Bavures policières à Bamako : Les populations civiles désarmées prises pour cible

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Alors que les deux tiers du territoire national sont occupés par une bande de rebelles et de terroristes, la police malienne est là à réprimer violemment une simple manifestation des populations civiles désarmées à Bamako. Quelle bizarrerie éhontée ? C’est pour dénoncer cet acte que, le lundi dernier, à la Maison de la presse, le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), la Coalition des forces patriotiques (Cofop) et l’Adéma-Association ont rencontré les hommes des médias. Il s’agissait de dénoncer la bavure policière que leurs militants ont subie, le vendredi 16 novembre, à la Bourse du travail. Ce fut sous l’égide de Tiébilé Dramé du Parena et Oumar Mariko du parti Sadi.

Sans détour, l’opposition malienne s’est élevée contre ce comportement de la police d’un  autre âge, à  savoir la violence perpétrée par celle-ci sur des manifestants pacifiques réunis à la Bourse du travail de Bamako Coura, le vendredi 16 novembre dernier. Ce, sur instruction du nouveau gouverneur de Bamako avec l’accord sous-entendu du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général de brigade Salif Traoré et du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga.

En effet, le lundi 19 novembre 2018, à travers une conférence de presse, l’opposition, réunie  au sein du Front de sauvegarde de la démocratie (FSD) et de la Coalition des forces patriotiques (Cofop), a fait une déclaration officielle à l’intention de l’opinion nationale et internationale pour les tenir au courant de la répression policière de leur manifestation pacifique qu’elle voulait tenir dans l’enceinte de la Bourse du travail, le vendredi 16 novembre dernier.

Selon les conférenciers, cette manifestation, violemment réprimée par la police avait pour but de porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale des attitudes liberticides et antidémocratiques du pouvoir en place. Selon les leaders de l’opposition, l’intention était de tuer ou blesser leurs militants pour les dissuader à organiser de telles manifestations.

Selon Tiébilé Dramé, ce sont les porteurs d’uniformes qui ont “délibérément” jeté des grenades lacrymogènes pour disperser les participants. Ce fut “sans sommation et sans chercher à parlementer contrairement à toutes les règles du maintien d’ordre”.

Cette violence s’est soldée par l’arrestation de plusieurs manifestants avec des blessés dont un grièvement,  à savoir le  député  Amadou Araba Doumbia du parti Sadi. Les interpellés  s’appellent Saïdou Touré, 38 ans et Bassidi Haïdara, 28 ans. Au moment où mettions sous presse, ils étaient incarcérés au commissariat du 1er arrondissement de Bamako.

L’honorable Amadou Araba Doumbia est député à l’Assemblée nationale et membre du bureau politique du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi). Il sortait d’un entretien avec le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga. “Son macaron d’élu national était accroché sur son boubou blanc. Il a été violemment frappé à coups de bâtons et de matraques. Admis à la Polyclinique Pasteur, après un passage aux urgences du CHU Gabriel Touré, le sang coulait de son nez et de sa bouche suite aux coups de matraques et de coups de pieds qui lui ont été assénés”, ont expliqué les conférenciers.

Selon eux, il a été ordonné à la police de gazer des grandes personnalités à l’image du Pr. Ali Nouhoum Diallo, l’honorable Soumaïla Cissé, Mme Sy Kadiatou Sow, Djibril Tangara, Mohamed Ali Bathily, Choguel Kokalla Maïga, Housseini Amion Guindo, Me Mountaga Tall, Me Hassane Barry, Djiguiba Kéita PPR, Oumar Mariko ou Mme Coulibaly Kadiatou Samaké qui étaient tous là.

“Nous condamnons avec la dernière énergie la répression barbare planifiée par les plus hauts responsables du régime. Cette agression barbare ne restera pas sans conséquences. D’ores et déjà, les responsables des organisations signataires tiennent Ibrahim Boubacar Kéita, Soumeylou Boubèye Maïga et le général Salif Traoré (ministre de la Sécurité du régime) pour responsables de cette violence que rien ne justifie”, a déclaré Tiébilé Dramé pour qui le gouvernement veut faire passer par la force ses projets de réformes pour se maintenir à tout prix en place puis déstabiliser le Mali.

Amaye Maki

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