Bilan de l’Adema/pasj 1992-2002 : Ce qui a été fait

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“Une ambition… pour le Mali” est la mémoire de la gestion des affaires publiques par l’Adéma/PASJ de 1992 à 2002.

Plus de trente ans après la fin du régime Adéma/PASJ, il devenait étonnamment difficile d’interroger son bilan de gestion, de l’apprécier avec lucidité, de l’analyser froidement, que de le célébrer sans susciter de débats passionnés. Chose remarquable, pour un projet politique fondé sur les valeurs de travail, de solidarité et de justice qui a mobilisé toutes les compétences nationales acquises au confort de la démocratie et du bien-être des Maliens.

Il s’est très peu raconté, en fin de compte, pour ce qu’il a été. Pourtant, depuis juin 2022, c’est chose faite avec la publication du livre-bilan intitulé “Bilan de l’Adéma/PASJ (1992-2002) : Une ambition… pour le Mali”. Un livre-bilan qui n’est pas un classique, pour la simple raison qu’il obéit à la fois aux rigueurs d’écriture d’une publication scientifique, d’un projet politique et même d’un article journalistique.

Un livre de 334 pages qui retrace les grandes réalisations effectuées par le régime d’Alpha Oumar Konaré, ex-président de l’Adéma/PASJ, président de la République du Mali de 1992 à 2002. Cela, pour rappeler l’importance d’un écrit en cette période de tentatives de réécriture, de falsification et de confiscation de notre Histoire récente, par certains restaurateurs nostalgiques.

Pour rappel, il a fallu le 26 mars 1991 pour que les vrais continuateurs de l’œuvre du président Modibo Kéita viennent au pouvoir, afin de le réhabiliter et de poursuivre ses œuvres. Ce qui leur vaut aujourd’hui la colère de ceux qui ont éliminé l’élite politique et militaire qui a conduit notre pays à l’indépendance ; de ceux qui ont massacré des centaines de jeunes scolaires, pour la plupart, qui ne demandaient que l’instauration du multipartisme, des libertés publiques, bref un mieux-être.

L’Adéma/PASJ est le seul parti politique malien, à ce jour, à avoir conçu et réussi à mettre en œuvre un programme politique en deux mandats, sans interruption. Il a eu le mérite, mais également la périlleuse charge d’avoir expérimenté l’exercice du pouvoir dans un contexte démocratique et multipartiste intégral, non sans difficultés (fortes adversités externes et épiques chocs de courants politiques à l’interne).

En dépit de tous ces défis, le parti a tenu bon, et qui plus est, a ouvert la participation à l’exercice du pouvoir d’autres formations politiques, y compris celles de l’opposition (UDD, Cnid/Fyt)

La IIIe République dont le parti Adéma/PASJ a conduit les premiers pas, a réussi à relever le défi de la paix au nord de notre pays, en cultivant le dialogue et la concertation dans un cadre démocratique. L’organisation de la “Flamme de la paix” à Tombouctou, pour conforter la paix retrouvée, aura fortement contribué à la résolution du problème du Nord de notre pays. Comme quoi, seul un pouvoir démocratique peut réussir à ramener la paix dans notre pays. Ce que beaucoup d’analyses présentaient comme un irrédentisme nomade, à l’époque, a trouvé une solution démocratique concertée pour que soit préservé et conforté le Mali Un, mais Pluriel. Cela est à l’actif de l’Adéma/PASJ et de ses alliés.

Il est bon de préciser ici que la “Flamme de la paix” tant commentée par certaines méchantes langues, n’a jamais été orientée contre les armes de notre Armée nationale, elle a plutôt concerné les armes récupérées et beaucoup plus d’armes obsolètes. N’en déplaise aux bonimenteurs, aux falsificateurs de notre histoire récente !

Ce bilan non exhaustif que nous tenterons de résumer ici, décrit le remarquable et rapide enracinement démocratique malien, avec la réussite de la première alternance au pouvoir, survenue dans le respect de notre Constitution. En dotant le Mali d’institutions crédibles et inscrites dans la durée, l’Adéma/PASJ a enraciné la démocratie au Mali de façon presqu’irréversible. En assurant de façon résolue la sécurité de tous et du territoire national, l’Adéma/PASJ a donné au peuple malien les moyens de garantir sa marche vers le développement.

En bâtissant un cadre plus favorable à l’atteinte d’une sécurité alimentaire durable et en s’appuyant sur des investissements publics structurants, ce sont les bases d’une croissance à la fois soutenue et inclusive qui ont été jetées. En œuvrant pour une amélioration continue des services de santé et d’éducation, l’Adéma/PASJ a offert à la jeunesse, les meilleures chances de préparer l’avenir.

