Une fracture sociale se présente au Mali avec la révision de la constitutionnelle. L’illustration. Deux marches sont prévues (du pour et contre) le 1er juillet prochain. Ce qui présente un risque. Quel peut être le rôle du Médiateur de la République dans la résolution de cette crise? Telle est une des questions adressées au Médiateur de la République, Baba Akhib Haidara, par les journalistes lors de la conférence de presse de présentation de son rapport annuel 2016 dans les locaux des services du Médiateur, le 28 juin 2017.
En réponse à cette interrogation des hommes de médias, le Médiateur répondra sans détour. «Ça m’attriste en tant que citoyen et non Médiateur. Le Pays est dans une situation difficile. Qu’il y ait un projet de révision constitutionnelle n’est pas un crime. En démocratie c’est obligatoire qu’il y ait des partisans du pour et des partisans du contre. Difficile qu’il y ait l’agrément de tous. Vous me demander quel rôle dois-je jouer ? Je ne peux pas m’autosaisir du dossier même si je constate le problème. Comme il s’agit d’un problème de règlement de conflit, je ne peux me saisir du dossier que si je suis contacté par un citoyen, par des structures, des institutions. D’ici là, je souhaite que chacun puisse savoir exprimer son point de vue. Il y a des risques avec ces marches d’autant qu’ils se passeront à la veille de la réunion du G5 sahel que notre pays organise. Je n’ai pas de leçon à donner à quelqu’un. Mais j’aurais souhaité un peu plus de calme pour permettre au pays de dépasser ce cap. L’exercice démocratique est normal. Mais si nous sommes conscients que le pays est dans une crise, on doit, à mon avis, faire preuve de retenue», a déclaré Baba Akhib Haidara.
Revenant sur le rapport annuel 2016, il dira que les activités menées par ses services ont concernées en grande parties le traitement des réclamations et les interpellations. Au niveau des réclamations, dit-il, à la date du 31 décembre 2016, les services du Médiateur ont accueilli et orienté 2.975 personnes provenant des régions du District de Bamako. Sur ces 2975 personnes, le Médiateur a enregistré et traité 171 dossiers de réclamations sur lesquels 106 ont été entièrement traité et 65 en cours de traitement. Pour Baba Akhib Haidara, l’objet des réclamations n’a pas forcement varié.
« Les domaines concernés sont les suivants: affaires domaniale et foncières (56), décision de justice (32), gestion sociale (26), protection sociale (25), contrats et marchés publics (06), éducation (5), affaires privées (1) autres (10). Au niveau des interpellations au cours de l’EID (Espace d’interpellation démocratique), le Médiateur Haidara, les activités menées ont concerné le dépouillement des dossiers d’interpelions.
A ce niveau, explique-t-il, 234 dossiers ont été enregistré contre 206 en 2015. Elles portaient sur les litiges domaniaux et fonciers, les difficultés liées à la justice, la gestion des carrières dans l’administration, la protection sociale. En plus des ces acticités, le Médiateur, ajoute Baba Akhib Haidara, a eu a mené des activités comme les visites, des échanges, des activités hors siège, etc. Par ailleurs, il s’est dit écœuré de certains actes en 2016. Au niveau des réclamations, dit-il, j’ai été agacé par la lenteur des certaines administrations à la fois pour les interpellations et pour les réclamations. Cela malgré la présence de nos points focaux au niveau des structures administrative. Cette lenteur est due à plusieurs facteurs dont la mobilité.
Hadama B. Fofana