Nos élites intellectuelles, en général porte-étendard de toutes les luttes politiques, vont tomber très bas dans la fascination par le produit-gadget. Dans leur poursuite effrénée aux mirages de la consommation, elles vont se défaire de tout idéal.
En rupture avec les couches populaires, excepté pendant les périodes de parodie électorales, ces élites s’ébattent avec leur quotidien fait de rapines. Chez elle, le sens et la nature de l’engagement politique sont vidés de toute portée éthique ou civique. Ne nous trompons pas : les discours les plus extrémistes que nous entendons de temps à autre, ce sont tous, par le passé en tout cas, évanouis dans cette trappe du standing. Ils n’étaient, la plupart du temps, que des cotations provisoires qui attendent le moment propice pour se négocier. Dans ces conditions, toutes les compromissions ne sont pas seulement tolérées.
Elles sont les bienvenues, à partir du moment où elles assurent l’accès au revenu et à l’impunité. Cette pragmatique va balayer du revers de la main toute promesse d’alternance. La lutte politique est une utopie. Les élections, l’opposition : un jeu.
La Rédaction