Bilan de l’ADEMA-PASJ 1992-2002 : Les grandes crises politiques de l’époque et leur gestion par le régime AOK

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25ème anniversaire de: l’Adema : Le PASJ d’hier à aujourd’hui
La salle du palais de la culture lors des assises de l'Adema-PASJ (photo archives)

Dans un rapport de 250 pages produit par la Commission Politique de son Comité Exécutif, l’ADEMA-PASJ retrace son bilan de la gestion du Mali de 1992 à 2002. C’est un bilan qui n’a jamais été du reste publié. Votre journal s’est procuré une copie et se propose de vous faire revivre en plusieurs dossiers en fonction de l’actualité du moment, les soubresauts, les ombres et les lumières des dix premières années de la Démocratie malienne.  Dès son arrivée au pouvoir, l’ADEMA PASJ a dû faire face à de très nombreux défis qui étaient autant de crises héritées essentiellement de gestion calamiteuses du régime militaro-fasciste, du régime CMLN-UDPM, mais aussi des chantiers inachevés de la Transition. Il s’agissait entre autres des crises politiques, scolaires, sociales, celle du Nord et la crise des opérateurs économiques de décembre 1992. A celles-ci, il faut ajouter les procès crimes de sang et crimes économiques,  l’affaire du Trésor, la crise dans les forces armées et de sécurité  et la crise de la magistrature. Dans les lignes qui suivent et pour ce numéro, nous avons choisi de vous présenter le premier dossier consacré à ce bilan où nous faisons une analyse de la gestion ADEMA des différentes crises politiques auxquelles le parti  a fait face de 1992 à 2002.

Faut-il le rappeler, l’une des aspirations profondes du Peuple Malien et qui a été à la base de la Révolution de janvier et mars 1991 était l’instauration du multipartisme politique. Cette quête avait été satisfaite dès les premiers jours de la Transition dans l’Acte Fondamental    n°1 CTSP du 31 Mars 1991. Les élections générales organisées et gagnées par l’ADEMA-PASJ lui imposaient de gérer cette nouvelle situation. Cette gestion du pluralisme politique ne semblait pas devoir poser à priori de problèmes particuliers car, d’une part la victoire de l’ADEMA était large et sans bavure, d’autre part, le parti de l’Abeille avait décidé, bien avant les élections générales, qu’en cas de victoire, il ne générait pas seul. Il avait proposé, à des composantes du Mouvement Démocratique, le Pacte Républicain pour une gestion concertée des Institutions de la République. Hélas, les choses devaient s’avérer plus complexes et plus difficiles que prévues. La crise politique a pour ainsi dire duré tout au long de dix années de gestion de l’ADEMA. Elle était à la fois interne au parti et externe à l’ADEMA. Seules une vision forte des intérêts fondamentaux du pays et une conviction profonde dans les vertus du dialogue et de la concertation ont permis d’éviter le pire, de conforter ainsi et d’approfondir, malgré les multiples défis, la démocratie malienne et de conclure par une alternance sans heurt.

 

LE PACTE REPUBLICAIN

Alors que rien ne l’y obligeait tant sa victoire était large, l’ADEMA a signé avec les partis démocratiques qui le souhaitaient un Pacte Républicain pour la gestion concertée des Institutions de la République et, partant, du pays. Ce Pacte a été signé par l’ADEMA, l’US-RDA, le PDP, l’UFD, le RDT et  l’ADES. Les signataires, regroupés dans un front dénommé “Partis signataires du Pacte Républicain (PSPR), avaient pour objectif de promouvoir l’avènement d’une société démocratique au bénéfice du Peuple tout entier à travers notamment: l’harmonisation de leurs orientations politiques, économiques, sociales et

Culturelles, l’information et la concertation dans l’application du programme du Gouvernement, l’information sur le Gouvernement, la maîtrise des défis et la conjugaison des efforts, des différents partis signataires pour la solution des crises, dans la gestion des institutions. Si les ambitions des PSPR étaient nobles et admirables, à la pratique, les principes qui les soutenaient s’avérèrent difficiles à appliquer, compte tenu de l’inexpérience et du manque de cohésion des protagonistes. Cela est apparu très vite dès les premiers pas des premiers gouvernements de la troisième République.

