Bataille successorale ouverte au RPM : Qui de Tréta ou Maïga, pour remplacer IBK ?

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Dr Bocari Tréta et Abdoulaye Idrissa Maïga
Dr Bocari Tréta et Abdoulaye Idrissa Maïga

Aujourd’hui, la cohésion au sein du Rassemblement Pour le Mali (RPM)  est à rude épreuve du fait des agissements peu courtois de certains de ses cadres, dont son secrétaire général Dr Bocari Tréta. Après avoir perdu la confiance du président de la République,  ces cadres tentent par tous les moyens de faire main basse sur le parti pour obliger le Président à composer avec eux. C’est pourquoi, ils multiplient les coups bas pour prendre le contrôle effectif du parti.

L’adversité, du moins l’inimitié, entre Dr Bocari Tréta, secrétaire général du parti et son adjoint, Abdoulaye Idrissa Maïga, ont tendance à dépasser le stade de bisbille pour être de conflit ouvert, au point d’énerver le patron des Tisserands, le président de la République, El Hadj Ibrahim Boubacar Kéïta. A en croire nos sources, la situation commence à influer négativement sur le fonctionnement normal des structures du parti. Surtout en cette période cruciale de renouvellement de ses organes, notamment les bureaux des Comités, Sous-sections et Sections à travers le pays. Nos sources indiquent que l’homme, dont la voix porte, tente d’influer sur le processus de renouvèlements des instances. Aussi, use t-il de sa position dominante pour imposer les hommes qui mangent dans sa main. Par ce jeu de placement des poulains au niveau des structures de base, il se positionne lui-même pour briguer la présidence du parti en remplacement du président IBK, devenu Président de la République, lors du renouvellement du Bureau national. Parviendra t-il à ses fins ? Le temps nous édifiera plus.

Nos sources indiquent que depuis un certain temps, la résidence de Dr Bocari Tréta est devenue le lieu où se tiennent de nombreuses réunions non officielles du parti, où les coups bas sont ficelés et mis en œuvre. Ce fut le cas lors du renouvellement du bureau de la sous-section RPM de Markala, de Ségou et de plusieurs autres communes et localités du Mali où l’homme a tout fait pour placer ses pions. Les mêmes sources confient que certaines réunions se tenaient souvent à des heures très tardives de la nuit.

Guerre larvée entre Tréta et Maïga

En effet, de la guerre froide à la guéguerre, de nos jours il s’agit d’une guerre larvée entre Bocari Tréta et Abdoulaye Idrissa Maïga pour le contrôle du parti.

Nos sources indiquent que cette adversité ne date pas d’aujourd’hui et qu’elle remonte au moment de la mise en place du staff de campagne de « Kankéletigui », notamment lors du choix du directeur de campagne à l’élection présidentielle de  2013.

Selon les mêmes sources, Tréta voulait être désigné comme directeur de campagne d’IBK, mais Abdoulaye Idrissa Maïga a été préféré à lui par le président IBK.

Une couleuvre qu’il a difficilement avalée.

Deuxième chose, selon notre source, c’est la grande confiance dont jouit Maïga auprès du président IBK. Car il est l’un des cadres en possession d’une crédibilité à revendre, d’où son titre de confident d’IBK et l’un des rares cadres du  parti dont le point de vue est pris très au sérieux par ce dernier sur n’importe quel dossier. Alors qu’entre IBK et Tréta, nos sources confessent que le temps ne sied plus à la grande amitié.

En effet, Dr Bocari Tréta  qui lorgnait le poste de Premier ministre n’a toujours pas digéré le fait que le président IBK ne daigne même regarder la couleur de ses nouveaux grands boubous. A fortiori, ses  chéchias blanches.

En clair, depuis l’élection d’IBK,  Tréta voyait son ère de Premier ministre arrivé. A sa grande surprise, IBK a nommé Oumar Tatam Ly, un technocrate inconnu sur la scène politique. Après sa démission suite à l’adversité du parti au pouvoir, IBK va rempiler en nommant Moussa Mara comme Premier ministre. Tréta ne décolère pas, sa colère va d’ailleurs prendre d’autres proportions à tel point qu’il ne le cachait plus.

L’on se souvient de ses agissements lors d’une mission de trois jours avec le Premier ministre Moussa Mara dans la zone Office du Niger et Office Riz de Ségou. Tréta avait transformé cette mission de supervision de la campagne agricole  en mission politique. Ajoutés aux nombreuses manœuvres entreprises et mises en exécution pour  rendre la tâche difficile au jeune Mara.

Mara sera débarqué par le président IBK et remplacé par une autre personnalité, non militante du RPM. Une personnalité dont la sagesse et les compétences ont été unanimement saluées par la classe politique et même les cadres du RPM.

Des sources indiquent qu’après ce choix, IBK, sur un ton ferme, a tenu un langage de vérité aux cadres du RPM. C’est pourquoi, depuis l’arrivée de Modibo Keita à la primature, les perturbateurs se murent dans un silence qui ne dit pas son nom.

Ainsi, Tréta qui a vu que son rêve « primatorial» sera difficilement réalisé  est en train de mener sa lutte sur un autre terrain. Celui de prendre le contrôle du RPM pour pouvoir compter aux yeux du président IBK. Sinon, faire le jeu de l’opposition.

Mais sur ce champ, il a en face de lui un adversaire de taille : Abdoulaye Idrissa Maïga que beaucoup donnent comme prochain président du parti. D’où cette guerre de clans.

G Diarra

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4 COMMENTAIRES

  1. Je n’aime pas les histoires de parti politique au mali à cause de çà, personne ne fait de concession à l’autre et tout le monde croit qu’il est au top et cela est dommageable pour le parti.

  2. C’est dommage avec ces comportements qui ne rassurent pas un lendemain meilleur pour la démocratie au Mali. IBK devrait tout de suite trancher, mais avec ce comportement des cadres et hommes d’état maliens caractérisés par le “OMERTA” face à ces genres de problèmes.

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