En optant pour la réalisation de grandes infrastructures routières (bilan du premier quinquennat jugé “globalement goudronné” par feu Mamadou Lamine Traoré, l’un des plus virulents détracteurs du régime Konaré), il a assuré le désenclavement intérieur et extérieur.

Opérateur de la réconciliation, bâtisseur d’une armée républicaine et d’une justice indépendante

L’Adéma/PASJ a été l’opérateur de la réconciliation. Il s’est employé à ce que l’autorité de l’Etat soit affirmée, contrôlée et acceptée par tous. Il a veillé à ce que les lois de la République soient connues de tous et que nul ne soit au-dessus des lois. Il a tenté de relancer l’économie nationale rendue possible par la libéralisation et l’appui aux initiatives économiques individuelles et collectives, la justice et la solidarité qui se doivent dans la répartition des richesses produites, la lutte contre la corruption et le gaspillage, la décentralisation des pouvoirs qui formera les cadres vivants de la participation du plus grand nombre des citoyens aux affaires de la cité. Il a affirmé son engagement constant à la réalisation de l’intégration africaine.

L’Adéma/PASJ a compris très tôt que l’unité de notre pays se décide dans la réconciliation achevée de notre peuple et de son armée. C’est pourquoi, il a consenti d’importants efforts dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie et de travail des Forces armées et de sécurité. Aussi, le malaise au sein des Forces armées et de sécurité, confrontées aux effets de la crise économique et de l’injustice sociale, a été traité avec pédagogie et fermeté.

En 2002, à la fin des deux quinquennats de l’Adéma/PASJ, l’Armée nationale et les Forces de sécurité avaient été totalement réhabilitées, pour leur contribution de qualité à l’avènement de la démocratie et à son enracinement, et ce malgré leur état de délabrement matériel et moral résultant de l’ère GMT.

Elles avaient retrouvé le chemin de l’honneur et leurs missions traditionnelles leur avaient été rendues, à travers l’amélioration de l’outil de défense, l’élaboration des textes législatifs régissant les droits civils et politiques des militaires et qui concernaient aussi la mission de l’Armée à la défense de l’intégrité territoriale et des acquis démocratiques, l’amélioration de la solde des militaires.

Il est important de rappeler qu’au lendemain du 26 mars 1991, la situation de notre Armée nationale était caractérisée par l’état de délabrement, voire de ruine de toutes les casernes militaires, par le très bas niveau de rémunération du personnel, par l’état vétuste du matériel et enfin, par l’effritement de la discipline, facteurs ayant entraîné la révolte de la troupe, à travers une coordination des sous-officiers contestataires.

Aucune démocratie ne saurait être construite avec une Armée inquiète, culpabilisée. Nous avons travaillé à renforcer les vertus républicaines de notre Armée. Une des recettes de l’Adéma/PASJ qui a pu éviter à son régime le coup d’Etat militaire. Si les coups d’Etat militaires sont la conséquence de la mauvaise gouvernance, comme certains tentent de les justifier, admettons donc que la gouvernance de l’Adéma/PASJ a été presque sans reproche majeure.

Nous avons compris, à l’Adéma/PASJ, que la réconciliation se décide aussi dans une Justice indépendante et équitable. Il s’agissait de restituer à la justice son indépendance, de rénover l’institution judiciaire, de rétablir un vrai pouvoir judiciaire à côté du législatif et de l’exécutif en bonne harmonie avec ceux-ci, de restaurer la crédibilité des décisions de justice de manière que le citoyen se reconnaisse dans la justice de son pays.

C’est en cela que la chose jugée y gagne en crédibilité. La justice ayant besoin de s’exercer dans un climat de sérénité, nous avons apporté les améliorations nécessaires aux conditions de vie et de travail du personnel judiciaire. Pour rappel, les émeutes de 1991 ont libéré certaines énergies destructrices chez les citoyens, qui avaient érodé brutalement l’autorité de l’Etat.

La perte de confiance à l’égard des institutions, la remise en cause de leur neutralité et de leur efficacité quant à la garantie des libertés individuelles et collectives avaient développé des réflexes d’une justice privée attentatoire à l’esprit démocratique et à l’Etat de droit. Avec l’Adéma/PASJ, notre pays a opéré beaucoup de changements, même si les attentes étaient plus nombreuses.

“Nous aurions souhaité faire plus, nous aurions pu faire plus si la compréhension avait été plus grande, plus solidaire, de la part de certains de nos frères. Nos tâches essentielles étaient de rétablir progressivement, de façon pédagogique, l’autorité de l’Etat, l’unité nationale, la sécurité, la stabilité du pays, la paix sociale. De grandes réformes économiques ont été opérées, de grands programmes engagés”, dixit le camarade président Alpha Oumar Konaré, à la fin de son second mandat en juin 2002.