 

LE GOUVERNEMENT DE YOUNOUSSI TOURE

Le premier gouvernement de la IIIème  République formé par le Premier Ministre Younoussi Touré, précédemment Directeur National de la BCEAO Mali, était considéré comme le gouvernement PSPR. En effet, composé le 9 juin 1992 de 19 membres, il comprenait des représentants de l’ADEMA, de l’US-RDA, du PDP, du RDT, des MFUA (Mouvements et Fronts Unifiés de l’Azawad) et de la Société Civile, dont quatre ministres d’Etat (1 Adema, 1 US-RDA, 1 PDP et 1 Société Civile). Dès son entrée en fonction, ce gouvernement sera confronté à de multiples crises sociales qui se transformèrent souvent en crises politiques: crise du Nord, grève de l’UNTM, crise des opérateurs économiques aggravée par l’affaire dite du Trésor, crise des partants volontaires à la retraite, les revendications de l’Association pour la Défense des victimes de la répression (ADVR) et surtout la crise scolaire.

Ce premier gouvernement, inexpérimenté, n’a pas bénéficié du soutien efficace attendu de la mobilisation effective des PSPR, plus attentifs à la compétition pour l’occupation de certains postes stratégiques dans les services publics. Seulement dix mois après son installation et sous les coups de buttoir des crises successives, notamment la crise scolaire qui a atteint son paroxysme le 5 avril 1993, avec l’incendie de l’Assemblée Nationale. Le premier gouvernement de la IIIè République a rendu sa démission le 9 avril 1993.

Le Premier Ministre démissionnaire expliquait ainsi sa décision: “C’est après une analyse approfondie de la situation qui prévaut, après avoir, identifié l’ensemble des menaces qui pèsent sur la stabilité des institutions républicaines et l’avenir même du processus démocratique au Mali, du fait des blocages politiques ainsi crées à travers la situation scolaire que j’ai décidé de présenter la démission de mon gouvernement, ce vendredi 9 avril 1993″. Il ajoutait ” La possibilité est ainsi donnée au Président de la République de prendre une nouvelle initiative en direction des démocrates et des patriotes pour qu’ils participent, dans l’unité retrouvée, à l’œuvre de construction nationale”. C’était clair. L’ouverture politique devait être plus large pour retrouver la paix sociale et construire le pays. Les PSPR étaient fragilisés. Ils n’ont pas répondu aux attentes. Il fallait en tirer les leçons politiques. C’est ce qui a été fait dans le deuxième gouvernement de la IIIe République.

 

LE GOUVERNEMENT DE ABDOULAYE SEKOU SOW

Le deuxième gouvernement de la IIIè République fut formé par Abdoulaye Sékou Sow, nommé Premier Ministre le 12 avril 1993. Il était composé de 22 membres au lieu de 19 précédemment. Il a vu l’entrée de deux nouveaux partis, le CNID Faso Yiriwaton et le RDP, répondant en cela, au souci de large ouverture dont la nécessité apparue avait amené le premier gouvernement à démissionner. Ces deux partis avaient, après négociation, accepté le 14 avril d’entrer au gouvernement. L’ouverture était d’autant plus significative que le CNID était dans l’opposition à l’Assemblée Nationale. De plus, le CNID avait pris le pas sur l’US-RDA dans la hiérarchie du gouvernement, ce qui ne sera pas, on le verra, sans conséquence. En effet, le nouveau gouvernement comprenait: ADEMA 10 portefeuilles dont 1 ministre d’Etat, CNID 3 portefeuilles dont 1 ministre d’Etat, US-RDA 2 portefeuilles, RDP 2 portefeuilles, PDP 1 portefeuille, MFUA 1 portefeuille, RDT  1 portefeuille, Société civile 2 portefeuilles.

Le fait que le CNID ait pris l’ascendant sur l’US RDA qui, lui, avait signé le Pacte

Républicain, a amené ce dernier à quitter d’abord les PSPR, puis le gouvernement qui fut remanié le 7 novembre 1993 avec un gouvernement plus réduit de 18 membres seulement dont 1 ministre d’Etat (ADEMA). Dès lors, il apparaissait clair que les jours de ce second gouvernement étaient comptés, surtout que les problèmes sociaux avaient continué à se poser. L’AEEM qui avait observé une période d’accalmie entre avril et décembre 1993, s’était engagée dans la voie de la radicalisation à partir de janvier 1994 contre les critères de bourses. En plus, la dévaluation du F CFA était intervenue à Dakar lors de la réunion au sommet d’Air Afrique au début du mois de janvier 1994. Ce qui devait arriver, arriva.

