Chahana Takiou, le Dirpub du 22 Sept a rompu avec la monotonie protocolaire et du coup créa le vrai évènement au cœur de l’événement. Amadou Toumani mettra du temps à s’en remettre. Les redoutables préoccupations du confrère sont apparues comme on le dit dans le jargon, une vraie ‘‘fausse Une’’, ravissant la vedette au maître des lieux. Il fallait le faire ! Et si Chahana n’avait pas été là ce 8 juin, la conférence de presse de 2010 allait, trait pour trait ressembler à ces devancières. Le même refrain ! Qu’on ne vienne surtout pas nous dire que c’était un non évènement parce que s’en était vraiment un et marquera à coup sûr, les pages des conférences de presse de l’histoire du Mali démocratique.
Le jeune et fringant Dirpub a vraiment perturbé le P.R, chose qui jusqu’à ce jour n’était pas courant. Comme pour dire que le Malien n’est courageux que face à son miroir et Chahana lui, a porté sur ses épaules le lourd BRDM jusqu’à Koulouba avant de l’actionner. Amadou Toumani Touré était- il préparé pour une telle sortie ? Non ! Et il l’a personnellement reconnu.
Notre excellent et très courageux confrère a attaqué de front le problème qui fait la Une de l’actualité nationale dans tous les bureaux, tous les salons, toutes les chambres de la capitale. A savoir, le remaniement ministériel et le départ de l’actuel P.M, Modibo Sidibé. Le président de la république, ne jouons pas avec les mots, sait plus que tout le Mali, que tout le monde attend ce changement d’attelage et avec beaucoup d’espoir le départ de Modibo. Chahana n’a rien inventé. Il a juste eu le courage et l’honnêteté d’interpeller vertement le P.R sur ce que chacun de nous, journalistes ou pas, avocats ou non, cadres de l’administration centrale attend et murmure depuis.
De mémoire de Maliens démocratisés, jamais un chef de gouvernement n’a attitré sur sa personne et sa méthode de travail l’ire de ses compatriotes. Les plaintes, on se rappelle, sont partis de l’administration centrale où des cadres, moteurs de la gestion des affaires publiques attiraient l’attention surtout de la presse, sur les dérives du chef du gouvernement. Sa propension à tout faire tout seul serait selon les mêmes cadres à l’origine du clash que chacun connaît aujourd’hui. Modibo n’a pratiquement rien conduit avec bonheur et le coup de pioche du grand échec est parti avec l’initiative riz. Son mérite dans cette triste affaire est que le riz riait lorsque le Malien pleurait. Le code de la personne et de la famille qui a failli emporter le régime. Le mot n’est pas fort d’autant plus que, sentant la grave menace planant sur son fauteuil, le président de la république a vite reculé et il n’est pas évident qu’ils reviennent dessus. Amadou Toumani à ce jour reste le seul maître du jeu, à ce titre, il peut garder ou faire partir Modibo, mais le plus important aux yeux des Maliens est qu’un des leurs, journaliste de surcroît s’est élevé très haut pour porter le message dans lequel chacun de nous se reconnaît et tout le reste n’est que flagornerie. ATT perturbé comme il l’a lui-même reconnu, retiendra – t –il quelque chose de ce lourd coup de BRDM ?
Le PDES triomphant selon ATT
Le président de la république a profité de l’émission ‘Baaro’ et la mémorable conférence de presse du 8 juin, pour faire le grand bilan des réalisations de son passage à la tête de l’Etat, à deux ans de la fin de son second mandat. Il faut reconnaître qu’il a fait ce qu’il a pu jusqu’ici et personne ne viendra lui dire qu’il n’a rien fait. Routes, ponts, écoles, logements sociaux, barrages, aéroports, aménagements de terres cultivables. Du bon boulot pour un Malien pétri de passion lorsqu’il est question de son Mali. Mais, et il faut le dire, la zone d’ombre est, et il faut le dire, que le PR n’a pas eu l’humilité de regretter ce qu’il n’a jusqu’ici pas réussi. Aux côtés des nombreux succès évoqués, il y a aussi les échecs. Il aurait à notre avis insisté sur ce qui n’a pas pu être fait ou réussi, laissant aux Maliens le soin de reconnaître et dans le meilleur des cas, raconter les faits d’armes du régime. Les réalisations crèvent les yeux. Le visage physique du pays a beaucoup changé sans que le quotidien du Malien ne ressente le moindre changement. Nulle part, ATT au cours des deux échanges n’a fait allusion ou très peu au prix du sac de riz qui ne sort plus de l’ascenseur, des moeurs qui se dégradent de jour en jour, de l’insécurité urbaine grandissante, de l’école qui va à vau l’eau, bref, la mal vie due aux effets pervers de la crise.
Sory de Moti