Avant-projet de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale : Bâtir une société harmonieuse et stable

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En intégrant des principes telles que l’égalité, la justice sociale et la protection des droits humains, l’avant-projet de la Charte pour la paix contribue à créer un environnement où chacun peut prospérer

Le lancement, lundi dernier, des consultations pour la rédaction du projet de Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale marque une étape déterminante dans le processus de réconciliation en cours dans notre pays. Sous la direction de l’ancien Premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga, l’initiative cherche à impliquer toutes les composantes de la société malienne afin de concevoir un document qui servira de fondement à une paix durable.

L’objectif est de garantir que toutes les voix soient entendues, en permettant à chaque groupe de contribuer à la définition des principes et des mesures qui favoriseront l’unité nationale et la cohésion sociale. Ce processus de consultation suit la présentation de l’avant-projet de la Charte au Chef de l’État en octobre 2024, démontrant l’engagement continu du Mali à construire un avenir pacifique et harmonieux.

Ainsi, l’avant-projet de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale est un document fondamental qui vise à instaurer une société harmonieuse et stable, en s’appuyant sur des piliers essentiels de la démocratie et de la gouvernance. En mettant l’accent sur le respect des principes démocratiques, elle garantit que chaque citoyen a une voix et un rôle dans le processus décisionnel. L’État de droit est une autre pierre angulaire, assurant que la justice est équitable et accessible à tous, sans discrimination. La justice sociale et l’égalité des citoyens sont des principes clés pour promouvoir une société où chacun a les mêmes opportunités, peu importe son origine ou statut.

Par ailleurs, la bonne gouvernance est cruciale pour assurer une gestion transparente et responsable des ressources publiques. En défendant le caractère sacré de la vie et le respect de la dignité humaine, la Charte assure que chaque individu est traité avec respect et que ses libertés fondamentales sont protégées, contribuant ainsi à la paix durable et à la réconciliation nationale.

Ce document, fruit de consultations inclusives et de négociations entre diverses parties prenantes, vise à aborder les problèmes persistants de sécurité, de gouvernance et de développement au Mali. Il met l’accent sur la nécessité de réconcilier les différentes communautés, de renforcer la cohésion sociale et de promouvoir un dialogue national continu. En outre, elle cherche à établir des mécanismes de justice transitionnelle pour traiter les violations passées des droits humains et à promouvoir la participation active de la société civile dans le processus de paix.

L’avant-projet de la Charte nationale de la paix et de la réconciliation nationale au Mali met en lumière des piliers essentiels pour atteindre une paix durable. Tout d’abord, la réconciliation nationale et le vivre ensemble qui visent à reconstruire le tissu social en encourageant le dialogue et la tolérance entre les différentes communautés. Ensuite, le concept de justice transitionnelle qui a pour mission d’établir des mécanismes pour traiter les violations passées des droits de l’Homme.

La charte reconnaît le rôle stratégique des médias dans le processus de paix et de réconciliation. Les médias sont appelés à promouvoir des messages de paix, à sensibiliser le public aux initiatives de réconciliation et à servir de plateforme pour un débat constructif. Enfin, la coopération régionale et sous-régionale en tant que facteur de stabilité et de développement durable.

RÉCONCILIATION NATIONALE ET VIVRE ENSEMBLE- Le concept de réconciliation nationale, de cohésion sociale et de vivre-ensemble, tel que défini dans le titre IV de l’avant-projet de la Charte, est fondamental pour restaurer la paix et l’harmonie dans une société marquée par des conflits. L’article 22 de ce document souligne plusieurs conditions essentielles pour atteindre cet objectif. Tout d’abord, il est important de comprendre les causes, les origines et les conséquences des conflits afin de mieux les aborder.

La sensibilisation de la population, combinée à l’écoute et au dialogue, est également indispensable pour favoriser une atmosphère de compréhension mutuelle. Selon la Charte, la reconnaissance des torts et des préjudices subis, ainsi que la mise en place de réparations holistiques conformes à la politique nationale, sont des étapes clés pour apporter justice aux victimes.

De plus, souligne-t-elle, l’engagement politique se manifeste par l’élaboration et l’exécution d’une stratégie nationale de réconciliation qui inclut l’organisation d’un dialogue inclusif et la mise en place de mécanismes pour juger les auteurs de crimes. Le mécanisme vise également à favoriser la réintégration des personnes déplacées et des réfugiés en mettant l’accent sur leur retour en toute sécurité dans leurs régions d’origine et leur réinsertion socio-économique, afin de reconstruire le tissu social et économique des zones affectées par les conflits. Pour répondre aux besoins urgents de ces populations, un programme de développement accéléré est essentiel, ciblant des améliorations en termes d’infrastructures, d’éducation, de santé et d’emploi.

L’avant-projet de la Charte, à travers son article 28, met aussi en avant des conditions essentielles pour garantir le vivre-ensemble harmonieux au sein de la société. Parmi ces conditions, le respect de la dignité humaine est primordial, tout comme la tolérance, le pardon, l’inclusion et la solidarité.

Selon le document, il est crucial de respecter la diversité culturelle, religieuse et sociale pour créer un environnement où chacun se sent valorisé et accepté. L’égalité des droits et des opportunités pour tous les citoyens est également un pilier fondamental, tout comme la participation active de chacun aux processus de prise de décision et aux activités communautaires. Pour maintenir un climat de paix, la Charte soutient qu’il est essentiel d’abandonner la haine et les règlements de compte, et de promouvoir le dialogue entre les différentes communautés.