 

LA CRISE DU 2 FEVRIER 1994

Dix mois après sa mise en place, comme pour le premier gouvernement, le premier ministre Abdoulaye Sékou Sow rendit sa démission et celle du gouvernement le 2 février 1994, à la suite des barricades dressées par l’AEEM. Cette fois-ci, le partant expliqua son geste par un complot ourdi contre sa personne par le Comité Exécutif de l’ADEMA. Ce qui n’était pas exact. Que le Premier Ministre ait eu maille à partir avec certains membres du CE, est indéniable. Mais il avait le soutien de la grande majorité des membres de la direction du parti. Par contre, la pression des évènements a été telle que beaucoup d’observateurs croyaient venue la fin du régime ADEMA. Cela peut expliquer bien des choses. Et justement l’une des grandes fiertés de l’ADEMA PASJ a été de n’avoir jamais cédé à la panique et surtout d’avoir toujours fait face à ses responsabilités, toujours fait front. La situation créée par le départ de l’US-RDA et la démission du Premier Ministre Abdoulaye Sékou Sow dans les conditions de tension socio -politique extrême de janvier et février 1994, a amené les démissions successives du RDP, puis du CNID du gouvernement. C’était le point culminant de la crise de février avec un isolement politique presque complet de l’ADEMA/PASJ.

Beaucoup se sont alors demandé si ce n’était pas la fin des PSPR et de la gestion concertée des Institutions. De toute évidence, un coup rude avait ainsi été porté à l’idée même de gestion concertée des Institutions si chère à l’ADEMA, en même temps qu’une tentative machiavélique d’isolement du Parti Africain pour la Solidarité et la Justice était entreprise. Mais l’ADEMA, fidèle à ses principes et à ses convictions politiques profondes, a continué à rechercher le dialogue, la concertation, l’unité de tous les démocrates pour la construction nationale. Cependant, les départs successifs des deux Premiers Ministres de la IIIè République ont révélé aussi des problèmes internes au sein du parti lui-même ainsi que des difficultés dans les relations Parti – Exécutif, notamment Parti – Chef de l’Etat et Parti-Chef du Gouvernement.

 

GOUVERNEMENT DE IBRAHIM BOUBACAR KEÏTA : LE REFUS DE L’ISOLEMENT POLITIQUE ET LES CRISES INTERNES

La situation politique extrêmement tendue qui a vu la démission de Abdoulaye Sékou Sow avec l’éclatement des alliances politiques (PSPR) et gouvernementales (départ du RDP et du CNID) a contraint l’ADEMA à former un gouvernement non pas de fermeture, mais composé avec les quelques forces démocratiques et patriotiques encore disponibles. C’est dans ce contexte que le 3ème gouvernement fut formé après la nomination de Ibrahim Boubacar Keïta comme Premier Ministre le 4 février 1994. Un gouvernement resserré de 16 membres fut mis en place avec: 8 ministres ADEMA déclarés dont 1 ministre d’Etat, 1 ministre PDP, 1 ministre MFUA, 2 ministres issus des Forces Armées et de Sécurité et 3 ministres de la société civile. Cette composition traduit bien la volonté de l’ADEMA de ne pas s’enfermer dans une politique d’exclusion et de ne pas s’isoler des forces politiques et patriotiques. Au contraire, la recherche effectuée du partenariat le plus large possible pour assurer la gestion la plus concertée possible des problèmes du pays est ici manifeste. Ce gouvernement de combat a fait face. Il a fait face aux problèmes socio- politiques brûlants du moment: les problèmes dans les forces armées et de sécurité, notamment les activités de la coordination des sous-officiers, la dévaluation du F CFA intervenue le 12 janvier, le problème scolaire pour ne citer que ceux-là.

Du moment où beaucoup, croyant que la pirogue Mali allait chavirer, ont sauté par-dessus bord, l’ADEMA est resté à la barre pour la conduire, hors de la tempête, dans des eaux moins dangereuses. Ceci doit être considéré comme une contribution importante à la stabilité du pays, à l’ancrage de la démocratie dans notre pays. Ceci doit être une source de fierté pour le parti ADEMA. Pour illustrer davantage cet attachement à la concertation, l’ADEMA n’a pas hésité, devant la dégradation de la situation politique et sociale, à appeler les forces politiques et sociales autour d’un Programme Minimum de Gouvernement appelé “Programme minimum d’action pour la démocratie, le développement et la Solidarité”.

Ce programme minimum a été signé par plus de vingt partis politiques qui, dans leur déclaration en préambule de ce programme disaient: “Conscientes de leur responsabilité commune envers la Nation et convaincues que la profonde aspiration au changement qui a mobilisé toutes les couches sociales de notre pays en mars 1991, ne peut pleinement s’accomplir que dans le cadre d’une démocratie pluraliste et d’un Etat de droit renforcé, des forces politiques et sociales ont décidé, sans préjudice de leur identité respective, de s’associer autour d’un programme minimum d’action”. L’objectif majeur est de consolider le processus démocratique, de renforcer la confiance des citoyens dans les institutions républicaines, de préparer notre pays à aborder l’avenir dans des conditions de cohésion et d’équilibre internes harmonieux grâce à une croissance forte et solidaire”.

