’est de savoir si IBK se comporte comme un socialiste, s’il gouverne comme un socialiste?

    Qui va se mettre derrière un président qui se proclame socialiste mais qui ne fait rien de typiquement socialiste.

    Normalement un président pose sa marque de fabrique dès les premiers mois de son accession au pouvoir. Ensuite il prend des ministres “compétents” pour la dérouler. Cela fait un an et demi soit presque 18 mois voyage mais ne dit pas grand chose.
    Il n’amuse plus la diaspora qui se pressait pour l’entendre partout où il passait.

  3. J’avoue BRUNO que je préfère cette bipolarisation à ces multitudes de Partis Politiques plus nombreux que les électeurs.

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