Unique député des Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare), Bakary Woyo Doumbia a démissionné de son parti le 12 août courant avant de se rétracter deux jours plus tard. Dans une interview qu’il a bien voulu nous accorder, l’élu de Bougouni revient sur les raisons de cet «aller-retour», et reconnait avoir commis une erreur politique. Mieux, il se prononce sur son avenir politique au sein des Fare. Lisez plutôt !
Le Prétoire : Vous avez récemment démissionné de votre parti avant de revenir sur votre décision deux jours plus tard. Peut-on savoir les raisons qui vous ont poussé à cette démission manquée ?
Honorable Bakary Woyo Doumbia : Je tiens d’abord à présenter mes excuses aux militants des Fare, à ceux d’autres partis, à mes admirateurs ainsi que tous ceux qui n’ont pas compris ce départ inattendu des Fare.
Pour revenir à votre question, je dois vous dire que le travail parlementaire est assez fastidieux pour une seule personne. Au sortir des élections, nous étions six, et après je suis resté seul. Je suis député non inscrit, donc seul sur 147 députés. Cette situation me rend la tâche très difficile tant lors de la plénière qu’au sein de la Commission. Outre ces problèmes réels, je me suis senti seul au niveau de mon activité extraparlementaire. Seul dans la mesure où les sollicitations sont très nombreuses. Je ne suis pas seulement que le député de Bougouni, mais celui de l’ensemble du peuple malien. Pour cela, le parti Fare doit être un peu regardant afin que l’on puisse gérer cela de manière spécifique. J’ai pensé que je pouvais avoir l’appui des responsables du parti pour pouvoir gérer progressivement tous les problèmes qui se posent à moi dans mon activité extraparlementaire.
Alors, qu’attendez-vous concrètement du parti et de ses responsables ?
D’abord qu’on me mette en phase avec les réalités du parti. Imaginez ce que cela signifie que le seul député que je suis ne soit pas au courant de ce qui se passe dans le parti. Je vous avoue que cela provoque la frustration. Comment faire pour avoir une certaine interrelation entre le parti et le parlement pour renforcer mes actions qui ne sont pas tout à fait visibles à l’Assemblée, mais qui peuvent l’être en dehors de cette institution. Je ne dois pas voir les activités du parti à travers la télévision comme tout militant ordinaire. Il faut que je sois impliqué dans la prise de décision. Si je dois, seul, faire face aux sollicitations de ma propre base, et celles d’ailleurs, il va alors falloir que le parti m’appuie. Il nous faut vraiment être ensemble, bien qu’il est vrai que nos tempéraments sont différents.
Avez-vous rencontré les responsables du parti depuis cette démission manquée ? Si oui, que vous a-t-on promis ?
Nous nous sommes rencontrés hier [Ndlr: le jeudi 21 août 2014]. J’ai exposé les raisons de mon départ. Raisons qui sont du reste loin d’être mercantiles, et cela doit être compris de tous. Si c’était le cas, je ne serai plus aux Fare. Dans la vie, des incompréhensions peuvent surgir dans les rapports humains et peuvent, de ce fait, être à l’origine de certains blocages. Le parti a finalement décidé d’examiner avec beaucoup d’attention les griefs que je viens de souligner afin que nous ne fassions plus face à des situations de ce genre. En présence du président Modibo Sidibé, une commission a été mise en place pour centrer les préoccupations et dégager les réponses à apporter. Je dois dire que je suis satisfait de ces promesses parce que j’ai juste besoin de cet accompagnement, d’un encadrement. Vous comprenez finalement que la démission n’avait plus sa raison d’être à partir du moment où le parti reconnait le bien-fondé de mes griefs et s’engage à rectifier le tir. J’ai donc décidé de retourner dans ce parti que j’avais quitté sur fond de grincements de dents auxquels je ne suis pas resté indifférent.
Il se dit que vous avez reçu une forte somme d’argent du président du parti pour que vous reveniez sur votre décision. Alors, quel a été l’élément le plus déterminant dans votre retour à la case départ ?
