Après avoir pris contact avec les anciens Premiers ministres du Mali, l’actuel, Choguel Kokalla Maïga a rendu visite au Conseil national de transition (CNT). Le chef du gouvernement a promis d’y retourner très prochainement pour la présentation de la feuille de route. L’organe représentant l’assemblée nationale est-il devenu légitime avant la fin de la bataille judiciaire ?
Ça y est ! Les dribles ont le vent en poupe au Mali. Les avis varient selon la position des personnes. Fraîchement nommé Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga n’a perdu aucun instant pour surprendre le peuple malien. Sur sa table les 10 points du M5-RFP et l’ébullition du front social en perspective. Malgré, il multiplie les erreurs.
L’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm) n’a pas caché à Choguel son futur projet. Cette centrale syndicale lui a donné dix jours pour répondre aux différentes doléances qui traînent sur la table du gouvernement depuis le régime balayé d’IBK.
Malgré cette menace qui profile à l’horizon, Choguel K Maïga est dans la dynamique d’ouvrir une boîte de Pandore. Ce, en promettant à Malick Diaw la présentation de la feuille de route pour la conduite de la transition durant les prochains mois.
Le hic est que le M5-RFP n’avait cessé un instant de dénoncer le caractère « illégal et illégitime » du Conseil national de transition. C’est d’ailleurs une affaire pendante devant les juridictions maliennes. Pour preuve, le jeudi 20 mai, les Conseils de la défense du M5-RFP se sont présentés devant les hommes de médias pour éclairer la lanterne de l’opinion nationale sur les zones d’ombre ayant entaché la mise en place de l’organe législatif.
Les avocats Alifa Habib Koné et Boubacar Bocoum ont fait savoir que le M5-RFP a introduit une plainte à la Cour suprême pour demander la dissolution du CNT. Selon eux, aucun dossier n’a été déposé pour la nomination des membres du CNT. De ce fait, à les entendre, le principe de légalité se trouve être violé en la matière.
Au moment où ces avocats de la défense expriment leur confiance en l’aboutissement de ce recours, l’un des membres du M5-RFP devenu Premier ministre veut présenter un document sérieux à un organe dont il a dénoncé l’illégitimité. Vers où la nation malienne se dirige-t-elle ? Le M5-RFP est-il « mort de sa belle mort » comme le disait l’autre ? Au regard de ces signaux de désespoir qui clignotent, le Malien lambda est en passe de se demander si le M5-RFP ne s’achemine pas vers le classement sans suite de ce dossier dans les tiroirs de la Cour suprême. Le peuple malien se sentirait une fois de plus roulé dans la farine.
Dieu sauve !
Bazoumana KANE