Les concertations régionales, organisées dans toutes les régions du pays ainsi que la synthèse nationale des concertations régionales organisées à Bamako du 7 au 9

septembre 1994, procèdent de la même quête de mise en commun des réflexions, des actions pour le développement harmonieux du Mali.

Signalons que le Pacte Républicain lui-même a été revivifié par la signature d’un Protocole d’Accord sur la Mise en œuvre du Pacte Républicain le 17 juillet 1995 par l’ADEMA, le RDT, le RTM (RAMAT), l’US-RDA et l’AMDP-Faso Dambé. C’est dire que l’ADEMA n’a jamais renoncé, malgré les contingences, à partager, à rassembler et à construire ensemble.

 

LES CRISES INTERNES

Avec l’arrivée du Gouvernement IBK, se posaient avec acuité les problèmes internes au sein du parti. D’une part, la gestion des crises, notamment la crise estudiantine, dans ses manifestations violentes de rue, par le Ministère de l’Administration Territoriale qui avait à sa tête, dès le départ, Mamadou Lamine Traoré, Ministre d’Etat, Ministre de l’Administration Territoriale et Président par intérim du parti ADEMA, avait été jugée insuffisante. D’autre part, les relations entre la direction du parti, notamment à travers son président par intérim avec le président de la République et le gouvernement, n’étaient pas des meilleures.

 

CREATION DU MIRIA

La préparation du 1er congrès ordinaire du parti allait donner l’occasion à de vifs débats internes au sein du parti. Ces débats ont abouti à deux décisions qui allaient avoir des conséquences importantes sur la vie du parti et sur le paysage politique malien.

La première, fut la sortie de Mamadou Lamine Traoré du Gouvernement, au très grand soulagement du Premier Ministre d’alors, Abdoulaye Sékou Sow.

La deuxième, décision fut de proposer le Premier Ministre IBK au poste de Président du parti pour réduire les incompréhensions entre la tête du parti et la tête du gouvernement. Cette décision entérinée par le 1er congrès ordinaire du parti en juillet 1994 qui avait élu IBK président à la tête d’un comité Exécutif de 23 membres, a immédiatement entraîné le départ de Mamadou Lamine Traoré et à sa suite de plusieurs membres du CE du parti pour former un nouveau parti: le MIRIA (Mouvement pour l’Indépendance, la Renaissance et l’Intégration Africaine). C’est le dénouement de la première grande crise interne du parti. Malheureusement, ce ne devait pas être la dernière.

 

CREATION DU RPM

Le Gouvernement d’IBK, malgré de nombreux succès sur le plan social, sécuritaire et économique, a subi des assauts répétés et croisés provenant à la fois de l’extérieur et de l’intérieur du parti. D’un côté Ibrahim Boubacar Kéita et son gouvernement que l’on avait tenté d’isoler complètement sur le plan politique, ont été jugés responsables des dérapages des élections générales de 1997. Cela lui a valu la vindicte de la quasi totalité de la classe politique, mais surtout de l’opposition regroupée dans la coordination des partis politiques de l’opposition (COPPO). De l’autre, à l’issue du deuxième congrès ordinaire du parti qui l’avait reconduit à la tête du parti, le Président -Premier Ministre IBK a été accusé d’avoir exclu certains militants “méritants” du Comité Exécutif, alors que lui-même ne s’occupait suffisamment ni du parti ni du gouvernement. Il est vrai qu’IBK avait déclaré lors de ce deuxième congrès ordinaire: “Je ne travaillerai pas avec des gens qui risqueraient de me planter un couteau dans le dos”. Ceux qui se sont sentis concernés par cette déclaration n’ont eu de cesse de réclamer un congrès extraordinaire pour “réparer les injustices et remettre le parti sur les rails”. Affaibli par les assauts du COPPO et déstabilisé par les attaques internes, IBK, lors de la Conférence Nationale préparatoire au Congrès Extraordinaire, a jeté l’éponge. Dans une déclaration fracassante qui a surpris plus d’un, IBK a rendu sa démission de toutes ses responsabilités dans le parti, en insinuant surtout qu’il était victime d’un coup dont tout le monde savait, disait-il, d’où il venait. Pour les observateurs de la scène politique, IBK venait de désigner Koulouba. C’est hélas, la deuxième crise interne du parti qui devait, elle aussi, être accompagnée du départ de plusieurs camarades pour former un autre parti politique, le RPM (Rassemblement Pour le Mali). Encore une fois, l’ADEMA “contribuait” à élargir le paysage politique malien. Le Congrès Extraordinaire qui s’en est suivi a porté Dioncounda Traoré à la tête du parti, pour rassembler les partisans du congrès extraordinaire et ceux qui s’étaient prononcés contre. Une partie de ces derniers avaient suivi IBK dans le RPM, notamment vingt-huit députés, apparemment sans consultation préalable avec les bases qui les avaient élus. L’élection de Dioncounda Traoré à la Présidence du parti avait aussi pour but de mettre fin au combat de positionnement de chefs des partisans du Congrès Extraordinaire, pour la tête du parti.

