Bilan de l’Adema-Pasj de 1992-2002 : Gros plan sur les exploits des abeilles pour la promotion de la Culture malienne

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Dans notre dossier présentant le bilan des 10 ans au pouvoir de l’ADEMA-PASJ, nous vous proposons pour ce numéro un gros plan sur les exploits des abeilles pour la promotion de la Culture malienne.

 

Le renouveau culturel.

De 1992 à 2002, l’action artistique a connu une évolution vertigineuse. D’un Etat culturel monopartisme, on est passé à une situation de démocratie culturelle intégrale où une place de choix a été faite au secteur privé. Ce secteur a connu en 10 ans un dynamisme sans précédent.  Les opérateurs culturels se sont organisés en réseaux.  La Fédération des Artistes du Mali (FEDAMA) est née, les opérateurs culturels ont rapidement fait la jonction avec le marché international de la musique, de la danse, du théâtre et des arts plastiques. Plusieurs galeries d’art ont vu le jour. Ce renouveau culturel à été accompagné en mettant en place un cadre institutionnel propice non seulement à la promotion du secteur privé mais aussi à la création de synergie entre ce secteur et le secteur étatique. De ce dynamisme est né une série de festivals à dimension internationale, parmi lesquels ont peut citer le Festival du Théâtre des Réalités, le Festival des Arts de Kita, le Festival de Loulouni, le Festival du Dundunba Top, le Festival de Danses Traditionnelles (GUINTAN) et le Festival des Masques et Marionnettes de Markala.

Outre cette floraison de festivals, de grands artistes de renommée internationale ont pu émerger: Oumou Sangaré, Rokia Traoré et autres. La création artistique malienne a été gratifiée par les USA, du Grammy Awards en 1995 à travers les œuvres d’Ali Farka Touré. Le monde entier a découvert les étonnantes œuvres photographiques de Seydou Keïta grâce auquel la photographie africaine s’est imposée sur la scène internationale. Ainsi ont été crées “les rencontres de la photographie Africaine de Bamako” qui en était à sa 4ème édition en 2001 après celles de 1994, 1996 et 1998.

Parallèlement à cette dynamique, il faut signaler que le secteur public ou étatique n’a pas non plus démérité. Ainsi, le théâtre national, en plus de sa participation à plusieurs rencontres internationales, a créé plusieurs spectacles parmi lesquels on peut citer Samagnana Bassi en 1998, Eden au Mandé en 1998, Séjour aux enfers en 1999, Kun cèma turuni en 1999, la Valeur d’un serment en 2000, Mali Sadio en 2000, La réalisation de Cinq Masters sur le répertoire de l’Ensemble Instrumental National et le Badema en 2001, dont deux ont été produites et la production d’un double album de l’Ensemble Instrumental National en 1996.

Secteur privé et secteur public ont donc évolué chacun de son côté. Le secteur privé s’est notamment illustré par la floraison d’associations et G.I.E. culturels. Dans la période 1992 à 2002, on note la naissance de près de 300 Associations et G.I.E. à caractère culturel au Mali.

Plusieurs d’entre eux évoluent dans le même secteur, visent les mêmes objectifs, mais le plus souvent n’entretiennent presque pas de rapports de collaboration, s’ignorent ou, pire, se rivalisent. Face à cette situation, il a été retenu d’identifier tous les acteurs culturels, de concevoir un répertoire de ces acteurs et d’organiser une rencontre dénommée « Forum des Associations et G.I.E. culturels ».

La Rencontre des Chasseurs de l’Ouest Africain, organisée en janvier 2001, a été une occasion rêvée non seulement de mettre en valeur la culture des chasseurs mais aussi de faire de la Culture un élément d’intégration africaine.

La protection et la promotion du patrimoine culturel

L’une des actions majeures pour la période allant de 1992 à 2002 a été la mise en œuvre d’une véritable politique culturelle basée sur la restauration, la protection et la promotion du patrimoine culturel.

La lutte contre le pillage de nos sites archéologiques, la lutte contre le trafic illicite des biens culturels, le retour des biens illégalement sortis du pays, l’inventaire des éléments du patrimoine culturel ont été les préoccupations essentielles. Des efforts ont été consacrés à la création et au fonctionnement de trois Missions. Il s’agit  des missions Culturelles sur les sites de Tombouctou, Djenné et Bandiagara classés par l’UNESCO, patrimoine mondial. Elles ont inventorié les biens culturels mobiliers et immobiliers présents sur les sites, afin d’élaborer et de mettre en œuvre un plan de conservation, de restauration et de promotion des sites, d’assurer la participation des structures communautaires et des associations culturelles à leur gestion.

Il faut signaler que ces trois sites, en plus du Fort de Médine, ont été classés sur la liste du patrimoine national. En 2002, la procédure était en cours concernant d’autres biens comme le Tombeau des Askia, le Kabablon, le sanctuaire naturel du Baoulé.

Un texte portant réglementation de la profession de négociant en biens culturels, de la prospection, de la commercialisation et l’exportation des biens culturels a été prise en terme de restauration, on peut noter la restauration des mosquées de Sankoré, de Sidi Yahia et de Djingareyber à Tombouctou, la tombe de Tapama Djénapo à Djenné, le Palais de Mansa Daoula à Sikasso, les reliques de BaKari Djan à Dioforongo, le Tata de Sikasso.

