Avant-projet-constitution : Ce que propose l’Adéma-PASJ

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Dans un document comportant 13 titres, 14 chapitres et 171 articles, signé de son président Marimantia Diarra, l’Alliance pour la Démocratie au Mali-Parti africain pour la Solidarité et la Justice (Adéma-PASJ) a fait des propositions relatives à certains articles de l’avant-projet de Constitution, rédigé par les soins des autorités de la Transition.

 

L’avant-projet de révision de la Constitution du Mali n’a pas fait l’unanimité au sein de la classe politique malienne. Après relecture, certains partis n’ont pas hésité à faire des propositions pour expurger les textes devant désormais régir la vie du Mali et des Maliens. Premier parti à avoir porté à la tête du pays un Président démocratiquement élu, l’Adéma-PASJ ne semble pas voir une réelle nécessité de réviser la Constitution. Il y a quelques jours, le parti de l’Abeille avait dans une déclaration, demandé au Président Assimi Goïta de renoncer à ce projet de nouvelle constitution.

Quelques jours après cette déclaration, l’Adéma-PASJ dit soumettre un document condensé de 25 pages contenant 171 articles, contre 33 pages et 194 articles, aux autorités de la Transition et à l’ensemble des forces vives de la Nation pour discussion, en vue d’un consensus national au cas où « notre proposition faite au Président de la Transition de renoncer à la poursuite du processus de rédaction d’une nouvelle constitution, ne prospérait pas ».

Face à l’incertitude que va rencontrer sa demande de renoncer à une révision, l’Adéma-PASJ a prévu des retouches dans l’avant-projet rédigé par une Commission mandatée par les autorités de la Transition. Les principaux chapitres retouchés par le parti de l’Abeille concernent entre autres : l’Etat, la souveraineté, le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif, le pouvoir judiciaire.

A cet effet, l’Alliance pour la Démocratie au Mali-Parti africain pour la Solidarité et la Justice (Adéma-PASJ) propose : le maintien du régime semi-parlementaire; le rééquilibrage des pouvoirs entre l’Exécutif et le Législatif; la séparation nette des pouvoirs; la réaffirmation de l’indépendance de la justice, la consolidation du caractère républicain de l’Armée nationale; le rétablissement du contrôle parlementaire des actions du Gouvernement le respect de nos engagements communautaires, notamment la Cour des Comptes en lieu et place de l’article 46 de l’avant-projet, la création d’un parlement bicaméral, dont la deuxième chambre portera le nom de Senat, le maintien de l’article 31 de la Constitution en vigueur qui stipule: « Tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malienne d’origine et jouir de tous ses droits civiques et politiques ». En évoquant spécifiquement le maintien de l’article 31, l’Adéma manifeste son désaccord avec le nouvel article 46 de l’avant-projet qui indique que : « Tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malienne d’origine et ne posséder aucune autre nationalité à la date de dépôt de la candidature. Il doit jouir de tous ses droits civils et politiques, être de bonne moralité et de grande probité. Il doit être âgé de 35 ans au moins et de 75 ans au plus à la date de dépôt de la candidature et être apte à exercer la fonction ». Un article discriminatoire et marginalisant, semble-t-il, avec ses histoires d’âge et de nationalité.

Autre article qui a fâché plus d’un, la question de la langue officielle. L’Adéma opte pour le maintien du français comme langue d’expression officielle avec possibilité à l’Etat d’adopter, par la loi, toute autre langue étrangère comme langue d’expression officielle tandis que l’avant-projet rajoute que : « Les langues parlées au Mali par une ou plusieurs communautés linguistiques font partie du patrimoine culturel. Elles ont le statut de langues nationales et ont vocation à devenir des langues officielles ».µ

A. C.

 

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3 COMMENTAIRES

  1. “Autre article qui a fâché plus d’un, la question de la langue officielle. L’Adéma opte pour le maintien du français comme langue d’expression officielle avec possibilité à l’Etat d’adopter, par la loi, toute autre langue étrangère comme langue d’expression officielle tandis que l’avant-projet rajoute que : « Les langues parlées au Mali par une ou plusieurs communautés linguistiques font partie du patrimoine culturel. Elles ont le statut de langues nationales et ont vocation à devenir des langues officielles ».”

    UNE HONTE! Ces gens qui se disent Maliens proposent donc de donner la priorité au français sur les langues maliennes elles-mêmes, NOS PROPRES LANGUES MATERNELLES. On peut ne pas être d’accord avec la Transition, mais de là à se renier soi-même, à renier sa propre langue maternelle et toutes les langues maliennes, ça devient incompréhensible. Quel genre d’élites intellectuelles avons-nous donc dans ce pays et en Afrique francofolle? Comment peut-on être aliéné à ce point?

    TOUS LES PAYS DU MONDE, JE DIS BIEN TOUS LES PAYS, EN DEHORS DE LA FRANCOFAUNIE, DONNENT LA PRIORITÉ A LEURS PROPRES LANGUES ET CULTURES MATERNELLES POUR L’ENSEIGNEMENT ET LE STATUT DE LANGUES OFFICIELLES AVANT DE PENSER A ACCORDER CET HONNEUR A DES LANGUES ETRANGERES.

    Nous ne sommes pas obligés de choisir une ou telle ou telle langue officielle comme seule langue officielle, mais nous ne pouvons pas reléguer nos propres langues, les langues de nos ancêtres, au rang de statut mineur et les condamner à mourir faute d’être transmises à nos enfants et faute d’être suffisamment valorisées pour maintenir l’intérêt à les apprendre.

    QUELLE MALÉDICTION A-T-ELLE DONC FRAPPÉ LES AFRICAINS AU POINT DE SE HAÏR TANT?

    L’ENSEIGNEMENT MONOLINGUE ET EXCLUSIVISTE DU FRANÇAIS TUE NOS LANGUES ET NOS CULTURES. LA FRANCOPHONIE EST UN GÉNOCIDE CULTUREL.

    NOS LANGUES MATERNELLES DOIVENT ÊTRE NON SEULEMENT ENSEIGNÉES, MAIS ELLES DOIVENT ÊTRE ÉRIGÉES AU RANG DE LANGUES OFFICIELLES.

    UNE FOIS QUE NOUS AURONS RETENU NOS LANGUES MATERNELLES COMME LANGUES D’ENSEIGNEMENT, COMME LANGUES ENSEIGNÉES (SUJETS D’ÉTUDES DANS LES ÉCOLES ET LES UNIVERSITÉS) ET COMME LANGUE(S) OFFICIELLE(S), NOUS RETIENDRONS COMME PREMIÈRE LANGUE ÉTRANGÈRE A L’ÉCOLE L’ANGLAIS, COMME LE FONT TOUS LES PAYS DU MONDE, SANS EXCEPTION, Y COMPRIS LA FRANCE.

    POURQUOI LA FRANCE (COMME LA CHINE, COMME LE JAPON, COMME LA RUSSIE, COMME LA CORÉE DU NORD, COMME CUBA, ETC., COMME TOUS LES PAYS DU MONDE) RETIENT-ELLE L’ANGLAIS COMME PREMIÈRE LANGUE ÉTRANGÈRE A L’ÉCOLE ET NOUS DIT NOUS, DE RETENIR LE FRANÇAIS?

  2. L’ADEM-PSJ est une grande honte car depuis qu’il a été dirigé par Alpha Omar Konare l’enfant maudit du Khasso qui a créé les premiers milliardaires fonctionnaires au Mali et joue le role de faiseur de rois alors l’ADEMA-PSJ a perdu toute vertu, toute dignité et toute honnêteté!

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