 

CREATION DE L’URD

Cette nomination a permis au parti de sortir du Congrès Extraordinaire dans de bonnes conditions en évitant des tiraillements inutiles. Cependant, à l’approche des élections présidentielles de 2002, le parti n’a pas su, malgré des efforts méritoires, éviter que les primaires et la convention qui devaient servir à désigner le candidat du parti ne divisent l’ADEMA-PASJ. Le refus du consensus et les dérapages dans l’organisation de la campagne électorale ont amené le parti à perdre les élections présidentielles. Cet échec a engendré une nouvelle scission au sein du parti. Des camarades ont estimé que le candidat du parti n’avait pas été suffisamment soutenu, mieux, qu’il a été même combattu et donc trahi.

Ils ont en conséquence décidé, contre l’avis de la très grande majorité des militants, de quitter le parti pour former un nouveau parti: l’URD (Union pour la République et la Démocratie). C’était la troisième crise interne du parti.

 

L’ADEMA, MALGRE LES CRISES

L’échec du parti aux élections présidentielles ne l’a pas empêché de venir en tête de tous les partis lors des élections législatives de 2002. C’est la preuve de l’implantation réelle du parti dans le pays, de l’attachement des militants à leur parti et, donc, sa solidité dans le paysage politique malien. Malgré les différentes crises internes au sein du parti, malgré les attaques venues de tous côtés, l’ADEMA est resté débout, dynamique, toujours à la pointe du combat, ouvert aux autres démocrates et patriotes. Il est resté ouvert dès le début alors même que les élections lui avaient donné une très large majorité. Il est resté ouvert même lorsqu’en 1997, à l’occasion des élections législatives, le risque d’un parlement monocolore ADEMA était très réel pour tous les observateurs nationaux et internationaux de la vie politique malienne.  L’ADEMA PASJ n’a pas hésité alors à porter sur ses propres listes parfois, au détriment de ses propres militants qui ont été invités à céder leurs places, des candidats de l’opposition qui n’avaient aucune chance d’être élus autrement. Ces opposants, élus sur listes ADEMA, ont retrouvé toute leur liberté d’opposants une fois franchies les portes de l’Assemblée Nationale. Ceci est réel. Ceci est unique dans les annales de la politique sur le plan mondial. Les militants du Parti Africain pour la Solidarité et la Justice ont eu le courage et la lucidité politique de cet acte, évitant ainsi à notre démocratie des périls certains. Ils doivent en être fiers. Ils en sont fiers, ce fait aurait pu engendrer une autre crise politique interne. Il n’en a rien été.

Aujourd’hui encore, l’ADEMA reste un parti ouvert, un parti de dialogue, un parti de concertation, toujours prêt à réaliser le rassemblement le plus large sur la base des valeurs fondamentales de démocratie, de justice, de travail, de solidarité, dédié au développement du Mali et de l’Afrique toute entière dans un monde de paix, de sécurité et de prospérité.

Tel est l’ADEMA-PASJ, qui contrairement à beaucoup d’autres, n’est et ne sera jamais le parti d’une personne, d’un clan. C’est cela aussi la force de l’ADEMA et qui donne tout son sens au slogan “ensemble, construisons le Mali.

A suivre…

Dieudonné Tembely

Tembely@journalinfosept.com

Source : Commission Politique de l’ADEMA-PASJ

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4 COMMENTAIRES

  1. AOK n’a pas commencer par le commencement en évitant les dossiers qui devraient aplanir les insuffisances. Un Professeur qui n’a jamais pu mettre en route l’école que lui même avait mis dans la rue pour faire partir Moussa. AOK est le paradoxe de l’histoire, il paiera ici bas ces actes horribles qu’il a posé avant de partir.
    NB: AOK a semé la graine de destruction du Mali et cela viendrait inexorablement dans un futur très proche. Je reste certain qu’il regrette aujourd’hui.

  2. Merci Tembely d’avoir mis cela à la disposition des gens. c’est une expérience que le régime actuel et futurs pourront exploiter.

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