Ce que l’Adéma/PASJ a accompli, l’a été grâce au soutien, à la fidélité et à la constance d’autres forces sociopolitiques du Mali et des partenaires étrangers qui ont adhéré à sa vision et à son projet de société. Le Pacte républicain pour la gestion concertée des institutions de la République dont les signataires se sont regroupés au sein des “Partis signataires du Pacte républicain”, ainsi que la CNDP (Convergence nationale pour la démocratie et le progrès) sont passés par là. Nous pouvons citer, entre autres, quelques formations politiques bénéficiaires dont RDP, Cnid-Fyt, US-RDA, PDP, UFD, Parena, Mouvement des citoyens et cercle des démocrates (MC-CDR), Ramat, PDJ, Bara. Pour parvenir à ces résultats ci-dessus mentionnés, il a fallu vaincre ou contourner des obstacles, des épreuves douloureuses.

L’Adéma/PASJ a su négocier avec les organisations syndicales et scolaires, les organisations professionnelles, tous les autres partenaires sociaux, tous les acteurs du développement de ce pays, les contrats spécifiques d’excellence, de solidarité et de développement pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des populations. La concertation a été le maître mot de notre politique, en jouant les règles de la rigueur, de la bonne gestion, de la transparence, de la solidarité et de la justice.

Sauvegarde du régime républicain

Nul n’ignore l’héritage catastrophique du régime UDPM-CMLN du général Moussa Traoré. Mais, l’Adéma/PASJ a réussi à affronter et à vaincre toutes les difficultés pour redresser le pays, grâce au courage militant et patriotisme de l’ensemble des forces vives qui ont accepté de porter les charges de la gestion des affaires publiques avec lui. Ensemble, nous avons laissé un pays en paix, sur la voie de l’émergence qui se trouve, aujourd’hui, malheureusement secoué de convulsions, comme un grand malade.

Le Mali est une grande pirogue. “Le Mali peut tanguer, mais le Mali ne chavirera pas”, dit le légendaire dicton. De grandes difficultés nous assaillent aujourd’hui. Des épreuves plus grandes pourront surgir. Aucun de ses occupants ne devrait souhaiter qu’elle chavire. Plus qu’hier, ensemble, les Maliens les moyens d’affronter et de transcender ces autres épreuves imposées à notre pays. Nous pouvons y faire face, si nous restons mobilisés et unis, de façon sereine et déterminée. Car, personne ne fera le Mali à la place des Maliens.

L’Adéma/PASJ convie les Maliennes et les Maliens de l’intérieur comme de la Diaspora, plus que jamais à être plus solidaires, plus tolérants, à se mettre ensemble en vue de construire un avenir meilleur et plein d’espérance. Il en appelle à toutes les forces vives du pays acquises aux valeurs démocratiques et républicaines, à plus d’union, et à ne se tromper ni de combat, ni d’adversaire et à défendre les idéaux de mars 1991, et parmi ces idéaux l’acceptation de l’effort, le travail, le respect de la parole donnée, le respect du serment, le respect de l’autre, le respect de l’aîné et des parents. Au regard des constituants de son bilan, il apparaît que la mise en œuvre du Programme de société de l’Adéma/PASJ a nettement contribué à l’amélioration des conditions de vie des citoyens dans les domaines économiques, social et culturel.

C’est ainsi qu’en 2002, le Mali était incontestablement devenu un pays apaisé réconcilié, uni et apaisé vivant et allant de l’avant. Mais aussi et surtout “gouvernable” ; le pouvoir ne rebutait ni ne faisait plus peur. Il attirait même plus. A telle enseigne que plus d’une vingtaine de candidats ont compéti pour la Magistrature suprême en avril 2002. Les bases essentielles d’un développement social, économique, culturel, harmonieux et solidaire étaient également posées, mais qui devraient être consolidées et poursuivies.

Au vu de tous les défis relevés, on peut estimer que le plus grand mérite de la gestion Adéma/PASJ aura, sans doute, été d’avoir contribué à sauvegarder le régime républicain ainsi que la démocratie pour l’instauration desquels notre peuple a consenti les plus grands sacrifices. Le plus gros des forces et du temps avait été consacré à ces tâches impérieuses dans le contexte particulier des premiers pas de la IIIe République. En définitive, la gestion du pouvoir Adéma/PASJ a renouvelé et imposé des valeurs essentielles dont la solidarité et le partage symbolisés par l’expression “Ensemble”. Au point que ces concepts, sont devenus incontournables dans le discours de l’ensemble de la classe politique malienne et même en dehors.