Il y a eu dès 1994, l’ouverture de grands chantiers de construction de monuments parmi lesquels on peut signaler la Pyramide du Souvenir, la Tour de l’Afrique, le Mémorial Modibo Keïta, le Monument de l’Indépendance, la Colombe de la Paix, les Monuments aux Martyrs, Cabral, Ouezzin, Lumumba, le monument Al qoods, le monument de Thiaroye, le Buffle du Do, l’Obélisque, le musée de la Chasse à Yanfolila et les Grottes de Koulouba.

Sur la même lancée, Bamako s’est enrichi avec les monuments suivants: la Mascotte de la CAN 2002, la Place de l’avion, la Carte des villes CAN 2002, la Carte d’Afrique de la CAN 2002,  la Place CAN 2002, la Place du Coton et la Place de l’Or.

Quand le parti de l’abeille passait le témoin, plusieurs autres réalisations étaient en cours. Il s’agit du Palais de Aguibou TALL à Bandiagara, de la mosquée de la Dinao de Sékou Ahmadou à Hamdallaye, du mur du Woyo Wayanko, du Sofa de Samory et du Monument de la chasse.

Le domaine du livre et de la lecture

Le secteur du livre et de la lecture a enregistré ces dix dernières années un regain d’intérêt par la formulation et la mise en place d’une politique nationale. Dès Novembre 1992, le Département a fait prendre par le Gouvernement un décret portant création d’un conseil national de promotion du livre au Mali. L’Opération Lecture Publique (OLP) créée en 1977 a redoublé d’effort. Elle a reçu, toujours en 1992, pour son action, le Prix Ibby – Asahi (Reading Promotion Awards) faisant ainsi du Mali le premier pays francophone du monde à recevoir cette distinction de renommée internationale. En juin 1993, il a été attribué par la ville d’Angers le prix des bibliothèques partenaires au Réseau des centres de lecture et d’animation enfantine du District de Bamako. Le livre et la lecture ont été notoirement décentralisés et rapprochés du lecteur.

 Le Cinéma

De 1992 à  2002, le cinéma malien a évolué d’une façon très paradoxale. Il a été d’une part très dynamique du point de vue de la production cinématographique et d’autre part très mal servi du point de vue de la distribution et de l’exploitation.

Dans le domaine de la production, le Centre National de Production Cinématographique (CNPC), malgré l’absence de budget de production, a produit plusieurs films dont: La fille de Tienfing de Djibril Kouyaté, Témoignages démocratiques, de Assane Kouyaté, Une mère des sables de Abdoulaye Ascofaré.

En coproduction, il y a eu la réalisation de Yelema 1et II,  Guimba, Maccadam Tribu, Tienfing, Taafé-fanga et La Genèse.

Le secteur privé a été également redynamisé. Le Mali est le seul pays qui a remporté 3 fois l’étalon du Yenenga au Fespaco de Ouagadougou. Parallèlement à ce dynamisme, le cinéma malien n’était approvisionné que par des films de violence et de petite vertu qui gangrènent notre jeunesse et insultent notre culture.

L’absence du métier de distributeur, l’absence d’une billetterie cinématographique, le manque de contrôle de l’importation des films, la piraterie des cassettes vidéo, le mauvais état des salles et le faible engagement politique dans le cinéma sont à l’origine des maux dont souffre notre cinéma.

Le Droit d’Auteur

Le Bureau Malien du Droit d’Auteur (BMDA) devenu BUMDA a connu une grande notoriété. De 1992 à 2002, le nombre d’adhésions est passé à 860 adhérents pour 4.523 œuvres déposées. Dans le cadre de la lutte contre la piraterie, l’Etat a subventionné le bureau à hauteur de 50.000.000F CFA pour l’acquisition d’un sticker. Une subvention annuelle de 100.000.000 F CFA a été accordée aux artistes pour compenser l’exploitation des œuvres du répertoire utilisé par l’ORTM.

Dans le cadre des actions judiciaires, 108 procédures de suspension d’exécution d’œuvres contre les usagers qui utilisent les œuvres sans autorisation ont été enregistrées, 220 procédures de recouvrement qui ont abouti souvent à des saisies conservatoires contre les mauvais payeurs ont été exécutées, 29 procédures contre la contrefaçon ont été engagées, plus de 100.000 cassettes pirates ont été incinérées.

La ratification des accords et conventions suivants a été effectuée. Il s’agit de l’accord sur les Droits de Propriétés intellectuelles qui touchent au commerce (ADPIC), de l’accord de Bangui sur la création de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI). Le WPPI pour la protection des artistes, interprètes et exécutants et les producteurs de phonogramme.

Le BUMDA a également participé à plusieurs rencontres nationales et internationales sur le droit d’auteur, la piraterie, la propriété intellectuelle, les connaissances traditionnelles.

Dieudonné Tembely

tembely@journalinfosept.com

Source : Commission politique de l’ADEMA-PASJ

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