Aucune femme ne figure sur la liste du bureau de coordination nationale du Mouvement Benkan du richissime Seydou Coulibaly, même s’il reste deux postes à pourvoir. Ce qui constitue une discrimination envers les femmes qui constituent pourtant plus de la moitié de la population.
Les femmes du Mali, méprisées par le Mouvement Benkan, c’est un constat fait par plusieurs observateurs à la publication de la décision n°2021-0001/P.BENKAN du 20 mai 2021, portant nomination des membres du bureau de coordination nationale.
Sur la vingtaine de membres (23 au total), ne figure aucune femme même s’il reste deux postes à pourvoir (les 9e et 10e vice-présidences). Ce qui constitue ni plus ni moins une discrimination envers les femmes.
Par la composition du bureau de sa coordination nationale, le Mouvement Benkan relègue les femmes au second plan. Ce qui constitue une conception moyenâgeuse de la gestion du pays, et révèle à la face du monde le caractère machiste de ce mouvement.
Faut-il croire que l’élection de Seydou Coulibaly à la tête du Mali mettrait fin à la présence des femmes dans les sphères de décision ? Ceci remettrait en cause tous les acquis obtenus par les femmes et constituerait un véritable recul pour la société malienne.
Sinon comment expliquer l’absence de femmes dans le bureau de coordination nationale du mouvement Benkan, quand on connaît le poids et le rôle de la junte féminine au Mali ?
En mettant en place le bureau de coordination nationale du mouvement Benkan, Seydou Mamadou Coulibaly et potentiel candidat à l’élection présidentielle vient de commettre une faute politique. Car les femmes pourront l’interpréter comme un mépris et un manque de considération. Ne dit-on pas que tout ce qui se fait à ton absence est contre toi.
Pourtant, nulle n’ignore le rôle que jouent les femmes lors des différentes élections. C’est ce qu’ont compris les partis politiques qui, en plus de la présence des femmes dans les bureaux politiques, ont mis en place des mouvements nationaux de femmes. Elles sont les principales bénéficiaires de la reconnaissance au poids et au rôle de la femme. Sans oublier que le Mali a adopté la loi n°2015-052/ du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives.
Abdrahamane SISSOKO