Sur la base de son expérience de l’exercice du pouvoir, concrétisé par son bilan édifiant à tous points de vue, l’Adéma/PASJ, conscient de son rôle historique, continuera à apporter sa contribution au développement du pays, à quelque niveau que ce soit. Sinon, d’aucuns prédisaient en juin 1992, un effondrement du pouvoir Adema au bout de six mois, tellement les difficultés semblaient insupportables et l’avenir incertain.

Un exemplaire du livre a été gracieusement offert à chaque président d’institutions et d’organes de la Transition, et jusqu’à date, aucun chapitre n’a été contesté.

Pour le témoignage de l’histoire, voilà ce que nous avons pu réaliser ensemble, avec d’autres forces vives “Bilan de l’Adéma/PASJ (1992 à 2002) : Une ambition pour le Mali…” disponible dans les librairies et au siège national du Parti.

Yaya Sangaré

Secrétaire général du comité exécutif – Adéma/PASJ

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2 COMMENTAIRES

  1. Yaya et sangare le bilan de l’ADEMA-PASJ est la creation des premiers fonctionnaires milliardaires au Mali et la DEMOCRATISATION DE LA CORRUPTION ET DU NEPOTISME. Voici pourquoi depuis 2002 l’ADEMA-PASJ est devenu faiseur de rois et grand mangeur du Gateau-Mali

  2. Avec ce bilan largement positif, l’ADEMA PASJ a perdu le pouvoir en 2002.
    À rappeler que le pouvoir d’un parti politique n’est pas à la présidence de la République, mais à l’assemblée nationale.
    UN PARTI POLITIQUE EST DÉTENTEUR DU POUVOIR QUAND IL A LA MAJORITÉ ABSOLUE À L’ASSEMBLÉE NATIONALE.
    Il peut ou non soutenir un candidat pour les élections présidentielles.
    Cette incapacité à dissocier l’assemblée nationale de la présidence de la République a facilité la perte du pouvoir de l’ADEMA PASJ.
    Son premier président et président de la République sortant en 2002 a conseillé aux dirigeants du parti de ne pas présenter de candidat,si AMADOU TOUMANI TOURE se présentait.
    Il savait face à AMADOU TOUMANI TOURE, le parti allait se disperser, s’il présentait un candidat.
    Présenter un candidat contre ATT, c’est en faire un adversaire.
    Le soutenir, c’est faire de lui le candidat du parti.
    S’il gagne contre le candidat de l’ADEMA PASJ, il fera en sorte que le parti n’ait pas la majorité absolue pour ne pas à subir la cohabitation.
    S’il est candidat du parti, naturellement, il n’aurait pas vu d’inconvénient que le parti ait la majorité absolue.
    ALPHA OUMAR KONARE,L’UN DES HOMMES POLITIQUES LES PLUS RUSÉS,N’A PAS ÉTÉ ÉCOUTÉ.
    On l’a même combattu.
    Cinq ans après et l’ADEMA PASJ et son candidat de 2002 SOUMAILA CISSE ont soutenu ATT.
    Ils ont eu la majorité absolue à l’assemblée nationale puisque entre temps l’ADEMA PASJ a perdu son candidat SOUMAILA CISSE qui a créé son parti.
    ADEMA PASJ et l’URD ont soutenu ATT en 2007.
    Les deux partis politiques réunis avaient la majorité absolue à l’assemblée nationale.
    Ils avaient le pouvoir que l’ADEMA PASJ devrait garder, s’il avait décidé de ne pas présenter de candidat.
    Des idées farfelues ont circulé qui consistent à dire qu’un grand parti politique comme l’ADEMA PASJ doit obligatoirement présenter un candidat.
    C’est oublier que le candidat du parti peut gagner les élections présidentielles, mais le parti peut perdre la majorité absolue, vice versa.
    L’exemple, C’est MACRON en 2022.
    MITTERAND et CHIRAC ont subi la cohabitation.
    Ce qui signifie que malgré qu’ils soient élus président de la République, leurs partis politiques ont perdu le pouvoir.
    On aurait écouté ALPHA OUMAR KONARE, celui qui a installé l’ADEMA PASJ sur toute l’étendue du territoire, le parti serait actuellement au pouvoir car l’expertise de ses cadres aurait permis à ATT d’éviter des erreurs qu’il a faîtes aboutissant au 22 mars 2012.
    L’ADEMA PASJ n’a pas été sanctionné par le peuple malien.
    C’est l’inintelligence politique de ses dirigeants du moment à la tête desquels DIONCOUNDA TRAORE qui a fait perdre le pouvoir à l’ADEMA PASJ.
    On devrait savoir comme a essayé de faire comprendre ALPHA OUMAR KONARE qu’ATT est le candidat naturel du mouvement démocratique.
    À sa chute, les thuriféraires de MOUSSA TRAORE l’ont fait comprendre aux maliens.

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