Le Mali est à l’heure actuelle à la croisée des chemins. A quelques encablures des élections générales de 2012, la confusion le dispute à la perplexité. Le flou artistique entretenu autour de la date précise du référendum suite à l’adoption au forceps du projet de loi de révision constitutionnelle par l’assemblée nationale au moment où se joue un bras de fer vigoureux entre la majorité et l’opposition à propos de la composition de la commission électorale nationale indépendante (CENI)et de la confection d’un fichier électoral consensuel, distille une vague impression de malaise mêlée d’inquiétude voire d’angoisse. Tout semble se passer comme si l’on nourrissait peu ou prou l’intention de distraire le peuple, de détourner son attention des problèmes préoccupants du moment.
Par delà la sécurisation et la bonne organisation du droit de suffrage, nous devons constamment garder à l’esprit que la question majeure qui interpelle la classe politique et la société civile est fondamentalement celle qui a trait à la nécessité de changer notre façon de gérer la cité. Au centre du débat : le sort de l’école publique. La crise scolaire et universitaire reflète en fait la crise de la société malienne elle -même.
Face à la situation, ceux qui ont eu le privilège d’acquérir le savoir et le savoir faire grâce à la sueur et au sacrifice du peuple ne peuvent pas ne pas prendre parti. Qu’ils soient ou non membres d’une formation politique, ils ont l’obligation de se pencher sur le devenir de la nation. Pour eux, l’idéologie de l’indifférence, tout comme le confort de l’allégeance, n’est pas acceptable.
Le Mali a, aujourd’hui besoin d’une nouvelle gouvernance politique, d’une nouvelle gouvernance économique, d’une nouvelle gouvernance culturelle.
Ecrivains hommes de lettres, enseignants chercheurs, scientifiques, juristes, artistes, opérateurs économiques …, de l’intérieur et de la diaspora, quand les défis assaillent la patrie, votre place ne peut être au dessus ou en dehors de la mêlée. Elle est au cœur de l’action, pour chercher les causes et proposer des solutions, au nom de la liberté et de la dignité.
Pour notre part, à la question de savoir ce que nous voulons faire pour notre pays, le Mali et l’Afrique, nous ambitionnons de créer un institut africain de technologie pour rechercher et développer de nouvelles pédagogies dans le domaine de l’enseignement des sciences ;l’institut travaillera en étroite collaboration avec les entreprises .Ce partenariat privilégié sera bénéfique pour l’industrie, l’artisanat et le commerce. Et permettra de résorber le chômage, de résoudre les problèmes de l’alimentation et de la santé. La gestion de l’eau potable et la maîtrise des énergies renouvelables figurent aussi en bonne place dans notre projet. Pour cela, il est indispensable de préserver ce que nous avons de plus précieux : notre capital humain, et lui bâtir un avenir sans précarité alimentaire et sans guerre fratricide. Un avenir où chaque enfant aura une école, un robinet d’eau potable et une ampoule électrique alimentée par une pile solaire, une éolienne ou un barrage. Parce que nous voulons transformer le rêve en réalité, nous avons incarné notre vision dans un projet politique. C’est ainsi qu’est né le Rassemblement Pour le Développement du Mali.
Intellectuels, cadres et capitaines d’industrie, il est vrai que l’appartenance partisane est une contingence mais nous voulons partager avec vous notre volonté politique de changement.
Sur le chantier de la construction nationale, votre responsabilité est immense parce que vous êtes les plus outillés pour scruter l’horizon et éclairer la voie. Vous n’avez donc pas le droit de garder le silence ; vous avez au contraire le devoir de participer, de soulever des interrogations, de critiquer. Nous attendons avec intérêt et en toute humilité, toutes réflexions, toutes recommandations portant sur la défense des droits et les aspirations du peuple au bien-être et au progrès. Ce, aux fins d’enrichir et d’étoffer notre projet de société dont l’ambition, que nous rappelons encore, est de faire du Mali un pays véritablement démocratique qui offre une égalité de chance à tous ses enfants, qui s’assure de l’exercice plein et entier des libertés individuelles et collectives, un pays qui rassemble toutes ses forces vives pour un développement harmonieux et équilibré.
Le Président du Rassemblement Pour le Développement du Mali(RPDM)
Dr.Cheick Modibo Diarra
cheickmodibodiarra@cheickmodibodiarra.com