Celui qui le dit connait mal le président Modibo Sidibé. Ceux qui le connaissent savent que ce n’est pas sa façon de fonctionner. Donner de l’argent ? Je ne sais pas. Ce que je sais c’est qu’aux Fare, ce n’est pas cela qui est essentiel. Les gens ont tout à fait le droit de penser ce qu’ils veulent. Mais, je l’ai dit et j’insiste là-dessus : je n’ai pas reçu un franc pour que je retourne là où je suis depuis longtemps et où j’ai porté les premières briques. L’argent n’a jamais été mon problème. Mais si on ne me considère pas, même en tant que militant sincère et engagé, je ne serai pas d’accord. Autant j’ai des devoirs vis-à-vis des Fare, autant j’ai des droits. Si on veut que le parti soit mieux implanté et bien visible à l’assemblée, il faut qu’on évite la marginalisation dont j’ai été victime. Je pense que le problème a été circonscrit et nous pensons désormais à autre chose.
A vous écouter, on a l’impression que vous regrettez cette situation. N’avez-vous pas le sentiment d’avoir commis une erreur politique ?
C’est d’ailleurs pourquoi j’ai présenté mes excuses au départ de cette interview. Je suis un humain, je suis donc faillible. C’est clair qu’il s’agit là d’une erreur politique parce que l’espoir était si grand que je me retrouve quelque peu avec une image écornée. Mais je m’assume avec responsabilité. Pour être très sincère avec vous, je dois reconnaître que j’ai regretté. J’ai regretté parce que juste après la démission, j’ai reçu tellement de cris de cœur que j’ai compris que j’aurais dû me battre au sein du parti. Mais c’est de l’eau versée. Je demande donc la tolérance des uns et des autres. Je pense par ailleurs que j’ai fait le bon choix car il est rare de voir des gens démissionner d’un parti de l’opposition et y revenir. Je renouvelle donc mes excuses à tous ceux qui ont été choqués par cet incident, y compris la Codem.
L’incompréhension qui surgit, moi je n’ai pas communiqué. Sous le coup, je n’ai pas communiqué avec la direction de mon parti.
Quelle lecture faites-vous de votre avenir politique au sein des Fare ?
Dès l’instant que j’ai démissionné et que je retourne aux Fare, je pense que mon destin politique est entre les mains des militants et des militantes Fare. Parce que si mon avenir politique était entre mes mains, je ne serais peut-être pas revenu. Sincèrement, en revenant sur ma décision, je mets mon destin entre les mains des militants Fare et celles de ces mêmes Maliens qui m’ont prié de revenir. Mon départ était lié à des sentiments d’exclusion. Même seul député à l’assemblée nationale, je n’ai pas pu m’affirmer aux Fare comme je le voudrais. C’est tout cela qui m’a poussé à prendre cette décision pas à la hauteur.
Réalisée par Bakary SOGODOGO
Grand Frère, la vie est une scène de théâtre, chaque vient et joue son rôle et s’en va, c’est la Loi de la Vie. C’était une des grosses erreur que tu avais prise. Je t’invite comme leguen ledit à se méfier de la presse et rester comme tu as toujours été.
Grand Frère, le vie est une scène de théâtre, chaque vient et joue son rôle et s’en va, c’est la Loi de la Vie. C’était une des grosses erreur que tu avais prise. Je t’invite comme leguen ledit à se méfier de la presse et rester comme tu as toujours été.
une bonne chose t nous te souhaitons du courage
Bakary Woyo Doumbia.Je suis parti…je suis revenu: ni 2 bè yé horonya kan!ET la vie continue M.Doumbia. 😆
Une fois revenu à la raison, méfie-toi des déclarations intempestives dans la presse ou ailleurs. Car, les mots renferment souvent les pires pièges. La parole s’envole, mais l’écrit reste. Alors, conseil méfie-toi de tous ceux-là qui fourmillent autour de toi actuellement. Ils risquent de t’avoir au finish.
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