” Au stade où nous sommes, si nous sommes obligés de libérer des terroristes qui nous ont fait tant de mal, autant boire le calice jusqu’à la lie et concéder tout le reste tout de suite “. Ces propos sont du président de la convention de réflexion et d’action pour le Mali (COREAM). Il a fait cette déclaration le samedi 13 décembre dernier lors du tout 1er congrès ordinaire de sa formation politique à l’issue duquel il a été réélu à la tête d’un bureau actif de 20 membres. Ont pris part à cette rencontre, des personnalités issues d’autres partis politiques dont l’UDA, parti ami à la COREAM, l’USRDA, l’URD.
réé il y a de cela 7 ans et quelques mois, la COREAM, à en croire son président, Bamba Gagny Kiabou, a eu un parcours qui n’est pas seulement anecdotique. En 2007, elle a été de l’aventure avec l’alliance pour la démocratie et le progrès (ADP), prenant ainsi une part active dans la réélection de l’ancien président. En 2011-2012, une plateforme l’a liée à l’URD. En 2013, elle est devenue l’alliée de la CODEM pour l’élection présidentielle. Selon M. Kiabou, ces trois parcours ont valu à son parti une somme d’expériences indéniables devant lui permettre de savoir désormais quoi faire et avec qui dans l’avenir.
Eu égard au contexte socio politique du pays, le président de la COREAM a profité de ces 1ères assises de sa formation politique pour jeter un regard rétrospectif et critique sur la gouvernance actuelle. Pour M. Kiabou, les premiers signaux envoyés par notre gouvernement aux Maliens et à la communauté internationale en ce début de mandat ne sont pas bons. A ses dires, le pays avance à tâtonnements, empilant les erreurs sur les fautes. “On nous dit de ne pas parler de l’avion présidentiel que le sujet a été largement expliqué et débattu ; on n’en parle plus même si les explications ne nous ont pas convaincus”. Tout en saluant le soutien de la France à notre pays dans la guerre pour la reconquête des régions du Mali, le président de la COREAM demande à cette France amie de clarifier sa position et de choisir entre la République du Mali et une rébellion sans avenir. “Nous ne sommes simplement pas d’accord lorsque l’un des pays les plus puissamment armés et qui fait la guerre sur plusieurs fronts dans le monde nous dit qu’il n’y a pas de solution militaire dans ce qui n’est autre chose qu’une guerre qui nous a été imposée. Nous disons que nous croyons à la négociation mais que notre pays doit la mener en situation de supériorité militaire sur cette rébellion “.
Selon Bamba Gagny Kiabou, l’option militaire doit être plus que jamais envisagée et minutieusement préparée. Parlant de la libération des terroristes en échange de l’otage français Serges Lazarevic, M. Kiabou dira que nous savions qu’il y aurait un prix à payer en contrepartie de l’aide militaire de la France mais pas au point de nous prendre à nous “pays pauvre endetté”, l’une des rares richesses que nous avions à savoir notre fierté. “Nous avons longtemps cru la France de bonne foi. Nous avons même salué l’accord militaire en son temps. D’ailleurs, nous ne lui avons pas encore retiré toute notre confiance. Mais si tant est qu’elle tire les ficelles, il faut que nous soyons capables de lui dire qu’il y a une ligne rouge à ne pas franchir et que notre destin n’est pas de rester des pantins “, a-t-il poursuivi.
Ramata S. KEITA