JUSTICE TRANSITIONNELLE- Elle demeure, selon l’avant-projet de la Charte, un concept crucial dans la gestion des périodes post-conflit ou de transition politique, visant à traiter les séquelles des violations massives des droits humains. Selon les articles 49 et 50 de la Charte mentionnée, elle se concentre sur l’établissement de la vérité, la réparation des préjudices subis par les victimes, et la garantie de la non-répétition des abus.

Le mécanisme de la justice transitionnelle inclut également divers outils tels que les commissions vérité et réconciliation, qui permettent de documenter et reconnaître les souffrances endurées, ainsi que la mise en place de réparations symboliques ou matérielles pour les victimes. En outre, souligne la Charte, la justice transitionnelle implique des réformes institutionnelles pour s’assurer que les structures ayant permis les violations ne puissent plus se reproduire, contribuant ainsi à une paix durable et une société plus juste.

RÔLE DES MÉDIAS- Les médias jouent un rôle crucial dans le processus de paix et de réconciliation, en tant qu’outils d’information et de sensibilisation. Dans le contexte du Mali, l’avant-projet de la Charte souligne l’importance de promouvoir une culture de paix à travers les médias. Cela requiert une vigilance accrue face à la guerre informationnelle, afin de garantir que le public, tant national qu’international, reçoive des informations précises et fiables.

Pour que les médias puissent remplir efficacement ce rôle, plusieurs mesures d’accompagnement sont essentielles. Le document préconise d’encourager une approche sensible aux conflits dans le traitement de l’information, et d’utiliser le numérique pour renforcer la paix et la cohésion sociale. De plus, il est indispensable de soutenir les organisations professionnelles de médias et de consolider la liberté de la presse, favorisant ainsi des expressions plurielles. Ces actions permettront aux médias de contribuer de manière significative à la stabilité et à la réconciliation au Mali.

COOPÉRATION RÉGIONALE ET SOUS RÉGIONALE- L’avant-projet de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale met en exergue l’importance de la coopération sous-régionale, soulignant des initiatives comme la Confédération des États du Sahel (AES). Cette organisation rassemble le Burkina Faso, le Mali, et le Niger dans une Confédération, visant à coordonner les efforts pour l’intégration, le développement, et la lutte contre l’insécurité et le terrorisme. L’AES s’engage à mettre en œuvre des projets structurants pour améliorer les connexions dans des secteurs clés tels que l’agriculture, l’énergie, et le commerce et la culture renforçant ainsi la coopération régionale.

De plus, la Charte met également l’accent sur le Programme de coopération transfrontalière locale au Sahel (PCTL), qui soutient la collaboration entre les autorités locales et les communautés frontalières, favorisant la stabilité politique et le développement économique et social. Parallèlement, l’Autorité du bassin du Niger (ABN) gère les ressources en eau du fleuve Niger, promouvant une utilisation durable pour le développement des zones riveraines, renforçant ainsi l’efficacité de la coopération régionale.

«Victoire». Cette phrase de l’hymne national du Mali incarne l’esprit de solidarité et d’unité qui anime le pays dans sa quête de coopération et d’intégration africaine. Le Mali a toujours été un fervent défenseur de l’idée d’une Afrique unie, où les pays travaillent ensemble pour résoudre les défis communs, renforcer leur autonomie collective et améliorer le bien-être de leurs populations. En plus de promouvoir la paix intérieure, l’avant-projet de Charte met l’accent sur l’importance de la solidarité régionale en Afrique. Elle encourage des partenariats stratégiques et des collaborations avec d’autres nations africaines, à condition qu’elles respectent les trois principes fondamentaux posés par le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta.

Il s’agit de la souveraineté du Mali, des choix stratégiques du pays, et de la défense des intérêts du peuple malien. Ces principes sont essentiels pour garantir que les décisions prises au niveau régional soient en harmonie avec les aspirations et les besoins du Mali, contribuant ainsi à une stabilité et une prospérité partagée à travers le continent africain. En tant que membre fondateur de diverses organisations panafricaines, le Mali s’engage à promouvoir la démocratie, la stabilité et le développement économique à travers le continent, tout en affirmant sa place sur la scène mondiale.

Sommes toutes, la mise en œuvre de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale est soutenue par des structures solides dédiées au suivi et à l’évaluation, assurant ainsi l’efficacité et la transparence du processus. Sa révision est une responsabilité partagée entre le Chef de l’État, le Gouvernement et le Conseil national de Transition (CNT), démontrant une approche collaborative dans la gouvernance. L’article 72 stipule que la Charte entre en vigueur une fois promulguée par le Président de la Transition, Chef de l’État, officialisant ainsi son application et son importance dans le cadre des efforts déployés pour promouvoir la paix et la réconciliation au sein du pays. L’initiative reflète l’engagement des autorités à instaurer un climat de stabilité et de cohésion sociale, essentiel pour le développement durable et harmonieux de la Nation.

Amara Ben Yaya TRAORÉ

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1 commentaire

  1. Tout ceci est extrêmement ambitieux, riche et prometteur. Encore faudrait-il que tous les acteurs sociaux y participent à ce qui serait une refondation radicale, y compris, évidemment, les pouvoirs publics, au plus haut niveau. Or, le mode actuel de gouvernance n’a guère, jusqu’alors, montré d’aptitude au dialogue, mais surtout le contraire. Il faudra juger sur pièces, très au-delà des intentions.

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